Nous commencions à rêver d’une véritable campagne électorale, enfin, où les idées se seraient retrouvées face-à-face. Nous avions les moyens de faire ça en vidéo et en direct, de faire notre grand débat internet, profitant que le CSA ne règlemente pas les temps de parole.

Nous pensions même respecter les règles en faisant intervenir les 12 candidats. Chacun aurait pu débattre 10 minutes avec ses 11 autres adversaires. Toutes ces images auraient été historiques. D’autres pistes, on été explorées (débats croisés, questions réponses…). Il y avait moyen de faire quelque chose de neuf, quelque chose qui ne pouvait pas se passer ailleurs que sur internet : 12 candidats x 11 mini-débats x 10 minutes = 22 heures d’images (trop pour les TV) !

Alors que du côté de Ségolène Royal, les signaux étaient aux verts, idem chez Bayrou et sans aucun doute chez les autres, Nicolas Sarkozy vient d’annoncer qu’il refusait l’idée. Tout ce qui n’est pas organisé par lui, contrôlé par lui, est malvenu.

Est-ce cela la France d’après ?

Je rappelle que l’idée d’un grand débat ne vient pas de François Bayrou mais qu’elle a été soufflée à Carlo Revelli par un rédacteur d’Agoravox lundi matin. Carlo n’a même pas pris la peine d’assister à la conférence de presse de Bayrou ce matin où ce dernier a lancé l’idée d’un grand débat, preuve s’il en faut que les deux initiatives avançaient en parallèle.

 Sarkozy ne dit pas nom à Bayrou mais au Français désireux d’un vrai débat.