Après avoir laissé hier la parole à Mimie in Vivo sur le blog présidentiel de MSN, je continue mes travaux imposés. Aujourd’hui, je dois me demander quelles sont les thématiques politiques les plus abordées en ligne ? Vous ne serez pas surpris si je réponds abruptement que ce ne sont pas celles abordées par les médias traditionnels.

Mon billet sur la cartographie de la blogosphère politique justifie cette réponse. Puisque les forces indépendantes y sont les plus représentées, les thèmes indépendants, loin du clivage gauche-droite, y sont aussi les plus abondamment traités.

Parenthèse avant de vraiment répondre

Je pense que les internautes sont des citoyens responsables, j’ose espérer un peu en avance quant à la prise de conscience globale. Pour la plupart, ils savent que la société va dans le mur. Les problèmes écologiques et sociaux risquent d’être bientôt ingérables si nous n’adoptons pas des solutions originales.

Or nos partis traditionnels s’imposent des partitions éculées, réactionnaires, tout cela pour séduire une population de plus en plus inquiète. Pour la rassurer, ils s’adonnent au conformisme à l’origine même des maux qui aiguillonnent cette inquiétude.

Mais je ne crois pas qu’ils agissent seulement par démagogie électorale. Non, nos politiciens n’ont pas d’idées nouvelles, ils sont incapables d’écouter celles qu’on leur chuchote sur le web notamment. Pour ne pas déranger, ils se répètent. Une telle attitude nous sera fatale à court-terme.

En attendant, les indépendants du web, auxquels j’appartiens, proposent de nouvelles approches. Une chose est sûre : les vieilles méthodes ne marchent plus et il nous faut innover. Le politiquement correct, la modération, la temporisation, l’entre-deux ne sont plus possibles. Il faut prendre le risque de se tromper. C’est la seule façon de se donner une chance de s’en sortir.

Alors oui, nous sommes parfois utopistes, mais l’utopie n’a jamais été aussi nécessaire. Beaucoup d’entre nous, avec nos hypothèses et nos solutions, aurons tort au regard de l’histoire mais certains découvrirons la voie de salut, voie que les aficionados de l’immobilisme politique de droite comme de gauche n’ont même pas la force d’imaginer.

Nous prenons le risque de nous tromper que ça plaise ou non à ceux qui ne prennent aucun risque. Pour se tirer d’une situation périlleuse, il faut souvent se mettre en danger. Voilà ce que je réponds aux parasites qui envahissent le ventre mou de la politique. Qui passent leur temps à se citer les uns les autres sans être capables d’avancer vers l’inconnu.

Plus que jamais, nous avons besoin d’aventuriers.

Fin de parenthèse

Quels territoires encore vierges commencent donc à explorer nos aventuriers ? Je ne peux qu’esquisser une liste très incomplète.

  • Nous devons apprendre à mesurer la croissance autrement qu’avec le seul PIB afin d’évaluer si nos sociétés progressent ou non.
  • Nous devons nous débrouiller pour que les externalités négatives soient prises en compte dans le coût de tous les produits.
  • Nous devons tenir compte de l’interdépendance à chaque seconde.
  • Nous devons décentraliser car la centralisation est coûteuse et inefficace dès que les structures se complexifient.
  • En conséquence, nous devons favoriser les actions locales car les décisions globales peuvent avoir des conséquences irréversibles et dangereuses, tant bien même elles sont bien intentionnées.
  • Nous devons nous appuyer sur l’intelligence collective car aucun homme n’a la solution aux maux du monde.
  • Nous devons tout faire pour que chacun des humains soit le plus éduqué possible afin que, à son niveau, il soit le plus apte à trouver des solutions responsables.

D’autres possibilités politiques existent, il suffit d’ouvrir les yeux. Mais ces autres possibilités, à cause même de leur diversité, mettent mal à l’aise les médias traditionnels habitués aux oppositions schématiques.