Thierry CROUZET

De quoi je me mêle

Je crois qu’il est impossible de dire qui est libre ou ne l’est pas, encore plus impossible de se définir comme un homme libre. Personnellement, je me sens libre. Mais suis-je vraiment libre ? Il me suffit de passer devant la vitrine d’une pâtisserie pour mesurer combien ma liberté est relative ?

Dans Le peuple des connecteurs, j’évoque l’impossibilité de définir. Comment dire quand un homme est grand ou petit ? Dans quelle catégorie classer les hommes moyens ? Faut-il créer une nouvelle catégorie ? Ce jeu de catégorisation ne cesse jamais, il peut même consumer toute une vie.

Pour être freemen, il suffit sans doute d’avoir une poignée d’idées en commun avec un autre freemen. Des freemen peuvent avoir sur certains points des idées divergentes (c’est même nécessaire sinon ils formeraient un parti politique). Mais quand ils écoutent La Rage, de Keny Arkana, comme vient de me le suggérer le Casabaldi, ils comprennent qu’ils sont du même bord, dans le camp de ceux qui savent que nous devons changer radicalement le monde si nous ne voulons pas le voir sombrer dans le chaos écologique et barbare.

J’ai essayé de définir une charte des connecteurs, c’est aussi vain que définir une charte des freemen, ça présente juste le mérite d’insister sur le fait que nous ne pensons pas comme le bon petit soldat démocratique est censé penser.

Pour moi, un freemen essaie de prohiber toute tentative de restriction de la liberté d’autrui. Il n’est pas quelqu’un qui met sa liberté au-dessus de tout (car alors il pourrait polluer au nom de cette liberté).

Comme l’a souligné José, c’est peut-être une tâche trop lourde. Mais je crois que c’est avant tout une attitude. Appliquer cette règle dans sa propre vie est déjà très difficile, mais je crois que ça rend heureux.

Je me suis dit qu’il était possible de tester notre liberté, notre freemanitude, avec une centaine de questions du genre :

  1. Avez-vous un crédit ? (oui: pas libre, non: libre)
  2. Êtes-vous membre d’un parti politique ? (oui: pas libre, non: libre)
  3. Dans une entreprise, croyez-vous les hiérarchies nécessaires ? (oui: pas libre, non: libre)

PS : La charte des freemen devrait compoter deux points. (1) Je déclare me sentir libre. (2) Je décide d’user de cette liberté pour changer le monde.

Thierry Crouzet @ 2006-04-21 16:19:33

Les freemen vont peut-être se demander de quoi je me mêle, moi qui n’affiche pas leur logo sur mon blog. Mais je voudrais prolonger ce que vient d’écrire Claire en commentaire de mon post.

Casabaldi @ 2006-04-21 17:30:05

de quoi je me mêle...

Salut Thierry,

Juste pour dire que, pas de souci, les freemen (ceux du réseau de blogs) savent (en tout cas je l’espère !) que l’appellation "freemen" ne se réduit pas à eux. et qu’elle ne leur "appartient" pas. Et que chacun peut choisir d’être un "homme libre" et d’en avoir sa propre compréhension. Dans une petite histoire sans prétention qui circule entre nous et de bouche à oreille, il est dit que que "freemen" est en fait un virus...

qu’on est "porteur ou pas", et qu’ensuite il faut le "déclencher".

Petite allégorie pour dire que, à mon sens en tout cas, pour être libre il faut deux et seulement deux conditions :

  • en être "capable" (être "porteur", en avoir la/les possibilité(s) intellectuelle, matérielle, etc.)

  • le décider. (ben oui... ça parait simple, mais c’est indipensable...)

Et que évidemment, n’importe qui peut remplir ces deux "conditions" et en est le seul décisionnaire.

(les "conditions" d’entrée ds le réseau freemen, sont d’ailleurs pas mal claquées là-dessus.)

à suivre !

tcrouzet @ 2006-04-21 18:04:23

Charte minimaliste

1/ Je déclare me sentir libre.

2/ Je décide d’user de cette liberté pour changer le monde.

Je signe.

casabaldi @ 2006-04-21 18:14:23

mini minimaliste

Et tu peux même mettre "pour changer le monde" en option. A la limite, si tu es libre, tu en fais bien ce que tu veux. Mais tu en es donc "responsable". de ce que tu choisis de faire, de ce que tu choisis de ne pas faire.

Tu peux même faire des conneries. La "liberté" n’est pas un gage de "vérité". Les freemen ne sont pas de saints qui "savent "mieux que les autres". Il est même assez probable que certains soient des gros cons :-) mais s’ils sont "vraiment" libres, ils en sont donc, seuls et uniques "responsables".

Ce ne peux plus, jamais, être la faute de "l’autre" (le gouvernement, leur enfance, l’étranger, ce lui qui est différent, le patron, la "nature humaine", etc. et la liste des "mini-boucs émissaires en puissance" est longue...)

fakirone @ 2006-04-23 19:54:34

on fait partit du même camp

je trouve marrant l’allusion "quand ils écoutent La Rage, de Keny Arkana, comme vient de me le suggérer le Lt Casabaldi, ils comprennent qu’ils sont du même bord, dans le camp de ceux qui savent que nous devons changer radicalement le monde si nous ne voulons pas le voir sombrer dans le chaos écologique et barbare"

nous c’est les enragé(e)s

Je voulais signaler 2 RDV important: pour les engagés (freeman+enragés+...)

Le forum social européen d’athènes du 3 au 7 mai

La contre inauguration de MINATEC (bio et nano technologie)à Grenoble

du 29 au 1 Juin (plus d’info sur http://grenoble.indymedia.org

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