J’ai essayé de cartographier les possibilités politiques qui s’offrent à nous (voir ma première tentative). Sur l’axe horizontal, j’ai placé la gauche et la droite, la gauche privilégiant les solutions qui passent par l’État et la solidarité, la droite privilégiant les solutions qui passent par le privé et la compétitivité.

Ces deux possibilités cohabitent dans chacune des tendances politiques. La droite n’est pas contre la solidarité, elle pense juste que nous arriverons à plus de solidarité en faisant confiance aux initiatives citoyennes. La gauche, elle, compte s’appuyer sur la solidarité pour créer des entreprises plus humaines et donc plus performantes. La différence entre la gauche et la droite est une question de priorité. Ce n’est plus aujourd’hui une différence fondamentale.

En revanche, une césure plus profonde se creuse suivant l’axe qui oppose l’âge industriel et l’âge citoyen, qui oppose les conservateurs au cinquième pouvoir. Presque tous nos partis politiques défendent exclusivement les méthodes de l’âge industriel, presque tous pensent avoir les solutions à tous nos problèmes, tous pensent top-down.

Il faut essayer de voir au-delà des mots, des capitalistes qui se disent libéraux et qui cherchent à tout contrôler, des altermondialistes qui se disent progressistes et qui pensent résoudre tous les maux du monde en usant des mêmes solutions que les capitalistes.

Sur mon schéma, je n’ai pas positionné les écologistes car l’écologie n’a jamais était une politique mais un constat : le monde va mal. Après, il faut savoir comment le soigner. Les écologistes et les altermondialistes penchent trop souvent vers le top-down, vers les méthodes à la source du mal. Leur véritable place est vers le bottom-up. J’espère de tout cœur qu’ils vont le comprendre, que toutes les forces citoyennes se rassembleront, ouvrant une troisième voie politique, seule capable de résoudre nos problèmes.

Le rassemblement ne doit pas se faire à droite ou à gauche, encore moins au centre, mais ailleurs. Ce rassemblement en réseau, souhaité par beaucoup, organisé par aucun, se produit de lui-même sous l’impulsion du cinquième pouvoir.

Aussi incroyable que ça puisse paraitre, il se développe en ce moment même, et dans le monde entier, un mouvement d’une ampleur sans doute comparable à celui qui, il y a deux siècles, aboutissait à la Révolution Française, écrit Francesco Casabaldi sur son blog. Les similitudes sont nombreuses : il ne porte pas de nom, n’a pas de leader, aucun mouvement ou organisation ne le représente ou le résume, ses contours sont extrêmement flous. Même les gens qui y participent en ont plus ou moins conscience et chacun en a une vision différente. Et pourtant il existe et devient un peu plus visible chaque jour.