Suite à mon article de ce matin, je remercie François Bayrou d’avoir répondu sur Agoravox (réponse confirmée par Carlo Revelli et par un mail que m’a adressé François Bayrou) :

Je suis persuadé que internet en général et les blogs en particulier ont joué un rôle déterminant dans le renversement de situation de la campagne présidentielle. Les médias classiques présentaient la campagne comme jouée et la réduisaient à un deuxième tour décidé à l’avance. Comme la plupart des Français, les internautes et les blogueurs ressentaient cette situation comme pesante et ne l’acceptaient pas. Mais la communauté internet avait les moyens de donner à sa protestation (j’allais écrire à sa résistance) un écho que les électeurs individuels ne peuvent pas obtenir. C’est le réseau qui est une chambre d’écho et un accélérateur. En ce sens, je suis d’accord avec Thierry Crouzet, c’est bien un “cinquième pouvoir”, dont les règles ne sont pas les mêmes que celles du quatrième. Mais il est vrai aussi que cette démultiplication ne peut réussir que si elle représente un mouvement authentique, une vérité… Sur ce sujet comme ailleurs, il faut comprendre que la manipulation sur internet est impossible: en tout cas qu’elle est plus difficile que partout ailleurs, parce que chaque réémetteur est lui-même un filtre et un garant…

Que François Bayrou reconnaisse notre rôle ne prouve rien bien sûr mais tout au moins que, de son point de vue, il se passe quelque chose. Par un chemin qui jadis était fermé, les citoyens font entendre leur voix. La vérité n’existe pas. Nous ne devons pas prendre cette réponse de François Bayrou comme une victoire mais comme un signe que les personnalités politiques sont aujourd’hui à l’écoute des citoyens.

 J’espère qu’elles vont apprendre à développer des discours plus construits, plus détaillés, moins spectaculaires. Apprendre à prendre le temps et l’espace qu’internet leur offre, comme il nous l’offre à nous-mêmes. L’époque de TF1 est derrière nous (ou va l’être très bientôt).

Certains vont dire que Bayrou fait de la démagogie, qu’il n’avait pas d’autre choix que de répondre comme il l’a fait, mais si nous mettons sans cesse en cause ce que tout le monde dit, nous n’avancerons jamais. À un moment donné, il faut se faire confiance.