Thierry CROUZET

À mes ennemis

Je me rends compte que j’ai des ennemis potentiels, peu déclarés heureusement. Je voudrais tout de même les catégoriser pour essayer de resserrer les rangs de mes amis.

Les intégristes. Ils refusent la possibilité d’autres formes de conscience. L’homme serait le summum de la création. Pour eux, l’histoire s’est déjà achevée. Tous les intégristes religieux se retrouvent d’accord sur ce point (ils attendent le jugement dernier qui n’a jamais été aussi proche selon leurs prévisions).

Les conservateurs. Souvent pas éloignés des intégristes, ils prônent la penser unique. Il n’y a qu’une façon de penser juste, qu’une façon d’organiser la société. Il y a un fatalisme historique, nous serions, en quelque sorte, pris au piège. Ils oublient que notre façon de penser date de la Renaissance, ils oublient la théorie de l’évolution.

Les gauchistes. Ils se déresponsabilisent au profit d’une minorité gouvernante. Elle serait la plus à même de penser le bien de tous : je me demande bien pourquoi ? Or, pour moi, la liberté commence par la responsabilité de chacun.

Les écologistes. Ils sont incapables d’imaginer des solutions écologiques qui ne passent pas par l’État. Comme les gauchistes, ils n’ont pas confiance en eux. C’est toujours la faute des autres.

Les capitalistes. Ils nous font croire que la croissance matérielle est infinie dans un monde matériel fini. Ils nous font croire que la concurrence à outrance est une bonne chose alors qu’elle implique de sacrifier le monde.

Les libéraux. En tous cas nos libéraux de droite veulent libérer le business de l’État afin que le business devienne le seul patron. Ils se trahissent toujours car, tout en poussant, le libéralisme économique ils multiplient les lois qui restreignent les libertés individuelles. La liberté ne se satisfait pas de demi-mesure.Les globalisateurs. Ils croient que des solutions universelles existent, ils nient les différences. Ils refusent la complexité du monde, ils oublient que nous ne contrôlons rien, ils oublient que l’avenir est imprévisible (on le saurait sinon… et il y aurait moins de jeux de hasard).

Les alters. Ils sont gauchistes, écologistes et globalisateurs. J’aimerais qu’ils soient vraiment autres et non seulement anticapitalistes. On peut être anticapitaliste et ne pas se dire de gauche. Il serait temps de le comprendre.

Les essentialistes. Avant de discuter, ils veulent définir précisément de ce dont ils parlent. Pour eux, définir est possible, la définition semble exister hors de notre monde dans un monde idéal de type platonicien. Ils oublient les querelles au sujet du sens des mots depuis que le monde est monde. Je crois que nous nous comprenons sans définir avec précision, même sans définir du tout. Les essentialistes sont bien embarrassés lorsqu’il s’agit de définir ce que nous ne comprenons pas encore, ce qui n’a jamais encore existé.

Les réductionnistes. Ils veulent tout découper en morceaux, séparer ce qui est bon de ce qui est mauvais, le bien et le mal. Enfants de Descartes, ils nous empêchent d’être un. Pour eux, il y a le nous qui travaille, celui qui rentre chez lui, celui qui rencontre ses amis. Pour eux, il est normal qu’un gars pollue dans la journée au travail et le soir s’insurgent en regardant Le cauchemar de Darwin.

Je suis sûr que j’ai oublié des dizaines d’ennemis potentiels. Il y a quelque temps j’avais publié un billet où je disais que j’étais à la fois écologiste, socialiste, libéral…. Je ne me contredis pas, il faut changer de perspective. Prendre à gauche comme à droite, chez les verts comme chez les alters, prendre ce qui est bon et laisser ce qui ne marche pas dans un monde qui se veut durable.

Les solutions pour l’avenir ne sont pas dans les camps déjà étiquetés.

PS1 : J’ai bien classé les libéraux parmi mes ennemis et pas les libertariens. Dans Le peuple des connecteurs, j’ai expliqué que je me sentais proche des libertariens, je ne vais pas me renier. J’ai défini libéraux au sens où ce mot est employé en général pas dans le sens qu’il devrait avoir. Le problème est justement dans l’ambigüité que maintiennent beaucoup de politiciens.PS2 : Par concurrence à outrance, j’entends une concurrence prête à tout, même à dévier une rivière, même déverser des polluants dedans, même à raser une forêt millénaire… Cette concurrence est dangereuse. À ma connaissance, quand des éditeurs de logiciels se battent dans l’espace internet, la survie de la planète n’est pas en jeu. Que deux vendeurs de fruits et légumes se tirent la bourre sur un marché, c’est aussi de bonne guerre… tant qu’ils ne sont pas prêts à s’entretuer et, dans leur lutte, massacrer des millions de gens.PS3 : Tous les courants étiquetés sont mes ennemis. Je me qualifie de libéral extrémiste tant je répugne à toute forme de centralisation. Mais je ne peux pas être d’accord avec les libéraux qui occupent le devant de la scène en France.PS4 : Connecteurs, est avant tout un terme sociologique. Ce n’est pas le nom d’une nouvelle secte. Quand on parle de génération X, personne ne se dit X. C’est pareil pour les connecteurs. J’essaie juste de dire que la solution se trouve entre toutes les positions.PS5 : Je reconnais qu’il est plus simple dans une conversation de se donner une étiquette. Mais j’espère que ce n’est plus nécessaire, qu’on peut dialoguer tous ensemble.PS6 : Pour moi l’État n’existe pas. L’État est formé de gens. Quand l’État déconne, des gens déconnent parce qu’ils ont renoncé à leur responsabilité.

pankkake @ 2006-09-21 22:51:18

Salut. Je suis libéral, et je ne me reconnais pas vraiment dans ta définition. Je n’ai pas d’attitude pro-business (ou plutôt pro-big-business), par exemple je suis contre les brevets, comme la majorité des libéraux que je fréquente. La seule chose qui m’intéresse c’est la liberté individuelle. Mais j’ai cru comprendre que tu parlais de droite libérale, ce qui est pour moi (ou nous) une oxymore ;-).

Pourrais-tu préciser ta définition de concurrence à outrance ? La concurrence "sauvage" c’est pourtant ce qu’on retrouve chez les logiciels libres et l’Internet en général, non ?

Marchange @ 2006-09-21 22:55:22

Je vais répondre au sujet des libéraux en tant que libéral.

Le libéral veut "libérer le business de l’État" pour que les INDIVIDUS reprennent le pouvoir et non pas le business (?).

Il ne se préoccupe pas non plus que du domaine économique, il veut aussi libérer tout le reste de l’Etat et donc il ne saurait restreindre les libertés individuelles.

Le libéral que vous décrivez n’est pas libéral.

Il est triste que vous ayez encore cette vision erronée du libéralisme.

http://www.liberaux.org/wiki/index.php?title=Lib%C3%A9ralisme

Chromatic @ 2006-09-21 23:38:13

Encore trois mois à surfer, et à réflechir et à intégrer, et tu transcendera l’Univers, et

tu seras juste bon à bouffer des tranquillisants pour supporter

ta minable vie terrestre, comme moi.

Nicolas @ 2006-09-22 00:14:02

lmc lmc lmc lmc !

:)

vincent chapin @ 2006-09-22 00:17:15

Il s’agit maintenant de t’adresser à tes amis à défaut de pouvoir ou vouloir les définir. Tu sembles avoir tant d’ennemis potentiel qu’on fini par ce demander si tu as encore des amis. J’entands sur le plan des idées évidemment. Les connecteurs mais encore...

J’ai visité cette après-midi la galerie de l’évolution de Darwin à Londres. Magnifique. Ce qui frappe finalement, loin de la perfection, c’est la diversité!

Diversité, diversité, diversité, diversité, diversité, diversité, diversité...

N’est ce pas là, la richesse du genre humain ?

Garbun @ 2006-09-22 02:47:21

J’ai moi aussi été étonné par le chapitre sur les libéraux, aucun libéral qui se respecte ne veut multiplier les lois, c’est tout le contraire : ils sont contre toute limite et toute contrainte à la liberté d’entreprendre et d’échanger.

Thierry Crouzet @ 2006-09-22 07:18:46

J’ai bien classé les libéraux dans mes ennemis et pas les libertariens. Dans Le peuple des connecteurs j’ai expliqué que je me sentais assez proche des libertariens, je ne vais pas me renier. J’ai défini libéraux au sens où ce mot est employé en général pas dans le sens qu’il devrait avoir. Le problème est justement dans l’ambigüité que maintiennent beaucoup de politiciens.  Je viens de modifier mon texte pour être un peu plus clair.

Thierry Crouzet @ 2006-09-22 07:39:51

Par concurrence à outrance, j’entends une concurrence prête à tout, même à dévier une rivière, même déverser des polluants dedans, même à raser une forêt millénaire… Cette concurrence est dangereuse. À ma connaissance, que des éditeurs de logiciels se battent dans l’espace internet ça ne met pas en jeu la survie de la planète. Que deux vendeurs de fruits et légumes se tirent la bourre sur un marché, c’est aussi de bonne guerre… tant qu’ils ne sont pas prêt à s’entretuer et dans leur lutte massacrer des millions de gens.

Christian Jacomino @ 2006-09-22 08:25:54

D’accord avec Pankkake et les autres... Un libéral conséquent est ce qu’on appelle un libertarien. Mais ’libéral’ c’est très bien aussi... Tu sembles oublier que pour beaucoup de gens en France il n’est pas encore tout à fait acquis que la liberté de travailler et d’entreprendre constitue un aspect indissociable de la liberté tout court et des droits de l’homme. Au pays des 35 heures, il n’est hélas pas inutile de le rappeler. Nous sommes libéraux, comme toi, parce que nous avons le souci du social et de l’écologie. Et pas ’bien que’...

Thierry Crouzet @ 2006-09-22 08:31:24

Je suis d’accord avec vous tous. Tous les courants étiquetés sont mes ennemis. En tout cas je l’estime. Je me qualifie de libéral extrémiste tant je répugne à toute forme de centralisation. Mais je ne peux être d’accord avec les libéraux qui occupent le devant de la scène en France.

~laurent @ 2006-09-22 09:15:17

Si tout le monde devient connecteur, il ne se passera plus grand chose ? L’état de connecteur tel que tu le décrit est un idéal (un peu comme l’état de bouddha). Probablement que tu n’es pas connecteur a 100% et qu’il y a en toi un peu de toutes ses idées ou tentations, et c’est tant mieux.

La "pureté" n’existe pas et si nous l’atteingons un jour nous seront alors au Nirvana (lieu d’absence des conflicts). Franchement j’ai l’impression que le Nirvana "c’est chiant".

Finalement ton principal énemi c’est peut être toi ;-)

remi @ 2006-09-22 09:23:34

Le problème avec les libertariens (américains), tels que je les ai connu lors de divers débats Internet avec les "extropiens", c’est qu’ils ont tendances à se "dégrader" en Républicains bon teint lorsqu’on les pousse dans leurs retranchements ou face à une crise du type 11 septembre. Autrement dit, ce sont avant tout des "free marketers"; ils défendent les autres libertés du bout des levres; mais c’est avant tout celles du "marché libre" qu’ils revendiquent. J’ai vu aussi ( chez certains, pas systematiquement) des marques réelles de mépris pour les classes pauvres, et un veritable gout pour le darwinisme social de type "les vainqueurs survivront".Je n’ai personnellement rien contre une position "anarcho-capitaliste" réelle, car une fois qu’on est "anarcho", on reconnait l’impossibilité de prédire ou d’imposer une regle à la société future: l’anarchie est une Singularité politique, si je puis dire, on ne peut prédire avec certitude si ce qui emergera sera "communiste" ou "capitaliste", ou quelque chose de neuf (ca peut aussi être "sa majesté les mouches", mais là c’est une autre histoire). Ce qui m’inquiète plus est la position "minarchiste", qui laisse à l’etat ses "droits regaliens"; cette position à mon avis ouvre le chemin à la droite autoritaire classique.

J’ai connu aussi un autre genre de libertariens qui se réferent, eux, avec insistance au mouvement hippie et à la contre-culture. S’ils sont contre l’état et toute intervention centralisée, s’ils apprecient l’individualisme et l’esprit d’entreprise, ils situent le marché assez bas dans leur hiérarchie des besoins. Autrement dit, le "marché libre" est selon eux contraint par d’autres systèmes de règles et d’échange, tout aussi horizontaux et décentralisés mais bien plus importants (naturellement ces libertariens là se "dégradent" en socio démocrates). En bref le gros probleme du libertarianisme n’est pas son insistance sur la liberté, c’est sa reference à l’homo economicus: l’idée que la société et l’ambition individuelle repose sur l’économie avant tout.

Thierry Crouzet @ 2006-09-22 10:25:01

Connecteurs, c’est avant tout un terme sociologique. C’est pas le nom d’une nouvelle secte. Quand on parle de génération X, personne ne se dit X. C’est pareil pour les connecteurs il me semble. J’essaie juste de dire que la solution se trouve entre toutes les positions. Et Remi nous montre bien comment il facile de glisser d’une position mal affermie.

Dilbert @ 2006-09-22 10:44:43

Bravo pour ces commentaires de très bon niveau ainsi que pour les réponses de Thierry. Hélas, ce qu’on appelle libéralisme a tendance trop souvent à s’altérer en néoconservatisme : le libéralisme n’est plus alors que le prétexte au maintien de monopoles aux mains de gens qui ont les bons appuis politiques.

La "concurrence à outrance", dans l’esprit de Thierry, c’est une concurrence qui ne respecte pas les droits individuels, et celle-là les vrais libéraux la proscrivent.

Les libertariens américains gagneraient davantage à s’en tenir à leurs idées, même si elles paraissent extrémistes pour beaucoup.

Marchange @ 2006-09-22 16:55:21

Je suis ravi de la précision que tu as faite Thierry.

Je comprends beaucoup mieux ta position désormais et je suis d’accord.

A quand un article "Je suis un libertarien!" ?

Pour en revenir à ta définition de la "concurrence à outrance", n’importe quel libéral (vrai libéral) sera d’accord avec toi. Les personnes qui feraient les choses que tu décris bafoueraient totalement les droits de propriété, et ça un libéral ne peut pas le cautionner.

Je ferai juste remarquer que ce sont principalement les Etats qui se retrouvent coupables de tels actes.

Thierry Crouzet @ 2006-09-22 17:03:13

Je viens de faire un post où j’explique pourquoi je répugne à m’étiqueter et à étiqueter qui que ce soit. :-)

Je reconnais que c’est plus simple quand on se dit ceci ou cela mais j’espère que ce n’est plus nécessaire, qu’on peut dialoguer tous ensemble.

Pour moi l’État n’existe pas. L’État est formé de gens. Quand l’État déconne, des gens déconnent parce qu’ils ont renoncé à leur responsabilité.

Anonyme @ 2006-09-23 11:39:33

Ca fait du monde tout cela.

"Celui qui me parle, s’il ne prouve pas, c’est un ennemi" Paul Valery

Claude Guillemain @ 2006-09-27 04:02:54

Les fédéralistes libéraux se reconnaîtront dans cette présentation. Ecoutez, comprenez, connectez, libérez mais surtout responsabilisez !

L’état, tel qu’il est compris par les souverainistes jacobins n’est jamais que l’addition des faiblesses et des mesquineries de ceux qui en tirent profit.

Farid Taha @ 2006-10-03 08:39:51

Ben et les "Centrsites Révolutionnaires" ?

Farid Taha @ 2006-10-03 08:41:10

Centristes !

Job @ 2006-10-29 22:51:02

Pardon, mais je pense que toutes ses subtilités définitionnelles échappent à la plupart des gens.

Thierry, il me semble qu’une personne qui prétend penser ou réfléchir par elle-même doit d’abord se rendre libre. Une fois ce point établi, elle devient iconoclaste.

Elle est ce qu’on appelle traditionnellement un "libre penseur".

Autrement dit, au nom de sa réflexion, elle s’isole de la plupart des gens que son propos insatisfait...inévitablement.

En ce qui concerne les "gens", on peut affirmer presque sans risque d’erreur qu’une infinitésimale partie de l’Humanité (constituée des vivants et des morts) à procéder à un examen de conscience en règle au point de pouvoir repousser en soi les points de contradiction le plus loin possible. C’est un essai de clarification.

Je n’ai pas fait ce travail, et je ne connais personne l’ayant fait.

La plupart des gens n’ont même pas conscience d’une telle possibilité. Et ceux qui l’ont, sont rebutés par l’effort à produire (ce qui peut se comprendre), étant donné que sur le plan social et matériel, il n’y a pas de véritable avantage à le faire.

Si vous commencez, votre premier constat sera celui de votre solitude (et il ne faut pas sombrer non plus dans un solipsisme).

Votre catégorisation en haut n’est au fond que la prise de conscience de votre degré d’isolement. Il croitra avec votre travail.

Et quand bien même auriez vous la notoriété, vous partagerez peu de pensées. L’isolement relatif prendra une autre forme.

Par chance, vous n’y êtes pas encore.

C’est mon impression en forme d’opinion.

Sterne @ 2006-12-16 17:10:24

Bonjour à tous,

"Les solutions pour l’avenir ne sont pas dans les camps déjà étiquetés."

En effet, nous avons d’abord à considérer les valeurs humaines d’un Homme et de son équipe sur laquelle il s’appuie pour faire un choix politique qui ne sera en rien définitif, car le temps montre que les perspectives changent. Aussi, la notion de parti n’est pas des plus importantes, voire obsolète. Rien ne sert de catégoriser! Rien de pire que de catégoriser! C’est réduire un Homme et son équipe politique à des stéréotypes d’idées sans évolutions possibles, c’est-à-dire à les enfermer ou à les mettre en boîte.

Les idées évoluent. D’ailleurs, il est utile que les Hommes puissent être sensibles, voire réactifs à de tels changements tout en ayant le recul nécessaire pour prendre les bonnes décisions. Avoir une réflexion pointue, mariée à du bon sens est la qualité primordiale pour une politique d’avenir. Ainsi, devant les prises de décisions pas n’importe quel Homme peut s’improviser chef d’état. C’est Homme doit être bien entouré pour prendre les meilleures décisions. Il doit émerger des partis pour rassembler autour de lui et donc sortir du lot si bien qu’il ne représente plus son parti, mais son pays. La différence est de taille: cela montre que la politique sort du cercle du parti pour toucher ou aller au-delà pour le bien et l’équilibre du pays. Cet Homme franchit le cap du parti pour être le représentant de son pays. La bonne marche du pays alors a plus d’importance que celle du parti à ce stade suprême.

J’espère que j’aurais su répondre au fait qu’il n’est pas nécessaire de privilégier un parti plutôt qu’un autre, mais de voir, avant tout, la valeur humaine de l’homme, accompagné de son équipe.

Amicalement et Bien à Vous,

Sterne

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