Près de 70 % des Français ne se reconnaîtraient ni dans la droite, ni dans la gauche ! Aujourd’hui, il y a un immense décalage entre ce que nous souhaitons individuellement et ce que souhaitent les hommes au pouvoir. La démocratie souffre de maux qu’il faudra bien traiter un jour ou l’autre.

1/ Obsolescence

La complexification exponentielle des technologies entraîne une complexification de la société. Cette complexification sociale n’est peut-être pas exponentielle mais elle est certaine. Conséquence : il faut adopter de nouvelles façons de faire de la politique. Nous ne devons pas nous complaire dans un modèle démocratique vieux de plus de deux siècles dans sa forme actuelle. Il n’est pas optimisé pour la réalité d’aujourd’hui. L’ancienneté de la démocratie représentative en fait un ancien régime. C’est un peu pareil avec le football qui refuse la vidéo et ne se modernise pas. On change les joueurs mais pas le jeu.

2/ Inertie

Parmi les hommes politiques installés, aucun ne veut changer les règles du jeu qui l’ont amené au pouvoir. En France, aucun n’a la carrure d’un Gorbatchev. Seuls des hommes nouveaux auront la force de changer les choses car ils n’ont rien à perdre. Les autres n’ont pas envie de tuer la poule aux œufs d’or.

3/ Radicalisation

Alors que les critiques, mais aussi les solutions, n’ont jamais été aussi nombreuses, le pouvoir continue de faire comme s’il n’entendait pas. Incapable de participer à nos débats, il se laisse tenter par des dérives autoritaristes, de type Patriot Act aux États-Unis, qui lui donnent l’illusion de tenir les rênes. Son ambition est de simplifier la société plutôt que d’accepter sa vertigineuse diversité.

4/ Impérialisme

La structure pyramidale du pouvoir dans les démocraties représentatives n’est pas adaptée à la complexité croissante de la société. L’approche top-down ne convient que pour résoudre les problèmes simples. Face aux problèmes complexes auxquels nous faisons face aujourd’hui, une approche bottom-up s’impose. Les grands problèmes ne se règleront pas par le haut mais grâce aux efforts de chacun de nous.

5/ Endoctrinement

La démocratie représentative n’est pas le système politique idéal. Non. On nous a mis ça dans la tête mais c’est faux. Internet est une démocratie non représentative et ça marche. C’est une preuve qu’il y a d’autres modèles possibles.

6/ Élitisme

Le système démocratique représentatif repose sur un postulat : le plus grand nombre penserait juste. Mais ce postulat est de plus en plus douteux : le plus grand nombre ne pense pas, seuls les individus pensent. Plus grave, le plus grand nombre est aussi influençable qu’un individu, surtout depuis que nous disposons de médias de masse. Les médias de masse auraient dû sonner le glas de la démocratie représentative. Depuis leur avènement, le pouvoir ne peut échoir qu’à ceux qui ont déjà le pouvoir sur les médias, donc qui sont déjà rois. Une nouvelle noblesse est née, une noblesse de parti.

7/ Nivellement

Par rapports aux anciens régimes, la démocratie représentative n’a changé le pouvoir qu’en le fragilisant. Moins libre d’entreprendre, il commet moins d’atrocités (ce qui est un bénéfice), mais il ne se lance plus dans des projets ambitieux (ce qui est dommage). C’est un nivellement par le milieu. C’est mieux qu’un nivellement par le bas, mais c’est loin d’être idéal.

8/ Myopie

Dans les démocraties représentatives, les hommes politiques sont élus pour plusieurs années, durée assez longue pour que joue la corruption mais trop courte pour des projets vraiment ambitieux. Sur internet, nous sommes en train de résoudre ce dilemme : nous apprenons peu à peu à nous représenter nous-même. Ce mode de représentation, qui ne passe plus par des élections, est un pas vers plus de démocratie.

9/ Déresponsabilisation

En nous faisant participer épisodiquement à la vie politique, la démocratie représentative nous déresponsabilise. Nous sommes tous des exclus de la politiques, excepté les politiques professionnels.

10/ Inefficacité

La démocratie représentative est incapable de séduire les connecteurs et l’ensemble de la génération participation. Nous déployons une fantastique énergie créative dont la société dans son ensemble ne profite pas. Une société qui se prive de ses forces vives est une société décadente. Aujourd’hui, pour la plupart, nous ne nous engageons pas parce que notre façon de nous engager ne consiste pas à nous inscrire dans des partis. Alors, oui, nous ne faisons rien, en tout cas selon les règles fixées arbitrairement par d’autres avant notre naissance.

Cette liste de maux n’est pas seulement critique. C’est une liste positive car nous avons des solutions, solutions déjà à l’œuvre depuis plus de dix ans dans la démocratie internet et qui forme la plus grande communauté humaine jamais constituée.