Thierry CROUZET

Un billet juste pour les commentaires

Ce ne serait pas ça la solution ? Créer de temps à autres des papiers sans objet pour ceux qui veulent discuter sans que ce soit vraiment un forum mais sans que les discussions qui n’ont aucun rapport avec un billet particulier viennent parasiter.

Jean-Marc @ 2008-06-11 22:30:35

Ben... : )

J’ai bien peur que ca ne désactive ni ne délimite les parasitages et le bruit.

Ce genre de plugin a l’air de permettre via un code css d’attribuer un look à des commentaires en fonction des auteurs notamment. On doit même pouvoir faire "typo blanche sur fond blanc" pour fair plaisir aux amateurs de peinture...

Mais je n’ai pas testé.

http://code.google.com/p/comment-highlighter/

swimmer21 @ 2008-06-12 10:05:59

Excellente idée ! Il est fréquemment intéressant d’aller d’une chose à son contraire, non pour croire à l’un ou à l’autre, juste pour le détour qu’elles procurent de manière concurrentes et complémentaires. Faire d’un blog un non-blog, d’une journée de travail une non-journée de travail. Le plus difficile est de le faire exprès. Faire exprès de continuer ses petits ou ses grands travers. Pas évident. A un bavard de faire exprès de rester bavard, à un silencieux de rester silencieux... A un bloggueur de ne rien dire. Je vous laisse deviner pour le commentateur !!

Ax @ 2008-06-12 11:54:28

Oui, pas sûr que ça marche. Difficile de discuter à partir de rien.

Pas mal le plugin css. A tester. On commence par Jean-Marc pour la typo blanche sur fond blanc ? Ensuite tous les ans on tourne ;-)

Henri A @ 2008-06-12 12:43:32

A Ax :

J’ai regardé cette chose :

http://films7.com/videos/rene-girard-regards

Il me semble que cet individu est à la mode depuis quelques temps chez certains, j’ai vu des extraits de ses écrits et des citations passer de temps en temps ici et là.

Je n’ai lu aucun de ses bouquins, donc ce que je vais dire est à nuancer.

Ces trois vidéos de 10 mn en gros , sont à mon avis une concentration de superficialité et de conneries, sauf quelques minutes de la troisième vidéo. On peut développer ou pas.

Ax @ 2008-06-12 12:50:09

Je trouve un côté Lorenzaccio chez Demian:

"Ma jeunesse a été pure comme l’or. Pendant vingt ans de silence, la foudre s’est amoncelée dans ma poitrine, et il faut que je sois réellement une étincelle du tonnerre, car tout à coup, une certaine nuit que j’étais assis dans les ruines du Colisée antique, je ne sais pourquoi je me levai, je tendis vers le ciel mes bras trempés de rosée, et je jurai qu’un des tyrans de la patrie mourrait de ma main. j’étais un étudiant paisible, je ne m’occupais alors que des arts et des sciences, et il m’est impossible de dire comment cet étrange serment s’est fait en moi. Peut-être est-ce là ce qu’on éprouve quand on devient amoureux.

...

je me suis enfoncé dans cette mer houleuse de la vie ; j’en ai parcouru toutes les profondeurs, couvert de ma cloche de verre ; tandis que vous admiriez la surface, j’ai vu les débris des naufrages, les ossements et les Léviathans.

...

S’il s’agit de tenter quelque chose pour les hommes, je te conseille de te couper les bras, car tu ne seras pas longtemps à t’apercevoir qu’il n’y a que toi qui en aies.

...

Les lits des filles sont encore chauds de ma sueur

...

Suis-je un Satan? lumière du Ciel ! je m’en souviens encore; j’aurais pleuré avec la première fille que j’ai séduite, si elle ne s’était mise à rire. Quand j’ai commencé à jouer mon rôle de Brutus moderne, je marchais dans mes habits neufs de la grande confrérie du vice comme un enfant de dix ans dans l’armure d’un géant de la fable

...

Il est trop tard. je me suis fait à mon métier. Le vice a été pour moi un vêtement ; maintenant il est collé à ma peau. Je suis vraiment un ruffian, et quand je plaisante sur mes pareils, je me sens sérieux comme la mort au milieu de la gaieté

...

...

...

j’en ai assez de me voir conspué par des lâches sans nom qui m’accablent d’injures pour se dispenser de m’assommer, comme ils le devraient, j’en ai assez d’entendre brailler en plein vent le bavardage humain ; il faut que le monde sache un peu qui je suis et qui il est."

Ax @ 2008-06-12 13:01:03

@ Henri

Oui ces vidéos restent à la surface.

Chez René Girard il y a deux dimensions essentielles.

L’une, universelle, est son analyse du désir. Cette analyse rejoint la tradition nihiliste de Pascal, de Proust... : dans le désir, l’objet n’a aucune valeur, seule compte la quête de l’objet (la chasse et non la prise). La possession entraîne la désillusion et le désespoir. Girard insiste sur le désir mimétique: le désir qui naît d’un mimétisme du désir de l’autre.

A l’époque moderne on retrouve ce mécanisme dans la publicité, qui nous impose des désirs en jouant de cette corde, alors que les objets eux-mêmes seront sans valeur pour nous.

L’autre dimension chez Girard est moins universelle, c’est son christianisme, qui lui fait trouver une réponse au premier nihilisme. Réponse qui suppose la foi. Je suis agnostique donc j’en reste plutôt au premier niveau.

Il y a aussi chez Girard une analyse importante de la violence des foules, l’importance du bouc émissaire comme ferment d’unité.

Ax @ 2008-06-12 13:07:00

"Je n’ai lu aucun de ses bouquins"

Une bonne introduction c’est "mensonge romantique et vérité romanesque". Avec de nombreuses références à Stendhal, Dostoievski, Proust, Flaubert...

Mais je ne pense pas que cela t’apprendra grand chose.

Il faut lire René Girard à 20-25 ans. Après la vie nous a appris ce qu’il dit.

Je vois sur mon exemplaire de "Mensonge romantique" ma date de lecture: avril 1996.

Wladimir @ 2008-06-13 03:40:00

"une concentration de superficialité et de conneries"

C’est celui qui dit... (Formule de cour d’école)

La pensée girardienne contient tout le drame de l’homme moderne - de l’homme social tout court. Avec son désir de néant et sa violence fondatrice.

Pensée non verbeuse, elle ne s’arrête jamais aux mots, pour ne peser que les réalités, démarche rare chez un philosophe français.

Demian West @ 2008-06-13 06:14:21

Mais Tom Crouzet de la sciente-holochie t’as donc rien compris au sentiment de conjouissance quand le sujet craque comme l’atome avec juste un commentaire qui recadre vraiment le sujet mais ailleurs.

"Toute science qui fait l’économie de la rupture dada est un échec expérimental et théorique par avance, et par le fait de sa tentative d’auto-validation sans espoir. "

Demian West in "Demian West se cite".

En d’autres termes, tu as de la chance que Demy oeuvre pour la rupture des sujets sur ce blog. Ca lui donne un air de modernité qui a quitté les colonnes d’Agoravox et ses poussières de forums.

Toubiana : "Demian West est grandiloquent"... hi hi hi !

Demian West @ 2008-06-13 06:21:43

JeanMarcarlo travaille beaucoup à faire le catalogue intégral des outils de censure. Pourtant, il oublie toujours de se les appliquer à lui-même et à ses commentaires. C’est un bon vrai gros censeur. Y en a encore sur le web...

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