Thierry CROUZET

Les élites !

Chez les fourmis, contrairement à toute idée reçue, la reine ne dirige pas la fourmilière. La reine, elle pond, et c’est déjà pas mal. La fourmilière est totalement auto-organisée.

Chez les mammifères, en revanche, les rapports de dominance existent. Et l’homme est un mammifère. Mais là s’arrête la ressemblance. L’homme a inventé internet et internet nous permettra de nous auto-organiser et de dépasser le stade gorille un peu barbare (il a quand même fait des trucs pas si mal ce barbare, je le reconnais, mais je parle de l’avenir).

Dans Le peuple des connecteurs, je soutiens que, dans une société hypercomplexe, ce qui est sans doute le cas de la notre aujourd’hui, les structures de managements centralisées ne peuvent plus fonctionner et qu’il faut adopter de nouveaux modes d’organisation : l’auto-organisation étant une solution magnifique inventée par la nature dès le début de l’évolution (et même avant).

Maintenant, l’absence de gouvernement et de chef ne signifie pas la mort des élites. Simplement la définition changera. L’élite se définira par son niveau de connexion. Plus quelqu’un est connecté, plus il est influent, mais il ne dirige pas pour autant, puisque la complexité ne se laisse pas contrôler.

Autre nouveauté : on ne sort pas connecté d’une école. La connexion se travaille, se gagne, elle doit dépasser le stade d’une coterie.

Pour résumer, les élites doivent se remettre en cause comme le reste de la société.

Thierry Crouzet @ 2006-03-24 10:47:46

Billet écrit en réaction ce commentaire de permafrost sur le Billautshow.

Réaction sur le texte qui accompagne cette vidéo et sur la vidéo précédente de M. Portnoff.

Mais où faut il regarder ? Bon, polytechnique, l’ENA, les élites blablabla. Ok, ok. Mais alors concrètement on fait quoi ?

Le billautshow, c’est une forme d’élitisme (mais si, mais si). Je regarde le billautshow parce que je suis (très très très modestement) une élite qui écoute les élites que désigne une élite (ben oui, tout le monde n’y passe pas sur le billautshow. Tout le monde ne le regarde pas. Ca se veut une avant garde quand même ou un élairage un peu décalé. Bref une forme d’élite ma brave dame !

Qu’est ce qu’il faut y comprendre à la fin ?

Les bancs de sardines c’est vrai c’est super : elles se rentrent (pas souvent) dedans. Mais, sardine, tu parles d’un destin ! Et puis dans le règne animal, y’en a pas des élites ? Chez les abeilles y’a pas une seule reine par ruche (bziiiii), chez les gorilles y’a pas un dos argenté par clan, chez les chiens, etc…

Alors qu’est ce que vous nous proposez au final ? Quel type d’organisation ?

Les élites tant décriées, oui, bien sur, elles se gourent aussi. Ben oui, elles sont parfois immobiles quand ça va trop vite (NB l’ancre flottante, ça ralentit le bateau pendant les tempêtes et c’est pas toujours un mal). Ben oui, après l’ENA on peut devenir préfet et -entre autres- aider sur un territoire à assurer la solidarité avec les plus faibles, avec ceux qui auraient du mal à s’en sortir tout seul. Y’en a qui ont du mal…. Oui, on peut faire l’X et pas être une crapule forcément non plus. J’ai en tête le titre d’un ouvrage chez Belin : “l’X : la république avait besoin de savants”. Tout est dit. Les élites, c’est pas toujours l’enfer. Y’a des élites qui se mettent au service des autres. Et oui, des fois ça cafouille. Vous en connaissez vous des systèmes qui cafouillent pas ? Quand la sardine elle se fait croquer par un thon en balade ça lui fait une belle jambe à la sardine de naviguer en banc.

Si le billautshow ça devient l’apologie de la phéromone et du “c’est le plus fort qui gagne”, je vais changer de crémerie. C’est pt’êt tout bêtement que contrairement à ce que j’imaginais j’ai pas le niveau de l’élite billautesque. On vis une drôle d’époque quand même…

loki @ 2006-03-24 13:52:24

Luttes de pouvoir

Tout d’abord, j’aimerai dire à quel point j’adhère à l’ensemble des points de vue décrits dans votre livre.

J’ai tout de même une petite question :

Vous pensez que notre société peut évoluer vers une forme proche de celle des insectes sociaux, or, celle-ci est basée sur un système reproductif totalement différent du notre (une reine pondeuse et ses filles non sexuées) où il n’existe pas de compétitivité.

J’émet donc un doute sur sa faisabilité chez nous, les luttes de pouvoir (particulièrement à cause des mâles) existent du fait de notre mode de reproduction basée sur la compétitivité lors du choix du partenaire.

Même si la qualité première devient "être le plus/mieux connecté", il va être difficile de sortir de ce fonctionnement dominant/dominé... et ça remonte à bien plus longtemps que notre évolution en mammifères.

Même les bonobos ont une société hierarchisée... mais à la façon des femelles, pas à celle des mâles (que nous connaissons bien tous).

tcrouzet @ 2006-03-24 15:09:25

Dominant dominé

Merci pour votre remarque au sujet du livre. Je vous réponds par un post.

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