J’ai repris hier ma vieille habitude de ne plus voter. Parce que je crois à l’incapacité de nos gouvernants de nous gouverner mais aussi parce que je crois qu’il n’est plus temps de voter pour quelqu’un, c’est-à-dire contre quelqu’un d’autre.

Nous devons travailler ensemble. Mais, pour atteindre cet objectif presque démesuré, il n’est pas nécessaire, comme le signale Axel Karakartal, de créer le parti de ceux qui rêvent de l’union nationale.

Créer un parti, c’est briguer des postes électifs, c’est donc s’engager à prendre la place d’autres élus, donc immédiatement se faire des ennemis. Le simple fait d’entrer dans un parti interdit de construire l’union nationale.

Au cours de la campagne présidentielle, j’ai rencontré des gens intelligents et ouverts de tous les bords et je crois que nous pouvons nous parler. Plutôt de créer un parti, chercher à nous faire élire, nous pouvons travailler ensemble. L’union nationale, c’est faire circuler les idées importantes d’un bout à l’autre du champ politique.

J’ai entamé dans ma commune une telle initiative et je me dis que nous pouvons nous lancer dans le même projet à l’échelle nationale.

Le but serait de créer Le réseau libre.

Réseau : pour insister sur l’absence de chef, la décentralisation, l’ouverture…

Libre : parce que le réseau ne se lie à personne ni à aucune tendance en particulier, parce que ses membres peuvent appartenir à toutes les mouvances politiques ou même à aucune… et d’autant plus libre que le réseau, en lui-même, ne brigue aucun mandat (ce qui n’empêche pas certains de ses membres d’avoir des ambitions électorales).

Le réseau libre serait un méta-parti en quelque sorte, une structure horizontale plutôt que verticale. Il inaugurerait une nouvelle façon de faire de la politique, une façon tournée vers l’action et non vers la recherche du pouvoir.

Le pouvoir, c’est agir. Dans la vie, on peut créer son entreprise ou chercher à progresser dans une entreprise existante. Nous disposons ainsi de deux modes d’action. Nos politiciens choisissent exclusivement le second mode, en briguant des postes préexistants (ils se partagent le gâteau).

Il est temps de penser la politique avec une logique d’entrepreneur (agrandir la taille du gâteau). Ne plus chercher à conquérir des postes mais en créer de nouveaux. Cette façon de faire de la politique n’exige pas la fin des partis et de la politique ordinaire. Elle peut se développer en parallèle pour demain, peut-être, devenir dominante. Ce pourrait être une façon douce de passer du mode de gouvernance actuel vers un nouvel ordre social.

Après avoir plongé dans cette campagne, je sens la nécessité d’inventer quelque chose de neuf. J’avoue que la politique traditionnelle est à vous décourager de vous engager. Je vais essayer de parler autour de moi de cette idée d’un réseau libre, sans trop savoir encore quelle forme il prendra.

En tout cas, je suis totalement contre une initiative comme vivreavecsarkozy.com. Essayons de nous parler, essayons de nous améliorer les uns les autres plutôt que de nous focaliser sur nos faiblesses respectives.

PS 1 : Avec le réseau freemen, nous avons déjà esquissé une forme de réseau libre. Le réseau libre ne serait pas un mais multiple (ce qui est le propre des réseaux décentralisés). J’ai acheté à tout hasard le domaine lereseaulibre.com, j’y installerai au minimum le wiki que je promets depuis longtemps.

PS 2 : Le réseau libre n’a aucun lien avec le cinquième pouvoir, il ne se veut pas un contre pouvoir mais un facilitateur de dialogue. Son ambition serait de favoriser l’esprit gagnant-gagnant.

PS 3 : Le cinquième pouvoir doit, quant à lui, continuer son chemin, s’affirmant comme contre pouvoir dès que nécessaire ou comme force de proposition aussi souvent que possible. Le réseau libre devrait ainsi être particulièrement à son écoute.