Aucun n’a résisté à la migration, ou presque. J’ai passé la matinée de hier à lire des articles sur les crapauds, encore ce matin en rentrant de Paris dans le TGV, connecté avec mon iPhone jailbreaké.

Je n’ai trouvé aucun article scientifique soutenant la théorie quand je reçois un mail de Pierre de La Coste, l’auteur de l’article initial sur les crapauds, qui me dit qu’il a tout simplement inventé. La théorie était belle mais, plus qu’une métaphore, c’est une légende urbaine, pas vraiment ce que je cherche.

En fait, je sais tout sur les crapauds maintenant. Les têtards naissent au printemps, deviennent crapauds, quittent la mare pour aller se nourrir, puis à l’automne vont se terrer. Quand le printemps revient, en l’espace de quinze jours, ils regagnent tous leur mare d’origine.

In regions with pronounced seasonal variations of temperature, hibernation during the winter months is followed by a spring migration towards the breeding site. This part of the migratory activity has been studied in various species of urodeles (Taricha vulgaris, Twitty 1959; Ambystoma texanum, Petranka 1984) and anurans (Bufo americanus, Oldham 1966; Bufo boreas, Tracy and Dole 1969). Even after passive displacement most individuals of these species return to their natal ponds (Twitty et al. 1964). When reproductive activity has ended, the adults leave the breeding site (Bufo bufo, Heusser 1967; Ambystoma talpoideum, Semlitsch 1985), and spend the summer months in feeding areas, frequently several kilometers from the breeding site (Bufo fowIeri, Stille 1952; Rana pipiens, Dole 1965). In autumn some species enter into another migratory period before hibernation (Rana sylvatica, Bellis 1962; Bufo bufo, Heusser 1967).

Il semble donc que certains individus ne retournent pas vers leur lieu de naissance mais je n’ai pas encore découvert une étude quantitative qui me dirait dans quelle proportion (j’ai juste lu l’abstract de l’article cité). J’ai ailleurs découvert que le taux de mortalité lors de la migration est souvent de 50 %, notamment au passage des routes.

Si l’essentiel de la métaphore peut tenir, il faut oublier l’idée que le crapaud fou peut aider à perpétuer l’espèce. Peut-être que s’il trouve une nouvelle mare, il contribue à la variabilité génétique et évite la consanguinité. Je continue mes lectures mais mon enthousiasme en a pris un coup. Vais-je devoir me tourner vers les écureuils fous qui, pour le coup, sont beaucoup plus laborieux mais non moins efficaces ?