À la fin de La revanche de Gaïa, Lovelock nous conseille d’imprimer et de distribuer un manuel de survie. À ses yeux, l’avenir est si noir que les hommes seront livrés à eux-mêmes sur un monde désertique. Ce manuel devrait aussi résumer les connaissances les plus élémentaires accumulées par l’humanité, jouer le rôle des monastères qui durant le moyen-âge ont préservé les textes antiques.

De mon côté, j’ai un jour imaginé un projet de roman dans la même veine. En supposant que je me retrouve projeté au cœur d’une civilisation primitive, qu’est-ce que je pourrais transmettre à ses habitants ? Qu’est-ce que j’ai dans la tête qui pourrait leur être utile ? Qu’est-ce que je sais de l’humanité ?

Pour écrire un tel livre, il m’aurait fallu me couper du monde pendant quelques mois. Refuser tout contact avec notre civilisation et voir ce que j’aurais pu reconstruire de tête.

J’ai renoncé à ce projet, en tout cas sous sa forme de roman-réalité. Ça reste, je crois, un bon sujet de fiction.