Chez les fourmis, contrairement à toute idée reçue, la reine ne dirige pas la fourmilière. La reine, elle pond, et c’est déjà pas mal. La fourmilière est totalement auto-organisée.

Chez les mammifères, en revanche, les rapports de dominance existent. Et l’homme est un mammifère. Mais là s’arrête la ressemblance. L’homme a inventé internet et internet nous permettra de nous auto-organiser et de dépasser le stade gorille un peu barbare (il a quand même fait des trucs pas si mal ce barbare, je le reconnais, mais je parle de l’avenir).

Dans Le peuple des connecteurs, je soutiens que, dans une société hypercomplexe, ce qui est sans doute le cas de la notre aujourd’hui, les structures de managements centralisées ne peuvent plus fonctionner et qu’il faut adopter de nouveaux modes d’organisation : l’auto-organisation étant une solution magnifique inventée par la nature dès le début de l’évolution (et même avant).

Maintenant, l’absence de gouvernement et de chef ne signifie pas la mort des élites. Simplement la définition changera. L’élite se définira par son niveau de connexion. Plus quelqu’un est connecté, plus il est influent, mais il ne dirige pas pour autant, puisque la complexité ne se laisse pas contrôler.

Autre nouveauté : on ne sort pas connecté d’une école. La connexion se travaille, se gagne, elle doit dépasser le stade d’une coterie.

Pour résumer, les élites doivent se remettre en cause comme le reste de la société.