Je viens de commencer Le management de l’intelligence collective, un livre d’Olivier Zara. Je suis immédiatement tombé en arrêt sur une citation d’Aristote.
Qu’il faille que le souverain soit plutôt la masse que la minorité des meilleurs semblerait résoudre la question, et, malgré des difficultés, offrir une part de vérité. Il est possible en effet que la majorité, dont chaque membre n’est pas vertueux, réunie toute ensemble soit meilleure que l’élite, non pas séparément mais collectivement, de même que les repas à frais communs sont meilleurs que ceux qui sont organisés sur la dépense d’un seul. Étant donné qu’ils sont nombreux, chacun détient une part de vertu et de sagesse, et, de cette réunion, la masse devient comme un seul homme, à plusieurs pieds et plusieurs mains, et pourvu de plusieurs sensations, et il en va de même pour son caractère et son intelligence. (Aristote, extrait de La Politique, livre III, chapitre XI)
L’idée essentielle des connecteurs, à savoir notre capacité à nous auto-organiser, était donc déjà à l’œuvre en Athènes au quatrième siècle avant Jésus Christ.