L’idée d’un nouveau livre me trotte dans la tête. Autant Le peuple des connecteurs était théorique, autant je pense qu’il est temps de faire des propositions concrètes.

Toute une génération s’est exclue de la politique et change néanmoins le monde en ce moment même. Nous construisons internet, nous inventons de nouvelles formes de commerce, nous donnons un nouveau sens à la citoyenneté… En dialoguant les uns avec les autres, nous faisons émerger une nouvelle conscience politique. Nous privilégions des approches décentralisées, bottom-up, évolutives, dynamiques… Aujourd’hui, notre énergie, notre intelligence et notre travail ne profitent pas à la société dans son ensemble. C’est un gâchis.

Souvent, on nous accuse d’être des privilégiés, c’est vrai. Nos initiatives restent dans le domaine de l’entreprenariat. Comme nous ne nous sentons ni de droite ni de gauche, nous n’interférons presque jamais avec le politique. Notre façon de voir le monde ne correspond ni à l’une ni à l’autre des deux mouvances traditionnelles. Et malheureusement, les partis qui les représentent, enkystés dans de vieilles problématiques, nous barrent le passage : car comment faire une politique d’homme libre, de citoyen, hors de tout parti ?

J’ai envie de dire que c’est impossible, que ce n’est pas prévu (les partis sont subventionnés, pas les candidats libres). Les élections se gagnent comme des batailles. Il faut qu’il y ait deux camps bien distincts. C’est pour ça que les verts sont de droite ou de gauche, sans ces étiquettes absurdes, ils ne pourraient même pas exister. Et cette société compartimentée s’appelle démocratie ! Il y a vraiment quelque chose qui cloche.

J’ai envie de mettre tout cela à plat. De montrer pourquoi notre génération ne s’est pas encore engagée dans la danse officielle et pourquoi elle ne peut pas le faire, à moins de recourir à des voies de traverse comme le fait Rachid Nekkaz. J’ai envie de vulgariser nos idées, de montrer à tous qu’une alternative politique existe et qu’elle est déjà mise en application dans la démocratie internet. Je crois que nous devons faire des propositions concrètes. Les prochaines présidentielles en France sont peut-être l’occasion de faire passer le message.