En parlant de Rachid Nekkaz, je me suis dit que nous avions besoin, en France, et partout dans le monde, d’un nouveau Gorbatchev. Qu’a-t-il fait en URSS ? Il a commencé par lever la censure, par laisser les idées circuler, pour qu’il devienne évident que le système ne pouvait plus se perpétuer.

Internet réussit de même une perestroïka de l’information. Alors que les médias traditionnels, trop accrochés à leur status, ne font que soutenir le système démocratique représentatif, présenté comme un dogme inaltérable, nous voyons peu à peu d’autres voix s’élever dans les blogs.

Il ne nous faut donc pas un homme qui brisera la censure puisqu’elle s’est brisée d’elle-même, du fait de la simple existence du réseau, mais des centaines de milliers d’hommes qui briseront le dogme démocratique en vigueur depuis plus de 200 ans, des hommes qui affirmeront que personne n’est apte à représenter les autres hommes mais que c’est à chacun de nous de nous représenter.

J’imagine plusieurs évolutions possibles de notre société.

  1. Le système en place fait du jusqu’au-boutisme, il refuse d’admettre le problème auquel notre société fait face. Dans ce cas, ce problème ne sera réglé qu’après une crise majeure, une crise probablement violente, qui peut conduire à une nouvelle société ultra-démocratique mais aussi nous plonger dans un nouveau totalitarisme.
  2. Un homme réussit, en France par exemple, à gagner le pouvoir par les jeux démocratiques en place, et, une fois au pouvoir, fait sauter les dogmes.
  3. La démocratie internet gagne de plus en plus d’adeptes et avale peu à peu l’ancien système qui disparaît sans que personne ne s’en rende compte. Viendrait alors un moment où les présidents ressembleraient aux rois des monarchies constitutionnelles. Nous n’en sommes déjà pas loin ? Chirac est-il si différent de la Reine d’Angleterre ?

Je préfère la troisième solution à la seconde que je préfère encore à la première. La seconde, le passage par un Gorbatchev, est peut-être la plus jouable. Elle accélérerait le cours de l’histoire. Je suis presque prêt à dire votons, une dernière fois, pour un nouveau Gorbatchev.