J’ai croisé la semaine dernière Bernard Benhamou, délégué aux usages de l’Internet du gouvernement Fillon. En marge d’une réunion, nous avons discuté du retard français en matière de technologie numérique.
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Je lui ai dit qu’il n’y avait rien d’étonnant. Je venais de voir quelques jours plus tôt une image du ciel européen où le bug français saute aux yeux. Comment pourrions-nous être sensibles aux réseaux alors que notre pays est aussi centralisé ?
L’Angleterre me paraît mieux armée tout comme l’Allemagne ou les pays du Benelux. Benhamou a fait remarquer que l’Angleterre n’avait pas créé plus de services à succès que la France. Peut-être mais, pour avoir vécu dans ce pays, j’y ai senti que la logique des réseaux était plus à l’œuvre que chez nous.
Mais il y a un autre bug, presque impossible à corriger. Comment un gouvernement centralisé, structuré en pyramide, constitué d’une armée de hiérarques, pourrait-il favoriser une structure qui ne lui ressemble en rien ? Une structure qui si elle se développe va entraîner la chute des hiérarques ?
C’est une situation cornélienne. Voilà pourquoi dès que je vois qu’un gouvernement se mêle d’internet je suis sur mes gardes. Un gouvernement centralisé, quel qu’il soit, n’a aucun intérêt à ce qu’internet se développe.
Mais à ce stade la schizophrénique se manifeste. Côté économique, nos gouvernements ont à tout-prix besoin d’un internet puissant. Et comme cette puissance là est vitale, je reste optimiste.