Le 3 août, j’ai publié un coup de gueule contre tous ceux qui se prétendent être les premiers à faire un truc sur internet et qui croient ainsi s’attirer la gloire, tout au moins attirer l’attention. J’ai écrit ce billet énervé par tous ceux qui ne pensent aux nouvelles technologies que comme un énième truc marketing et qui cherchent à exister avec ça alors que c’est l’avenir de notre monde qui se joue. J’ai au passage égratigné Christophe Sims qui cette nuit m’a demandé sur Twitter un droit de réponse qu’il m’a adressé par mail.


Bonsoir,

Je découvre tardivement votre commentaire sur les dumb writers. J’ai recherché en profondeur et je suis désolé de vous confirmer que je n’ai reçu ni tweet ni mail de votre part. Voilà pourquoi je ne vous ai pas répondu. Vos baffes se perdent, comme le reste, surtout en période de Dos, sur le réseau.

Quelque soit votre intention, je vous remercie d’avoir inséré un lien vers mon blog dans votre billet et de faire référence au PR. (Vous auriez pu ajouter celui qui est paru aux USA.)

Mais bon, l’essentiel de mon propos n’est pas là. Si vous vous étiez rendu sur le blog de Thixotropies, vous auriez trouvé ici une double mention au précurseur français et à vous même. Et moi, je ne me moque pas < ;+).

Je pense que ce petit texte explicite ma démarche.

Je ne suis pas naïf au point de croire que les quelques 900 Followers de christophesims soient (sus)pendus en permanence aux gazouillis de Thixotropies, mais reconnaissez que c’est un peu moins confidentiel que s’il n’y en avait 3 ou 54.

L’idée est de faire savoir qu’un texte existe. Celui qui accroche, tant mieux. De mon point de vue, c’est une fenêtre bien plus large que l’étroit cercle de mes amis. Maintenant, de là à croire que mes écrits vont déclencher un raz de marée d’intérêt! Je suis depuis trop longtemps plongé dans la littérature et l’édition que je ne crois plus au père Noël, malgré ma barbe blanche et ce, quelque soit la technologie.

Sur le fond, je suis un écrivain, fou de mots, de livres, de poésie et de littérature. Je n’ai d’autre éditeur que moi-même, lassé par une quête un peu vaine d’une maison reconnue.

On peut trouver mes livres sur Lulu. Peut-être leurs extraits vous toucheront-ils ?

Je n’ai lu que le synopsis de vos ouvrages mais je partage entièrement vos points de vue, singulièrement sur l’analogie cerveau/Internet. Si le cœur vous en dit, allez jeter un œil à mes articles.

J’espère que cette petite mise au point nous permettra de revenir à des relations plus apaisées. Auriez-vous l’élégance de la rapporter en commentaire à votre billet d’humeur en entête? (je ne suis pas un Troll: j’ai eu celle de ne pas commenter directement)

Cordialement
Christophe Sims


Il me paraît important de répondre à Christophe, c’est une façon de prolonger la discussion sur l’entrée du livre dans le flux.

Je ne te connais pas Christophe, je n’ai rien contre toi en particulier, on est embarqué sur le même bateau, quelle que soit la façon dont tu prendras ce qui va suivre, voyons-nous, discutons, c’est comme ça que nous avancerons.

Tu aurais dû poster toi-même ton commentaire. Je t’aurais répondu, d’autres l’auraient fait. Et la discussion aurait commencé d’elle-même. Cette évocation aux trolls m’emmerde. On est tous le troll de quelqu’un d’autre et il se trouve que ceux que certains appellent mes trolls sont parmi mes lecteurs les plus affutés, qui connaissent le mieux ce que j’écris, qui m’apportent le plus même si on se déchire souvent.

Je ne suis pas pour les relations humaines mièvres et politiquement correctes.

Je viens d’aller sur Thixotropies (pas le blog associé à ton profil Twitter) et j’ai à nouveau ressenti le même énervement. Pourquoi clames-tu encore que tu es le premier ? C’est du marketing pour attraper les journalistes. En plus d’être une affirmation mensongère, ce n’est pas ça qui compte, ça ne compte pas.

Dans la twitterature, je trouve intéressant le jeu avec la contrainte des 140 caractères. Voir ce quelle inspire, en quoi elle modifie notre façon d’écrire. Saucissonner un texte préexistant, comme l’a fait Matt Stewart pour se fendre d’un communiqué de presse qui a fait le tour de la planète n’est encore une fois que du marketing. À la limite pourquoi pas jouer de la crédulité des journalistes. Mais alors il est normal de rétablir la vérité, de révéler l’imposture. Tous les moyens ne me paraissent pas bon pour faire connaître un texte même si tu as plus de chances aujourd’hui d’être lu si tu sors de prison ou avoue que tu as été violé durant ton enfance.

Notes

  1. Tu peux retrouver mes tweets à ton adresse sur mon lifestream du 1er août. Aussi directement sur Twitter ici et ici. Ton absence de réponse suite au coup, 15 jours plus tôt, de Stewart dont je m’étais aussi moqué sur Twitter a été la goutte qui a fait déborder mon vase.
  2. Quand on fait un truc il me semble honnête intellectuellement de regarder ce qui s’est fait avant. De faire un historique pour s’inscrire dans le flux de pensée qui souvent remonte des siècles en arrière. Se proclamer le premier, c’est toujours une imposture marketing. Du mépris pour tous ceux qui précèdent. Voilà une autre explication de mon énervement.
  3. Publier sur Twitter est une façon de faire entrer la littérature dans le flux, de faire se rejoindre des rivières pour qu’elles deviennent un fleuve qui peut-être engloutira celui de l’ancien monde de l’édition. On n’est pas en train de chercher à savoir qui le premier a trouvé la source du Nil, ni même de savoir s’il y a une source ou plusieurs. On se contente d’alimenter le flot et de l’enrichir sans cesse.