Thierry CROUZET

Questions / Réponses

Commentaire à la suite du fil précédent.Pourquoi ai-je un problème avec l’autorité hiérarchique ?

Parce que le plus souvent les hiérarques sont des imbéciles, même s’il leur arrive d’être intelligents. Ils font preuve d’une absence totale d’empathie pour la force collective qui circule entre nous, ce truc quelque peu spirituel que les artistes attrapent parfois. Ce qui intéresse les hiérarques, c’est le pouvoir et rien que le pouvoir et cet intérêt est écœurant. Ils ont l’insupportable prétention qu’ils peuvent aider les autres à avancer efficacement. Je déteste les manager qui sortent de leur fameux MBA.

Dans ma vie passée, je me suis dégoûté de moi-même en exerçant le pouvoir, en me voyant comme une simple bête, désireux de faire avancer les autres dans une direction qui me paraissait bonne. Mais de quel droit ? Parce que j’avais gagné ma position hiérarchique ? C’est absurde. Tu as écrasé vingt personnes qui étaient au-dessus de toi et tu dois t’en féliciter ? Car c’est ça avoir du pouvoir… et qu’on ne me raconte pas de fables sur les hommes de pouvoir humanistes. Seule une personne choisie au hasard pourrait être une autorité honnête… et encore le pouvoir la pourrirait vite.

Mais je n’ai rien contre les autorités non-hiérarchiques. Elles sont tout d’abord relatives et avant tout acceptées. Je peux dire que pour moi Wolfram ou Hesse sont des autorités mais si personne d’autre n’est de mon avis ça ne change rien. Ces autorités, on peut s’en défaire quand on veut. Elles ne nous contraignent pas, elles nous laissent libres. Nous les choisissons un temps parce qu’elles nous enrichissent et nous font progresser.

Mais il y aura toujours des hiérarchies autoritaires car c’est efficace !

Je suis fatigué de répondre à cette objection. Si tu fabriques du chocolat, tu connais le processus, tu peux ordonner à des hommes de travailler de telle ou telle façon pour produire le chocolat. C’est carré, délimité, ça marche.

Notre société résulte de ce mode de fonctionnement. Très bien. Maintenant regardez autour de vous tout ce qui ne marche pas, qui n’avance pas, qui va de mal en pis… c’est peut-être parce que notre mode de fonctionnement pyramidal est tout simplement incapable d’apporter des solutions.

C’est pour ça que je dis que nous avons besoin d’une nouvelle structure pour répondre aux problèmes complexes insolubles par l’approche pyramidale, elle-même liée au réductionnisme (le tout est la somme des parties). Quand la sommes des parties est plus grande que le tout, le pyramidal ne marche plus.

Quand quelques personnes se trouvent face à un problème simple (par opposition à complexe), elles peuvent un temps se structurer en pyramide pour résoudre le problème. Il peut exister des pyramides de circonstances. Aujourd’hui, ces structures n’ont aucune raison légitime de perdurer au-delà du point où elles ont un avantage indéniable.

Tout groupe cohérent durable se base sur une certaine hiérarchie.

J’ai cent fois aussi répondu à cette question (en parlant des Apache par exemple). Des dizaines d’exemples démontrent le contraire. Une ville regardée sur une échelle de temps de plusieurs siècles, temps adapté à son rythme de vie, ne présente aucune forme d’autorité durable. La ville résulte essentiellement d’une auto-organisation sans que son développement général soit dirigé.

Auto-organisation et émergence sont les deux concepts clés pour comprendre ces phénomènes. J’ai essayé de les présenter dans Le peuple des connecteurs.

Contrairement à ce que je lis souvent dans les commentaires, les structures en réseau ne sont pas seulement adaptées aux petites communautés. Les pyramides oui. Le réseau distribué apparaît dès qu’un seuil de complexité est franchi. Les liaisons interindividuelles se multiplient et dynamitent le modèle hiérarchique pyramidal. C’est ce que nous démontrent toutes les cartes sociales que nous traçons aujourd’hui. Mais peu de gens veulent l’admettre. Avant Christophe Colomb, ils n’admettaient pas, au fond d’eux, la sphéricité de la terre. S’il l’avait vraiment admise, ils auraient exploité cette propriété plus tôt.

Quid de la hiérarchie dans les réseaux ?

Une pyramide est un réseau en étoile. Quand je parle de réseaux, il faut toujours entendre réseau distribué et même hautement distribué.

Il existe des réseaux décentralisés qui sont ni plus ni moins des pyramides interconnectées par le cœur des différentes étoiles. C’est en gros le modèle de multipolaire que nous avons dans la tête pour notre société.

Quand on cartographie les liaisons sociales, on tombe sur des systèmes plus complexes. Les étoiles sont connectées, les grands patrons entre eux par exemple, mais les employées le sont aussi, dans une organisation et d’une organisation à l’autre. Dans ces cartes, les organigrammes officiels subsistent mais ils se noient dans une myriade de liens transversaux qui d’une certaines façon nuancent les hiérarchies et les annulent pratiquement.

Au cœur des réseaux, des clusters peuvent apparaître et perdurer. Frédéric Godart de Columbia montre que de tels clusters dominent le monde de la mode qui apparaît alors aux mains de quelques entités.

Dans un réseau, tout le monde n’est pas gentil. La prédation reste possible et elle y existe. Les privilégiés maintiennent leur position en s’efforçant de limiter les connexions transversales qui les feraient se noyer et mettraient en danger leur cluster.

Mais maintenant que nous prenons consciences de toutes ces connexions, de leurs interactions, nous pouvons lutter contre elles ou tenter de nous en affranchir en traçant de nouvelles connexions, en parasitant la structure qui veut rester centrale. D’autres centres peuvent naître et venir se coller aux anciens. Nous entrons dans une dynamique organique.

C’est à ce stade que mon côté activiste entre en jeu. En multipliant les liens, nous pouvons gangréner les clusters. Les outils 2.0 nous donnent des armes pour nouer de nouvelles connexions transversales en nous jouant des anciens clusters. On peut se créer des relations alors qu’avant, d’une certaine façon, on les héritait.

Ce monde des réseaux ne sera pas un monde plat mais plutôt hyper-sphérique et hyper-dynamique. On entre dans une nouvelle dimension où le bottom-up joue un rôle central.

Le bottom-up ne veut pas dire se mettre au service d’un chef (vision qu’aiment nos chefs) mais faire monter vers la surface. J’ai souvent discuté ce phénomène, encore lié à l’émergence et à l’auto-organisation.

Si quelques personnes décident de boycotter un produit, si elles en persuadent d’autres de faire de même, si le boycott se propage, le réseau aura pris la décision de boycotter. C’est ça le bottom-up. Personne n’a décidé. La décision, c’est l’acceptation des gens à propager une proposition.

L’initiateur du mouvement est nécessaire mais il n’a rien décidé. Beaucoup de graines sont plantées mais peu poussent. Il faut des initiateurs, des visionnaires, puis il faut que le réseau s’emparent de leurs idées et les fassent grossir. Dans ce processus, la décision est collective, l’action peut devenir globale. L’abolitionnisme s’est propagé de cette façon en Grande-Bretagne par exemple.

Je ne crois pas que nous nous dirigeons vers un âge idyllique. Simplement nous entrevoyons une possibilité pour affronter les problèmes complexes. Elle passe par un changement social majeur. Sans ce changement, nous ne nous en sortirons pas sans réduire drastiquement la complexité qui aujourd’hui croit exponentiellement.

Solution pour réduire la complexité. La dictature. La réduction de la population. La limitation des moyens de communication. La réduction des déplacements. La construction de nouvelles frontières.

Et si on laisse la complexité grossir, sans l’accompagner d’un changement structurel, le système finira par exploser comme une machine qui chauffe trop. Et ce sera le chaos.

Entre ces deux perspectives, je préfère l’auto-organisation. Je préfère que les hommes attachés au pouvoir se trouvent en incapacité d’exercer ce pouvoir qui nous met en danger car il ne peut prendre en compte l’interdépendance fille de la complexité.

lény @ 2008-06-20 10:06:27

Yep mec !

Jean-Marc @ 2008-06-20 13:41:37

Cher Thierry, continue ton oeuvre, elle est intelligente et ’’belle’’ d’une certaine manière.

Tu sais quoi : j’ai même contribué à diffuser ton oeuvre, par exemple en offrant le peuple des connecteurs à un pur Enarque (CA de grande administration, indéboulonnable, travaillant concrètement 2 mois par an, etc ; sympa et plutôt honnête le bonhomme, mais tu as compris le truc pyramidal).

Je t’avoue qu’il l’a un peu considéré la chose comme un Ovni...

Question, ce serait sympa si tu m’y répondais, vraiment : y a t’il au niveau 1.des entreprises et 2.des collectivités territoriales des services ou des gens qui font appel à toi pour venir communiquer ce genre de logique, dans le cadre de conduite du changement organisationnel/culturel par exemple?

Iza @ 2008-06-20 14:39:02

"2.des collectivités territoriales des services ou des gens qui font appel à toi pour venir communiquer ce genre de logique, dans le cadre de conduite du changement organisationnel/culturel par exemple"

oui, moi, mais je suis un OVNI ;-)))

A @ 2008-06-20 18:27:49

"nous avons besoin d’une nouvelle structure"

Comme le disait un commentateur dans un autre sujet, l’essentiel c’est que ça ne devienne pas un système, une recette miracle à apporter partout.

L’auto-organisation ne peut pas fonctionner pour toutes les situations sociales.

Par exemple, ton exemple de la circulation à Hanoï, c’est le genre de trucs qui :

  • n’apportent rien d’essentiel à la vie des gens

  • discréditent complètement l’ensemble de tes idées, ce qui est dommage car tes idées sont très adaptées à d’autres situations sociales.

Quel parent voudrait qu’on supprime les feux place de la concorde, et que tout le monde soit mélangé: voitures, motos, piétons, enfants traversant la place... sans aucune signalisation, aucune règle, aucun code... comme dans ta vidéo de Hanoï, dont la mortalité sur la route est 15 fois supérieure à Paris ?

Il ne faut pas voir du conservatisme partout. Ta vidéo de Hanoï fait penser à une fourmilière, vivre comme une fourmi n’est pas un progrès pour l’homme.

Jean-Marc @ 2008-06-20 18:42:32

@Iza

Bah, les Ovni sont les innovateurs me semble-t’il : )

Les autres, ils promeuvent le passé et tentent de gèrer un présent en voie de dépassement.

Ca devait ressembler à ça le néolithique, quand les chasseurs cueilleurs virent apparaitre l’agriculture, stupéfaits et littéralement abrutis debouts par tant de changements.

On sait ce que a donné...

A @ 2008-06-20 18:56:41

Le problème c’est qu’on a aujourd’hui un certain nombre de gens qui, dépassés par la modernité et ses défauts, veulent nous ramener au néolithique, en banissant toutes les innovations chimiques, la recherche génétique etc, avec le mythe d’une nature originelle bienfaisante.

La nature bienfaisante et sans produits chimiques de synthèse maintenait la population mondiale sous les 800 millions d’habitants, décimant régulièrement l’humanité...

Le débat sur le conservatisme est un peu plus compliqué que ça...

...en tout cas, dans la structuration politique de la société, il n’existe pas aujourd’hui de parti moderniste ou avant-gardiste.

On trouve chez chacun des éléments de conservatisme dans tel ou tel domaine.

Tel est moderne sur les moeurs, et réactionnaire sur la biologie, par exemple.

J @ 2008-06-20 19:11:13

@tous

Dans le contexte des posts précédents, il n’y avait pas je crois d’ambiguité concernant la nature du clivage innovateurs/gestionnaires&conservateurs.

Celà concernait les formes d’organisation des collectifs humains (portés par une innovation technologique, ou la précédent, ou l’accompagnant, peu importe en l’occurence, c’est un autre débat).

Internet accouche d’une nouvelle société...

Internet est l’enfant d’une nouvelle société...

Paul .ca @ 2008-06-20 19:12:31
  • discréditent complètement l’ensemble de tes idées, ce qui est dommage car tes idées sont très adaptées à d’autres situations sociales.

Oui c’est l’approche systématique qu’il condamne d’ailleurs mais pour autre chose.

Reste que pour Hanoi, il faut pondérer Axel car ils n’ont pas les même véhicules et services d’urgences/hopitaux qu’à Paris. Le nombre d’accident répertorié est plus élevé à Paris : 25 / jour.

Allez balle au centre et FORZA ITALIA !

ça y est je l’ai placé. :D

J @ 2008-06-20 19:16:40

Pronto?

Chi a parlato dell’italia?

A @ 2008-06-20 19:18:47

"il n’y avait pas je crois d’ambiguité concernant la nature du clivage innovateurs/gestionnaires&conservateurs"

au contraire. Il y a plein d’ambiguités.

Il ne suffit pas de donner le pouvoir aux citoyens pour être innovateur et moderniste.

Si les citoyens votent ensuite dans le sens de la réaction !

exemple en Irlande, où le peuple vote CONTRE l’avortement, CONTRE le mariage homosexuel etc.

En France le peuple votait CONTRE l’abolition de la peine de mort. C’est une élite qui a imposé l’abolition de la peine de mort: Mitterrand, Badinter... contre le peuple.

C’est là toute l’ambiguité de cette discussion. Supprimer la pyramide, rendre le pouvoir aux citoyens, n’est en aucun cas une recette vers le progrès social.

Dans bien des cas la majorité populaire choisit la réaction et la répression, quand on lui donne le choix.

Relire René Girard sur la psychologie des foules, le mimétisme populaire, et le bouc émissaire dont la tête est réclamée par la masse pour se solidariser et se réconcilier avec elle-même.

Il y a un fascisme interne à certains comportements de masse, c’est ce que vous refusez de voir, Jean-Marc, avec votre discours ultra simpliste sur le peuple s’émancipant des élites.

J @ 2008-06-20 19:25:01

Ax, tu persistes, désolé...

Pour les ambiguités : ce que je disais c’est que mon propos concernait directement et uniquement les formes d’organisation des collectifs humains (pas la biologie, les moeurs, etc), et que le contexte global et le contenu de chacun des posts levait toute ambiguité à ce sujet.

Et je n’ai jamais tenu les propos que tu me prêtes dans ta conclusion. Jamais.

A @ 2008-06-20 19:29:37

"les formes d’organisation des collectifs humains"

Mais on ne peut pas les dissocier de leurs conséquences !

Il n’y a pas, d’un côté, des pyramidaux, et de l’autre, des partisans de la non pyramide, comme ça, juste d’un point de vue de théorie pure sur les formes d’organisation de la société.

C’est parce qu’on analyse les conséquences sur la vie de la société, qu’on est plus ou moins dirigiste, normatif, hiérarchique, dans tel ou tel domaine.

C’est bien parce que les conduites humaines spontanées ont posé des problèmes de société, que les hiérarchies ont été créées.

Exemple: le peuple venant se réfugier au chateau féodal au moment des grandes invasions, et acceptant ensuite le joug seigneurial pyramidal en échange de la protection.

J @ 2008-06-20 19:35:07

Replace les choses dans le contexte du néolithique par exemple, qui est clair et connu.

Crée deux groupes d’hommes, aux usages différents, et dont les modalités d’organisation collective sont différents : les chasseurs, les agriculteurs.

Tu vois bien alors que dire ’’Les agriculteurs sont les innovants et les chasseurs les conservateurs, et la forme d’organisation sociale portée par les agriculteurs et leur agriculture est en soi celle qui va restructurer les collectifs humains" est tout simplement une proposition vraie.

Les conséquences, la nature des implications de la forme d’organisation, est un autre débat.

Non?

swimmer21 @ 2008-06-20 19:47:23

Un bref commentaire pour une fois. Je pense que ce qui est sous-jacent et non dit dans ce qu’écrit Thierry tient au temps. Ce sont les Apaches qui m’y ont fait penser. Je crois qu’il convient de replacer les systèmes sociaux (qui comme n’importe quel système vivant) dans le temps de la vie et celui de la mort. Une société vit et meurt, les valeurs changent (le rapport à l’autorité est peut être un symptôme à ce titre). Ainsi, quelle mort souhaite-t-on à notre société ? La mort de la société ne veut pas dire celle de ses individus. Un arbre meurt après avoir produit des fruits et d’autres arbres. Une société meurt après avoir produit d’autres choses tout comme un éco-système. Valeurs, temps long et temps court peuvent ouvrir ici le débat à mon sens. l’éclairer de biais.

Thierry Crouzet @ 2008-06-20 21:18:18

@Ax Dans un billet où je parle de quand une méthode s’applique, quand une autre s’applique, tu trouves le moyen de me dire que je suis systématique, c’est fort. Il n’est pas question d’être pyramidal ou network mais de savoir quand une méthode marche et quand l’autre marche.

Je te signale que je t’ai répondu au sujet de la circulation dans un com dans le fil correspondant et que tu n’as pas répondu.

Quand on te prend en défaut, tu décales le problème, c’est pratique mais je n’ai guère de temps à perdre à ce jeu de rhétorique minable.

Thierry Crouzet @ 2008-06-20 21:34:49

Je ne vais pas passer mon temps à étudier le modèle pyramidal alors que tout le monde ne fait que ça par ailleurs. Nous sommes en train de découvrir de nouvelles pistes et il est logique que nous cherchions à les explorer. Il n’est pas question de la vérité ou de la réalité mais de la réalité dans laquelle nous aimerions vivre.

Pour l’émergence/auto-organisation, c’est un peu comme les lois de Newton. Cette vision nous aide à penser tout ce que justement les lois de Newton avaient laissé en suspens, c’est-à-dire 95% des choses... c’est de ces choses que j’essaie de parler pas du 5% des autres.

À quoi bon s’époumoner à dire que ces 5% existe aussi. C’est un truisme.

A @ 2008-06-20 21:37:47

"Je te signale que je t’ai répondu au sujet de la circulation dans un com dans le fil correspondant et que tu n’as pas répondu."

Tu as mal regardé. J’ai répondu dans le post sur la circulation, à la suite de Paul:

tu compares toute la France à la ville de Hanoi.

Quand on ramène aux échelles :

"36 tués à Paris sur la route en 2007

500 morts à Hanoi"

Maintenant si à chaque fait de ce type tu opposes un méprisant : "vous êtes des conservateurs", c’est sûr on ne va pas aller loin.

Tu défends l’open source, mais quand un nouveau logiciel sort en open source, et que des utilisateurs disent qu’il ne fonctionne pas dans tel et tel cas de figure, tu ne verras jamais l’inventeur du logiciel répondre par un systématique "vous êtes des conservateurs".

l’innovateur en open source cherche un truc qui marche dans la réalité, et pas juste à défendre une idée parce qu’il la trouve belle dans la théorie.

Tu ne verras jamais les utilisateurs open source défendre des logiciels qui fonctionnent pas, au seul nom de la modernité.

Le monde de l’open source, c’est un monde impitoyable, où la critique est systématique et tout azimut.

C’est comme ça qu’il marche, pas en refusant la critique.

L’auto-organisation pour la circulation c’est assez catastrophique en bilan humain à Hanoï.

Thierry Crouzet @ 2008-06-20 21:44:06

Je viens de voir la réponse... je vais vous répondre là-bas à ce sujet.

Les critiques m’intéressent mais pas quand elles se résument à travestir ma pensée et de prouver ainsi que j’ai tors. à Genève Berger a fait ça. Il a dit Crouzet pense ça, il s’est moqué de moi gentiment alors que je pense le contraire justement. Le procédé est merdique.

C’est pas de l’open source mais du bull shit. Si tu codais un peu, tu comprendrais que les programmeurs jouent pas à ça. Quand c n’est pas bon, ils proposent mieux.

A @ 2008-06-20 22:23:26

La sortie d’un nouveau Wordpress ou Drupal, c’est des milliers de critiques, une somme de feedbacks impitoyables:

"ceci marche pas, ceci plante le système, ceci n’est pas compatible avec tel plugin..."

Pendant des pages et des pages sur les forums !

des milliers de feedbacks négatifs pour chaque évolution d’un logiciel.

Du côté des nouveaux médias, dès qu’on fait une critique, la réponse c’est :

"tu as un esprit négatif, tu es un troll, tu es un conservateur, tu es un sous-marin de Sarkozy, tu as mal dormi cette nuit..." etc etc.

j’imagine mal le staff de Wordpress répondre ainsi aux critiques, pourtant très virulantes, des utilisateurs !

Le staff cherche une seule chose: la solution pratique, et ne met pas en avant des questions de vanité.

Le jour où les nouveaux médias auront la même attitude que les créateurs de logiciels open source, ils sortiront peut-être de leur impasse.

J @ 2008-06-20 22:33:23

tu parles d’une analogie ax!

critiquer un projet open source n’est pas la meme chose que de critiquer le ’’système open source’’

critiquer un blog ou media participatif n’est pas la meme chose que de critiquer tout ce nouveau systeme mediatique

A @ 2008-06-20 23:06:07

"critiquer un projet open source"

Quand j’ai critiqué le premier numéro du "six35", on m’a traité de troll et de sous-marin sarkozyste, et Nicolas Voisin m’a banni du site après un seul message critique.

Les marketeux à l’origine des nouveaux médias investissent beaucoup trop de vanité personnelle dans leurs projets, une vanité à fleur de peau très éloignée du professionnalisme des créateurs de logiciels, rompus à la critique, cherchant perpétuellement à s’améliorer.

Ma critique du "six35" était comparable à un feedback sur l’utilisation d’un logiciel.

Voisin n’a pas répondu de façon professionnelle.

Il a pourtant été conduit, après quelques semaines, à abandonner son concept initial, qui ne marchait pas.

Il aurait été plus inspiré d’écouter les premiers feedbacks sincères, au lieu de se gargariser des articles pondus par ses potes lui passant la brosse à reluire.

J @ 2008-06-20 23:10:01

"Les marketeux à l’origine des nouveaux médias" : ???????????!!!!!!!!

A @ 2008-06-21 02:02:55

"Les marketeux à l’origine des nouveaux médias"

Je veux dire que certains passent plus de temps à faire du marketing de leur propre concept, qu’à travailler le fond et la forme.

On peut dire ce qu’on veut des vieux médias, mais ils avaient un avantage: beaucoup d’argent.

On peut dire ce qu’on veut de l’argent, mais il aide à produire de la qualité, en permettant de réunir des équipes professionnelles, faisant leur métier, avec un peu de temps et de moyens techniques et humains.

En revanche, un certain nombre de nouveaux médias n’ont pas d’argent pour produire de la qualité, et à défaut de qualité ils "sur-communiquent":

"on fait un truc révolutionnaire, du jamais vu nulle part, pensez-donc : un JT sur le Web" !!

Super ! En attendant, faute de moyens et de temps, la réalité de la production est très inférieure à n’importe quel débat de 7e zone à la télé.

Comme parfois ils en viennent à ne plus même regarder la télé, ils perdent toute référence à un contenu pro: ils produisent du truc bâclé en pensant que ça a un intérêt, simplement parce qu’ils ont de bonnes intentions humanitaires (du moins affirmées - la sincérité est encore une autre histoire, mais sur ce plan la télé ne fait pas mieux).

Demy @ 2008-06-21 07:35:32

Les dirigeants des nouveaux médias sont les pires despotes autoritaires, personnels et arbitraires qu’on puisse imaginer. Ils ne sont rien tellement ils veulent être quelque pouvoir qui n’existe plus aujourd’hui et qu’il n’existera plus. Il ne comprennent rien à leur époque.

Et pire encore, ils sont fixés dans la phase paranoïaque du pouvoir des despotes.

Il faut jeter tout ça à la poubelle comme le bon vieux papier bourré de trucs gonflants à lire.

Demy @ 2008-06-21 07:37:53

Nicolas Voisin n’existe que par ses copains, il n’est qu’un bricoleur de productions nullissimes et creuses comme son projet que je ne connais pas et que personne ne connait.

Un réseau pour lui signifie : bien diffuser vers ses copains le nom de la personne à exclure et à censurer.

Demy @ 2008-06-21 07:48:27

Je me souviens comme Revelli avait un mal fou à parvenir à me rencontrer, ce qu’il n’a jamais réussit à entreprendre. Il envoyait plutôt des satellites. Au début, je pensais qu’il s’agissait de hauteur et de mépris involontaire de pseudo aristocrate soit de PDG. Et à la réalité, c’était plutôt une sorte de mésaise parce qu’il n’était pas à la hauteur de mes exigences de culture quand j’ai un interlocuteur.

Comment des PDG du journalisme citoyen sauraient-il réussir s’ils ont la trouille de parler à un simple auteur un peu artiste contemporain qui aime la déconne à la décunte ?

Ils connaissent leurs limites et c’est cette impression de faiblesse qui les rend agressifs et prisonniers de leur bunker en guise de journal. Ils trébuchent gravement contre l’esprit qui est très puissant en France. Et les rédactions des journaux citoyens en manquent d’esprit, surtout de l’esprit de nouveauté, ce qui est un comble...

Demy @ 2008-06-21 07:49:14

En d’autres termes, c’est difficile d’être intelligent et surtout d’être brillant dans la conversation.

Demy @ 2008-06-21 07:51:02

Ces PDG citoyens me font penser à une belle copinette qui irait au Croisic pour harponner un milliardaire, au lieu qu’elle irait à Monaco. Forcément, elle ramène un plouc frimeur qui cache qu’il est au chomdu.

A @ 2008-06-21 07:53:49

Le prochain album de Carla Bruni-Sarkozy est titré d’après Montherlant !

"Comme si de rien n’était".

Elle a bon goût la Première dame de France.

http://www.page2007.com/carla-bruni-sarkozy-et-montherlant-comme-si-de-rien-netait/

J @ 2008-06-21 08:02:35

Comme on dit chez les jeunes :

Graves de chez Grave les deux siamois..! :)

Demy @ 2008-06-21 08:22:32

@ J

T’as l’air désabusé. Ca se voit trop que ça va pas comme tu veux...hi hi hi !

Ce serait tellement rassurant comme un biberon, si tout le monde pensait enfin comme toi. Hein ?

Demy @ 2008-06-21 08:23:50

D’une certaine façon, la Une de Agoravox de JeanMarcarlo publie tous les matins la même Une en attendant le sevrage. C’est ça le secret.

Demy @ 2008-06-21 08:26:53

Fallait quand même le faire, prendre une ouvrière des fermes de camenbert qui cause le français en se cherchant les bouts de fromage entre les dents comme speakeuse de Six35 la grande messe du vindeur en direct du Mont Saint Michel à la basse saison.

Demy @ 2008-06-21 08:30:38

Quand il est tant de mirifiques beautés et qu’elles parlent si bien avec un petit accent de chez saint-honoré huitième qui n’attendent que ça : passer à la télé pour ne rien dire soit présenter le Six35 (sauf que c’est pas la télé).

C’est ça le seul problème des médias citoyens, c’est qu’ils ne sont ni des journaux ni des télés et encore moins des médias : ils sont des lettres que les auteurs (rédacteurs ou commentateurs) s’écrivent à eux-mêmes, des journaux intimes en quelque sorte. D’ailleurs, qui paierait pour acheter ça, raison suffisante de leur gratuité...hi hi hi !

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