Olargues

Bikepacking dans l’automne flamboyant du Midi

Quand j’ai commencé à écrire, je m’imaginais à la place de mes lecteurs, ou de mes aventuriers de jeu de rôle. Je les supposais passer de questionnements en surprises et peu à peu avancer dans une intrigue. J’ai vite abandonné cette approche pour écrire ce qui me tenait à cœur sans me demander comment mes propos seraient perçus.

Depuis que j’écris des traces bikepacking, j’en suis revenu à ma première méthode, plus scénaristique que littéraire, et je ne garde la littérature que pour raconter le voyage a posteriori. Il me reste souvent en tête une image, qui s’impose peu à peu au fil des jours de pédalage. Cette fois, avec l’i727, une apothéose de lumière avec des montagnes partout jusqu’à l’horizon bleu. Une pureté douce, éclatante mais pas agressive, chaleureuse mais pas brûlante, avec l’envie de la boire jusqu’à l’excès.

J’ai d’autant plus profité de chaque seconde de ce tour de l’Hérault que jusqu’au dernier moment j’ai pensé ne pas partir. Deux jours avant le départ, je m’en vais tester ma configuration, attrape ma gourde pour boire, elle m’échappe, tombe devant ma roue avant sans que je puisse l’éviter, mon vélo se couche, je saute par-dessus, atterris un peu trop brutalement sur mon pied gauche. Je ne tombe pas, mais mon genou se tord : minuscule entorse, entorse tout de même.

Depuis des mois, je peaufine la trace du i727, avec ses tours et détours pour réjouir mes copains, et me dis que je vais devoir les laisser filer seuls sous le soleil d’octobre, le plus enchanteur de l’année. J’applique de la glace, des compresses de Flector, bouge le moins possible, mais tout de même assez pour me rendre compte que tant que mon genou reste dans l’axe je ne souffre pas trop. La sagesse serait de me reposer. Un ami médecin me le fait bien comprendre. Je passe outre son conseil et décide de tenter l’aventure.

La trace
La trace

Jeudi 7 octobre

Nous sommes huit au départ. Des vétérans du 727, et aussi de la French Divide, Patrick Lamarre, Logane Planque, Julien Spira, Artur Rainho, auquel s’ajoutent Jérôme Paulhet, un toulousain, et deux Héraultais, Jacques Malavielles et Rodolphe Vidal, tous deux moins entraînés que nous autres et qui ont prévu de prendre quelques raccourcis.

En plus des doutes sur mon genou, je ne suis pas sûr que nous puissions effectuer la trace en quatre jours, sans rouler de nuit. Sur le papier rien d’impossible : effectuer 120 km/jour et 2 000 d+/jour. Mais, en ce début octobre, les journées raccourcissent et les terrains ne seront pas faciles, avec beaucoup de passages techniques. Il s’agit d’une trace VTT, gravel s’abstenir.

Nous partons sagement par les berges nord de l’étang de Thau. Un petit single entre vignes et cactus nous conduit à Bouzigues où nous obliquons vers les garrigues. Des chemins nous portent vers l’immense secteur VTT de Bessiles, le plus beau selon moi du département. Nous le traversons direction ouest, bientôt entrant dans les terres rouges aux allures de Far West, avec à l’horizon les Pyrénées bleues dans un air d’une transparence éblouissante. Les singles ondulent à flanc de falaises, joueurs et sans répit pour les jambes. Ils donnent le ton de la trace et mettent à l’épreuve les compétences en pilotages, surtout dans quelques descentes où il ne faut pas hésiter avant de lâcher les vélos.

Sète depuis Bouzigues
Sète depuis Bouzigues

Une fois à Castelnau-de-Guers, nous retrouvons des chemins moins exigeants de la plaine héraultaise, puis faisons halte à Pézenas, non sans quelques détours dans les ruelles de l’ancienne capitale du Languedoc. Il nous aura fallu pas moins de 3 h 30 pour parcourir 40 km. Par la suite, il nous sera difficile d’aller plus vite, d’autant que nous nous arrêtons souvent pour photographier ou filmer. Nous ne sommes pas en mode course, mais jouissance. Je n’en connais pas d’autres quand je pédale. Il y a assez de courses ailleurs dans ma vie, et dans la société en général, pour que j’en ajoute d’inutiles, mon ambition étant de couper avec tout ce qui fait l’ordinaire et donc entrer dans l’extraordinaire l’espace de quelques jours.

Nous quittons Pézenas pour sauter de village en vignoble. Quelques cépages commencent à rougir, sans encore se teinter d’automne, mais l’automne est dans la lumière si particulière dans le Midi en cette saison, et que j’ai pu retrouver à Rome ou Los Angeles, une question d’inclinaison du soleil et de texture atmosphérique, qui arrête le temps, pour le figer un instant dans l’éternité.

À la hauteur de Tourbes, nous jouons dans une œuvre d’art posée dans un champ, un tunnel de croisillons en acier galvanisé, imaginé par l’artiste Xavier Vailhan en 2018. Rencontre improbable dans les vignes, à sa place comme le serait un vaisseau extraterrestre déserté par ses occupants, squelette d’un saurien antédiluvien dont le temps n’aurait pas altéré l’ossature, et dont la construction en une époque de dérèglement climatique paraît délirante, absurde, non-sens. Dire que de riches propriétaires terriens se vantent de ce type de mécénat, d’autres ailleurs allant jusqu’à emballer des monuments, comme si déjà nous ne jetions pas à tous les vents suffisamment d’emballages.

Les Rayons de Sarus
Les Rayons de Sarus

À 14 h, nous nous ravitaillons à Murviel-lès-Béziers, puis franchissons l’Orb et attaquons un secteur plus difficile pendant que Jacques et Rodolphe empruntent une piste cyclable suivant le tracé d’une ancienne voie ferrée. Nous escaladons une butte depuis laquelle se révèle la chaîne du parc du Haut-Languedoc, avec à l’arrière-plan nord le Carroux et l’Espinouse, toujours vers le sud-ouest les Pyrénées.

Il fait un agréable 26°, un léger vent du nord délave le ciel, mon genou se rappelle à moi, tel un signal d’alarme qui clignote sur mon tableau de bord mental, m’empêchant de m’oublier dans les paysages, mais peut-être me les rendant plus précieux, surtout quand nous descendons vers Saint-Chinian, entre les vignes manucurées, les empilements de pierres accumulés au fil des générations, les pins et les cyprès solitaires. Le long serpent du chemin cimenté dessine une perspective bucolique. J’ai la sensation d’entrer dans un monde magique : la moindre parcelle cultivée comme enchantée par un sortilège, tournée vers le soleil pour s’en gorger.

Cébazan
Cébazan

Nous dévalons dans le village par un single, retrouvons Jacques et Rodolphe en terrasse de café, sous les platanes. Donner du temps au temps est notre philosophie. Nous ne manquons aucune occasion de nous faire du bien. Il est 17 h. Il ne nous reste que trois heures de jours. Nous pensons pouvoir atteindre La Caunette avant la nuit, où nous nous payons le luxe de réserver un restaurant.

Nous quittons Saint-Chinian en longeant Le Venazobre que nous franchissons dans un sens par un gué, dans l’autre par une passerelle champêtre. Nous roulons alors aux pieds des falaises et des vignes, et attaquons l’escalade d’un piton surmonté d’une croix. Une fois sur le plateau, une piste sillonne entre les chênes verts. Dans un dévers, ça freine devant moi, je glisse dans la pente vers un champ de cailloux, j’ai peur de prendre appui sur ma jambe gauche et me voilà à terre sur le côté droit. Je m’en tire avec une balafre au bras et une autre à la cuisse.

Un peu secoué, j’en oublie de photographier la descente en tunnel végétal vers l’église du trou, la bien nommée, avec son petit cimetière secret. Un coin où il doit faire bon méditer jusqu’à l’éternité. La remontée se fait à pied, sauf pour Artur. Le soleil oblique embrase les collines et les vignes. Nous étirons la journée jusqu’à son point ultime en même temps que les ombres s’allongent. Nous arrivons à La Caunette à 20 h. Superbe accueil à La Cave. Superbe repas. Nous nous en allons bivouaquer dans un champ à la sortie du village.

Saint-Chinian
Saint-Chinian

Vendredi 8 octobre

Je dors comme rarement, sans doute la fatigue nerveuse de gérer mes blessures s’ajoutant à celle du pédalage. Mon genou ne m’élance plus comme si les 120 km et 2 000 de D+ de la veille lui avaient fait du bien.

L’humidité nous a recouverts durant la nuit. Il fait 8°. Il nous faudra profiter du soleil dans l’après-midi pour sécher notre matos. Le jour pointe quand nous donnons nos premiers coups de pédales, les copains frustrés que le café du village soit encore fermé.

Nous commençons en beauté par enjamber les gorges du Coupiat par une passerelle au-dessus de profondes marmites découpées dans le calcaire. Le sentier grimpe vers une ferme, puis nous propulse en surplomb des gorges du Brian, avec en face le village de Minerve, île rocheuse jadis forteresse cathare, où nous ne passons pas, parce qu’il n’y a pas de commerce, sinon quelques restaurants. Mais nous n’en manquons rien en même temps que le soleil l’illumine.

La Caunette
La Caunette

Nous longeons les gorges par une piste gravel, puis rejoignons la trace de la GTH sud et entrons dans le parc régional Haut-Languedoc. La pente est sans concession, avec de forts pourcentages, souvent rendus compliqués par les gravillons. Nous nous élevons peu à peu dans la serre Grande, avant-monts de la montagne Noire, apercevons de temps à autre la mer à l’horizon. Nous distançons Jacques et Rhodope, espérant les retrouver plus tard dans la journée. Après le col de Lalo à 635 m, nous ondulons jusqu’au col des Deux Aires, bientôt au cœur d’une forêt de conifères et de châtaigniers, le sol tapissé de bogues. Un chemin entre deux dévers boisés nous conduit vers le hameau de Rodomouls.

Avant-Monts
Avant-Monts

Nous croisons la D612, puis attaquons l’escalade de la serre de Tourelle, qui culmine à 712 m. Tantôt au sud se révèlent la Méditerranée et les Pyrénées, au nord la montagne Noire, avec la ligne de crête où passe le 727. Une longue descente roulante et rapide nous ramène dans la vallée du Jaur, à la hauteur de Saint-Étienne-d’Albagnan. Là, nous nous branchons sur la piste cyclable PassaPaïs et enfin pouvons pédaler tranquillement, avec toutefois la petite urgence d’arriver avant 13 h à Olargues, connu pour être un des plus beaux villages de France et qui a chacun de mes passages m’enthousiasme.

Pardailhan
Pardailhan

L’épicerie étant déjà fermée, nous nous posons pour déjeuner en terrasse d’un restaurant près de l’ancienne gare, en compagnie de beaucoup d’autres cyclistes qui suivent la PassaPaïs. Jacques et Rodolphe ne sont qu’à la hauteur de Rodomouls, arrêtés au routier situé sur la D612. Ils couperont par la PassaPaïs et tenteront de nous retrouver en fin de journée dans les environs de Bédarieux.

Nous repartons par la piste cyclable jusqu’aux gorges d’Héric aux pieds du Carroux, célèbres pour ses pointes déchiquetées. Nous franchissons l’Orb par le pont suspendu de Tarrassac, puis, après un brusque virage à gauche, nous attaquons les interminables lacets qui nous conduisent au sommet de la Taillade. Nous roulons entre les arbousiers couverts de baies orangé ou rouge, dont nous faisons découvrir la saveur acidulée à Logane et Jérôme. Bientôt nous roulons entre les châtaigniers, avec dans notre dos les falaises du Carroux. Au sommet, nous nous arrêtons à la discrète chapelle Sainte-Madeleine de Mounis, remplissons nos bidons, faisons sécher au soleil généreux nos bivy, tentes et sacs de couchage, tout en grignotant des pommes sauvages. Durant l’ascension, la température a grimpé jusqu’à 27°.

Gorges d’Héric
Gorges d’Héric

Nous poursuivons notre route sur les crêtes, les chênes verts nous empêchant souvent de voir les vallées de part et d’autre. Autant la grimpette des avant-monts a été longue, autant la descente est rapide, par un chemin défoncé, souvent technique. Patrick, le seul en tout rigide et guidon tordu, la termine les bras en compote. Quand nous atteignons Cabrerolles, il est prêt de 18 h. Pour nous ravitailler avant la fermeture des commerces, il nous faut couper par la route pour atteindre la boulangerie de Faugères, un petit paradis avec une myriade de pains bio, tous aussi alléchants les uns que les autres, et quelques sablés dont nous nous pourléchons. Nous achetons fromages et charcuteries à la boucherie voisine, nous voilà campés pour le soir, le petit déjeuner et même le déjeuner du lendemain.

Tant que le jour nous porte, nous poursuivons par des pistes entre murés et chênes kermès. Après un petit bout de route, nous entrons dans une pinède au sol sableux et rouge. Une table nous tend les bras, nous décidons de camper sur l’épais tapis d’aiguilles. Jacques et Rodolphe se sont arrêtés à Bédarieux. Ils décident de rentrer par la route.

Faugères
Faugères

Samedi 9 octobre

Il ne fait que 2° quand nous nous réveillons. Mon genou a du mal lors des premiers kilomètres. Je ne souffre pas, je manque simplement de force, devant surtout utiliser ma jambe droite. Nous nous approchons insidieusement du lac de Salagou, les tumulus de terre rouge devenant de plus en plus fréquents.

À Brenas, nous remplissons nos bidons à la fontaine, puis la D157 nous balade au-dessus de la vallée du Salagou, vaste étendue de rouge et de parcelles cultivées, ponctuée de pitons sculptés par le vent. Une descente technique nous emporte bon train vers le lac. Un groupe de jeunes raideurs nous rejoint lors d’une pause. Nous discutons bikepacking, les animateurs reconnaissant Patrick.

Il est presque inutile de décrire le single du bord du lac, tant c’est un classique par chez nous, mais non moins un must do, avec son profil en toboggan. Buvettes et guinguettes fermées, nous poursuivons sur les berges, jusqu’à la chapelle Notre-Dame des Clams, à partir de laquelle nous prenons de la hauteur par la DFCI. Le lac déroule son miroir bleu où se reflètent de rares nuages. Après un dernier regard, déjà nostalgique, nous lui tournons le dos pour descendre vers la vallée de la Lergue.

Vallée du Salagou
Vallée du Salagou

Quand nous arrivons à Salleles, il est déjà 12 h 30. Nous dévorons nos dernières victuailles, conscients que jamais nous ne réussirons à boucler le i727 en quatre courtes journées d’octobre. Nous nous tenons à la trace, escaladant le pic Saint-Baudille par la piste nord, entre sapins et châtaigniers. Le temps se couvre, sans qu’il fasse froid. Quand nous atteignons le sommet à 848 m, il est presque 16 h.

Vers le mont Saint-Baudille
Vers le mont Saint-Baudille

Nous décidons de prendre un raccourci. Plutôt que la longue piste qui contourne la vallée sud, nous plongeons par le GR74. Nous poussons les vélos sur les 500 premiers mètres de descente avant de les enfourcher. Le spectacle est grandiose, vertige assuré, maîtrise technique exigée. Nous sommes hors trace, hors délais, nous nous faisons plaisir.

Nous fonçons à travers la forêt de chênes vers le cirque de l’Infernet, attaquons le sentier creusé à flanc de falaise. Nous avons de la chance de ne croiser que peu de randonneurs (en haute saison, ce chemin serait quasi impraticable à vélo). Les hirondelles tentent d’effrayer le drone quand Patrick nous filme. Nous-mêmes avons l’impression de voler au-dessus de la vallée. Des varappeurs s’accrochent aux parois. Tout en bas, nous apercevons la piste en cul-de-sac, ruban ocre entre les à-pics. Nous en prenons plein les yeux, tout en prenant un plaisir fou au guidon de nos bécanes.

La descente
La descente

Nous arrivons à Saint-Guilhem-le-Désert avec la banane. Une table nous attend à la crêperie au pied du roi des platanes, presque 7 m de circonférence. Nous pouvons enfin manger quelque chose de chaud et de consistant, mais il est déjà 17 h 30. Même si nous nous rebranchons sur la trace, nous n’irons pas loin avant la nuit et il nous restera trop de kilomètres pour le dernier jour. Nous décidons d’emprunter une transversale que j’ai en réserve.

Nous quittons Saint-Guilhem-le-Désert pour Saint-Jean-de-Fos, ville moins touristique, non moins charmante avec sa place centrale, où on trouve épicerie, café et restaurant. Nous achetons de quoi grignoter en soirée, puis filons par la piste cyclable vers le sud le long de l’Hérault jusqu’à Aniane. Il fait déjà nuit quand nous atteignons l’ancienne voie de chemin de fer qui rejoint le lac de Boissière, où nous campons en bord de piste, tous un peu fatigués, chacun s’enfermant vite dans son sac de couchage. Nous prenons conscience que la trace est exigeante, aussi que nous approchons de la fin de la saison, que nous avons tous beaucoup roulé cette année, que peu à peu nous entrons en mode hivernage.

Saint-Guilhem-le-Désert
Saint-Guilhem-le-Désert

Dimanche 10 octobre

Je m’éveille plusieurs fois dans la nuit. Au loin une moto, puis de la musique, puis le silence. La dernière fois j’aperçois un satellite qui file au-dessus de moi et en conclus que le jour approche. Il fait 8°C. Nous nous préparons sans précipitation et ne quittons le campement qu’après 8 h. Nous décidons tacitement de nous promener, vu que nous sommes qu’à une cinquantaine de kilomètres de notre point de départ.

Nous nous arrêtons dans l’excellente boulangerie de Saint-Paul-et-Valmalle, puis en terrasse d’un café, où nous traînons à discuter, entre copains, déjà à partager nos remarques, nos idées pour l’année prochaine. Pour moi, l’envie de tracer un P27, soit un Paris to Sète.

Il est près de 10 h quand nous repartons. Il fait déjà 15°. La journée s’annonce radieuse, une fois de plus. Nous traversons le massif de la Taillade, rejoignons le final officiel de l’i727, un secteur pour moi familier, puisqu’à porté de sortie d’une demi-journée. De belles pistes, puis des singles nous conduisent vers le massif de la Gardiole, dernier rempart avant la mer.

La Taillade
La Taillade

À Gigean, nous achetons de quoi piqueniquer, puis escaladons les contreforts de mon terrain de jeu favoris, empruntant quelques singles, avant de nous percher sur un belvédère avec vue sur le cordon littoral. Au loin, nous apercevons, Carnon, La Grande Motte, la ligne blanche de la pointe de l’Espiguette, plus loin encore les Saintes-Maries-de-la-Mer.

Je fais du vélo dans cette garrigue depuis mon enfance, et je reste toujours stupéfait par sa beauté. Nous roulons avec la mer qui se dessine entre les arbustes quand elle ne nous explose pas à la figure. Je sais que j’ai de la chance d’avoir ce joyau à ma porte. J’ai tracé l’i727 pour arriver là, à ce moment, de préférence durant l’après-midi quand le soleil enflamme la côte et les vignes.

Il ne nous reste qu’à nous laisser glisser vers Balaruc, de nous retrouver pour un verre sur ma terrasse, avec comme toujours l’envie de repartir pour de nouvelles aventures. Il nous faudra retenter une i727 au printemps prochain. J’ai quelques mois pour peaufiner la trace, raccourcir certains secteurs pour que les points de ravitaillement soient accessibles en temps et en heure. Ce tour sera alors à parcourir en cinq jours tout comme son grand frère le 727, plus long, mais un peu moins exigeant, tant côté pilotage qu’énergie nécessaire.

Je n’en finis pas de m’étonner de la variété des paysages de l’Hérault, les deux traces offrant des expériences fort différentes, tout en se jouant dans le même espace géographique, à la diversité il est vrai assez exceptionnelle. Jacques, une star dans le monde de la géologie, me dit que nous avons traversé 600 millions d’années d’histoire de la Terre. Une prouesse en quelque sorte. Un des seuls endroits au monde où c’est possible. Il nous faudra refaire le tour pour en raconter la géologie.

La Gardiole
La Gardiole

Statistiques

Statistiques
Statistiques

Le i727 se classe parmi les traces difficiles, en prime le pourcentage moyen ne disant rien de la difficulté technique de certains passages. Une trace donc à ne pas attaquer sans être préparé, ou en prenant son temps.