Lorsque des gens s’opposent à la publication des sondages dès leur disponibilité, ils ne nous empêchent pas simplement de copier l’information sur nos blogs, ils interdisent au web de fonctionner : tout robot qui reproduirait automatiquement une information publiée ailleurs, à l’étranger par exemple, serait dans l’illégalité.
C’est exactement la même situation que poursuit le couple Royal-Hollande en attaquant bonVote.com. En gros, nous n’avons plus droit d’utiliser des robots, car les robots sont aveugles.
Jusqu’à ce jour, le web fonctionne par feedback. Lorsqu’un robot reproduit une information litigieuse, il suffit de la signaler aux administrateurs du robot et ils la déréférencent (ce qu’a fait bonVote.com).
Imaginez le travail nécessaire pour valider a priori toute information. Google est mort. Et 80 % des sites web ! Sans robot, on ne peut plus rien trouver sur le web. Où va-t-on ? Sur la 1, la 2, la 3… Ces manœuvres indirectes contre les robots n’ont pour but que de servir les grands médias, dit de référence, dont tout le monde connaît l’adresse. Et qui, forts de succès, peuvent encore se payer de grosses équipes de journalistes pour filtrer les informations.
Sans les robots, il n’y a pas de longue traîne, pas de place pour les petits, aucune chance qu’ils ne deviennent grands. Sans robot, l’information est noyautée par des pseudo-experts, autant dire des dictateurs en puissance. Sans robot, il n’y a pas de blogosphère, il n’y a plus d’expression citoyenne sur le web.
Ces affaires peuvent paraître anecdotiques à l’avant-veille d’une présidentielle. Je crois, au contraire, qu’elles agitent une menace quant à notre avenir de citoyen libre.
Dans cette histoire, la campagne présidentielle est un épiphénomène. En ce moment, deux mondes s’affrontent, il ne faut pas se tromper de combat.
PS : Comme me l’a conseillé José, je vais essayer de me détendre (je suis doppé aux antibiotiques et je n’arrive plus à dormir).