Sur un site au look rébarbatif, j’ai trouvé plusieurs citations extraites de la préface du Peuple des connecteurs avec des commentaires qui m’ont donné envie de répondre.

J’ai écrit dans la préface :

— Je me souviens du temps encore pas si lointain où j’étais seul face à mon ordinateur : c’est une époque révolue, nous ne serons plus jamais seuls

— Vit-on sur la même planète ? Combien de Terriens, même accédant à un ordinateur, n’ont pas internet, ou pas vraiment (bas débit…) ?

— Nous ne serons plus jamais seuls, c’est du futur. Internet se propage, c’est ça qui compte. Que nous le voulions ou non, nous nous dirigeons vers une société hautement interconnectée. Et puis, tout au long de mon livre, je parle de connexion entre les individus, non pas seulement de connexion à internet. La révolution des connecteurs s’appuie sur les nouvelles technologies, mais ce n’est pas une révolution technologique.

Plus loin j’ai écrit :

— Nous avons dit non à beaucoup de choses sans que personne ne s’en rende compte. Nous avons dit non à la nécessité de dire oui lors d’une élection, nous avons même mis en cause la pertinence du système démocratique.

— Exemple de point sujet à caution ! Quel système remetez-vous en cause ? Le mot démocratique aura-t-il le même sens pour tous vos lecteurs ? Faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ?

— J’ai horreur de jouer sur les mots. Tout au long du livre, je ne dis pas que la démocratie est un mauvais système mais que, maintenant que nos sociétés deviennent hypercomplexes, nous pouvons inventer une nouvelle démocratie distribuée (je m’explique plus loin dans le livre… dans la préface je ne fais qu’annoncer les thèmes). Dans une société qui s’auto-organise, les élections ne sont plus nécessaires, surtout les élections de niveau national.

Plus loin encore, j’ai écrit :

— Ne pas manifester est devenu pour nous un principe.

— Les ordinateurs seraient-ils le fruit d’une civilisation non démocratique dont l’histoire serait exempte de toute manif ?

— Quel rapport ? Je dis et redis dans le livre que nous sommes arrivés où nous sommes grâce aux démocraties. La révolution des connecteurs ne se construit pas en opposition avec le passé qui lui a donné naissance. Voilà pourquoi elle est silencieuse.

 Plus loin encore, j’ai écrit :

— En fait vous [qui ne percevez pas la révolution des connecteurs] cherchez à nous juger avec des critères désuets. Des principes scientifiques plutôt qu’idéologiques ou philosophiques nous enseignent que faire beaucoup de bruit n’a pas beaucoup d’avantages, sinon de renverser des gouvernements de toute façon interchangeables et impuissants.

— Tout en voyant bien l’idée, a-t-on absolument besoin de principes scientifiques pour y arriver ?

— Je pense car sinon on bascule dans l’idéologie. Une fois qu’on a compris objectivement pourquoi la complexité n’est pas contrôlable, on comprend pourquoi un gouvernement ne peut que se planter (ou ne réussir que par un coup de chance).