En informatique, avec un langage objet, on peut modifier une classe, lui ajouter de nouvelles fonctions ou modifier les fonctions existantes. Il est peut-être nécessaire d’effectuer la même chose avec la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Il faudrait la considérer comme une classe extensible.

Un ensemble de modifications constituerait une charte. Diverses chartes pourraient coexister, une seule déclaration universelle n’ayant pas beaucoup de sens pour moi. Chacune pourrait donner naissance à des mouvements politiques. Si je me reconnais dans une charte, je deviens de fait membre de la communauté de ceux qui la soutienne et je me dois de l’appliquer dans ma vie personnelle, sociale, économique et politique (tant bien même la déclaration initiale n’est pas vraiment appliquée).

Pour ma part, je trouve la déclaration de 1948 trop idéologiquement colorée. Elle ne me paraît pas assez neutre pour une déclaration à prétention universelle et elle omet l’idée d’interdépendance qui me paraît aujourd’hui vitale.

Préambule

Quand il est écrit qu’« il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit », je me demande qui établit ce régime et comment on l’établit. Rien n’est précisé à ce sujet et c’est la porte ouverte à n’importe quoi (comme nous le voyons depuis 1948). Si un dictateur établit ce régime, ou une dictature mondiale, ce régime est-il juridiquement acceptable ? Non, et nos droits élémentaires exigent justement que nous nous défendions par tous les moyens.

Il est par la suite souvent fait références aux Nations et aux États plus qu’aux hommes. Mais n’est-ce pas aux hommes eux-mêmes de fixer le régime de droit qui doit les régir ?

À mon sens, les droits de l’homme devraient exister même si les États n’existaient pas. En conséquence, la notion d’État ne devrait pas apparaître dans le préambule et la suite de cette déclaration.

Article 7

« Tous sont égaux devant la loi […] » Je note ce point, j’aurais pu en prendre d’autres, pour souligner qu’il est inutile d’écrire des principes insoutenables. Nous ne pouvons être égaux devant la loi car nous ne sommes égaux en rien. Nous ne sommes pas égaux en beauté, en taille, en santé, en intelligence, en endurance… Le même droit s’applique à chacun de nous, c’est tout. Et encore, le droit s’applique-t-il aussi à celui qui l’écrit ? Je n’en ai pas l’impression puisqu’il peut écrire ce droit à sa convenance.

Article 21

La démocratie représentative est considérée comme le système politique idéal. C’est juste un point de vue. La référence à un régime politique particulier devrait être écartée de la déclaration. Le régime représentatif étant profondément inégalitaire, il contredit pour moi l’idéal de la déclaration.

Addendum

En attendant les progrès technologiques qui nous permettront de coloniser d’autres planètes, nous vivons dans un monde matériellement fini. À cause de cette finitude en termes d’espace et de ressources matérielles, l’interdépendance des hommes et de tous les êtres vivants présents ou à venir doit être prise en compte dans toute décision. Lors de chacune de nos actions, nous devons en peser les conséquences sur les autres où qu’ils se trouvent dans le temps ou dans l’espace. Cela implique un devoir de mémoire pour ceux qui nous ont précédés, un devoir de précaution pour nous-mêmes et ceux qui nous suivront.