Denis Failly m’a envoyé fin novembre un questionnaire auquel je viens juste de trouver le temps de répondre.

— De quelle couleur fut 2006 dans votre domaine de compétences ?

— Je ne sais pas trop quel est mon domaine ; peut-être la politique à l’âge d’internet. Je me suis dit que nous avions enfin les moyens de changer le monde parce que j’ai vu de plus en plus de gens se rejoindre et avancer dans la même direction. J’ai ressenti presque viscéralement qu’une lame de fond était en train de nous emporter. Nous vivons une époque de bouleversements sans précédents, c’est excitant, ça nous donne aussi de sacrés responsabilités.

— Quelles sont vos espoirs et vos craintes pour l’année qui vient ?

— J’espère que le cinquième pouvoir affirmera sa présence, que les politiciens arrêteront de jouer aux chefaillons et prendront en considération les citoyens. Depuis 2002, chaque année, internet pèse dans une élection quelque part dans le monde. En 2007, ce sera peut-être en France lors de la présidentielle. D’un autre côté, je crains que des graines de dictateurs ne cherchent à mettre le cinquième pouvoir sous l’éteignoir et nous attirent vers des régimes durs qui seraient néfastes alors que nous vivons une phase d’innovation tout azimut. Nous avons besoin de liberté, pas seulement de la liberté d’entreprendre, de la liberté avec un grand L.

— Avez-vous des projets ou des perspectives particulières dans votre domaine dont vous souhaiteriez nous dire quelques mots ?

— J’ai envie de me remettre à mon roman Croisade qui raconte la lutte entre les hommes libres et les conservateurs autoritaristes, entre le cinquième pouvoir et le pouvoir dur. J’espère ainsi réussir à vulgariser certaines idées, notamment l’auto-organisation, dont beaucoup de gens ont du mal à croire qu’elles peuvent être de vraies solutions politiques.