Hier, samedi 27 janvier 2007, la grève des blogs asniérois a touché au but. Suivie par 20 blogs sur 22, elle a poussé Nicolas Sarkozy à admettre « par contumace » que Manuel Aeschlimann était allé trop loin. Est-ce une victoire du cinquième pouvoir ? C’est sans doute trop tôt pour le dire car aucun représentant de l’UMP ne s’est exprimé mais je ne crois pas à une coïncidence. La grève a été annoncée jeudi 26, le même jour Nicolas Sarkozy adressait une lettre d’excuse au bureau de l’UMP d’Asnières.
... mon entrée en campagne me contraint malheureusement à renoncer à ma venue. Je vous prie de pardonner ce contretemps qui m’est imposé par des obligations auxquelles je ne puis me soustraire...
Depuis 1999, Sarkozy n’avait pourtant jamais manqué le rendez-vous. Dès le 19 janvier, quand l’équipe d’Asnierois.org me parla du projet de grève, j’avais déduit que Nicolas Sarkozy ne viendrait pas au rendez-vous. C’était pour lui la solution la moins dangereuse. En s’abstenant, il ne dénonce pas Aeschlimann mais ne le soutient pas, ce qui revient à dire qu’il le lâche. Si pour Sarkozy l’honneur est sauf, pour Aeschlimann c’est un désaveu.
Après la publication vendredi 27 de mon article sur Agoravox, certains commentateurs ont insinué que le cinquième pouvoir n’avait qu’à se taire et attendre les prochaines élections pour s’exprimer. Oui, c’est ça, et laisser nos élus faire n’importe quoi sous prétexte qu’ils ont été élus, souvent en faisant des promesses qu’ils ne tiennent pas. Être élu ne dédouane personne de ses responsabilités morales, politiques, juridiques… Le cinquième pouvoir s’est approprié, entre autre, le contre-pouvoir que la presse renonce trop souvent à exercer. Sans contre-pouvoir, il n’existe pas de démocratie.