Bernard Szajner : de la difficulté de créer

À l’instigation d’Henri Alberti, j’ai rencontré Szajner, un sexagénaire avec des projets de jeune homme. Son métier : créer des animations lumineuses. Son art : toucher à tout, à la lumière bien sûr pour la sculpter, à la musique aussi pour créer de subtiles ambiances électroniques.

Alberti nous a connecté parce que je suis un fan de Magazine et parce que le chanteur de magazine Howard Devoto a enregistré un disque avec Szajner. Pour ma génération, Devoto est un mythe, l’animateur d’un des groupes les plus créatifs de la fin des années 1970, qui influença le son de toute une génération.

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J’ai découvert Magazine avec Shot By Both Sides avant de découvrir Definitive gaze.

Je ne pouvais pas résister à croiser quelqu’un qui avait travaillé avec Devoto. C’était pour moi faire un voyage de près d’un quart de siècle en arrière.

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Szajner m’a longuement parlé de la difficulté de diffuser sa musique alors même qu’il a enregistré un disque avec une figure de la culture rock. Je lui ai demandé pourquoi ne pas réveiller Devoto. Il m’a dit qu’il avait perdu Howard de vue depuis quelques années et qu’aujourd’hui Howard travaillait dans une boîte d’informatique.

Vous y croyez. Johnny Halliday vit de sa musique et pas Devoto. C’est une banalité de reconnaître que les artistes ne vivent pas toujours de leur art mais c’est rageant. Flaubert, Van Vogt, Proust… la liste pourrait s’étendre à l’infini. J’espère que Szajner trouvera un label pour sa musique et des mécènes pour ses sculptures afin de briser la malédiction.

Szajner en 1984, déjà sombre… et pour finir je n’ai pas trouvé Shot By Both Sides version Radiohead… aucun respect ces jeunes blogueurs.