Dans son numéro de juillet-août, L’Expansion publie un dossier sur l’eau. Yves-Michel Riols y écrit :

Pour la première fois, le Forum mondial de l’eau, à Mexico, en mars dernier, a abordé ouvertement une question jusque-là taboue : la corruption endémique dans les pays en développement.

La Banque mondiale et le FMI commencent à trouver une solution toute simple à ce fléau. Plutôt que donner leurs subventions à des organismes centralisés qui peuvent facilement être corrompus, ils les distribuent directement aux collectivités locales. Les Africains disent :

Au niveau local, il est plus difficile de voler car il y a moins d’argent et beaucoup plus d’yeux pour voir !

Antoine Frérot explique :

L’eau se stocke très bien mais se transporte difficilement, d’où l’intérêt de produire au plus près du lieu de consommation. Plus c’est local, plus c’est simple. Or les régimes non démocratiques rechignent à décentraliser, car cela suppose un partage du pouvoir.

En France, nous ne serions donc pas en démocratie ? Disons que nous sommes dans une démocratie immature, une démocratie où le pouvoir doit encore renoncer au pouvoir.

J’ai déjà évoqué la crise de l’eau et je suis 100 % favorable à l’action locale, dans ce cas comme dans bien d’autres. Ce qui m’étonne c’est de voir des institutions elles-mêmes centralisées, la Banque mondiale et le FMI, plébisciter l’action locale et décentralisée. Quand ces institutions s’autodétruiront-elles ? Car tout ce qu’elles reprochent aux pays en développement vaut pour elles-mêmes.

Plus c’est local, plus c’est simple, plus c’est économique, plus ça va vite, plus c’est robuste…