Tout le monde parle de Mediapart dans le landernau internet francophone. Je me suis abstenu de tout commentaire jusqu’ici mais je ne tiens plus.

Un jour, certains Messieurs conspuent internet et le journalisme citoyen, le lendemain ils se lancent dans le business. Je passe. Mais vouloir faire payer ce qui partout ailleurs est gratuit, c’est une idée à la con bien de chez nous. Idée assez logique pour des gens qui ne pipent rien au web d’ailleurs – heureusement pour eux il existe encore des investisseurs qui y pipent encore moins.

L’histoire ne va pas repartir en arrière, en France ou ailleurs. Je crois ainsi que Chris Anderson, lui, est un visionnaire. Avec son Why $0.00 is the future of business, il nous montre une direction qui semble maintenant irréversible sur internet.

A decade and a half into the great online experiment, the last debates over free versus pay online are ending. […] The Web has become the land of the free.

Peut-être que Google va décider de faire payer ses services. Ce serait une bonne idée non ? Oui, la meilleure façon de faire banqueroute comme le montre Anderson. Alors bonne chance Mediapart. Lecteurs. Surtout ne payez rien. Ce sera bientôt gratuit.

PS1 : « L’erreur serait de croire qu’il existe un seul modèle d’affaire viable » me dit Paul. Justement, le modèle payant est longtemps apparu comme le seul modèle. Aujourd’hui, il est de plus en plus dépassé sur le web, en tout cas pour la diffusion de contenus (musique, vidéo, logiciel, information…) et de services (recherche, mail, blog…). Nous devons inventer de nouveaux modèles et ne pas nous accrocher au seul modèle que nous avons longtemps connu. Google, en rendant gratuit les services premiums proposés par ses concurrents, a tout de suite gagné beaucoup plus qu’eux.

PS2 : Avec les tarifs proposés pour son abonnement, Mediapart devra faire de l’audience de masse pour atteindre la rentabilité (quoi que ses initiateurs disent). Le journal vivra sur le même marché que les autres medias et devra jouer le même jeu qu’eux. Par ailleurs, les mêmes journalistes travailleront pour lui et écriront les mêmes papiers que pour les autres médias. Depuis des décennies, la presse ne vit que grâce à la pub. L’information est entrée dans le domaine du gratuit depuis longtemps. On ne paie plus pour une information. On paie d’ailleurs de moins en moins pour se divertir (jeu en ligne par exemple).