J’ai de plus en plus de mal à vivre au rythme de l’édition traditionnelle. Mon éditeur me donne une date pour remise du manuscrit de mon livre sur le Flux, que je respecte et puis il prend du retard, rate l’annonce au réseau des libraires mi-décembre, ce qui en toute logique décale au moins d’un mois le livre d’avril à mai.

C’est pas important vous me direz. Mais tant qu’un livre n’est pas parti de chez moi, j’ai tendance à y travailler, à rester enfermé sur le projet. Je suis incapable de dire que c’est terminé tant que je peux encore retoucher.

Alors je me pose des questions, toujours les mêmes. Pourquoi attendre. Pourquoi garder tout ce texte en réserve maintenant ? À quoi bon ? Pour qu’un correcteur le fignole ? Pour que nous lissions l’objet ? Tout cela me convainc de moins en moins. Et si une fois pour toute je me satisfaisais de mon blog, de mon point de propulsion !

Je fais l’éloge de la dématérialisation et, dans le même temps, je suis aussi empêtré dans le vieux paradigme. Pourquoi ?

François Bon dit qu’il a décidé de gagner sa vie comme il peut et de publier sur le Web. C’est pas le côté financier qui m’arrête. J’ai jamais demandé les droits sur mes deux précédents essais. Je peux me débrouiller avec des extras, faire de la résistance, jusqu’à ce que nous trouvions un moyen de rendre nos activités en ligne soutenables.

C’est plus par rapport au regard des autres que je reste attaché aux livres. Pour encore beaucoup trop de gens, tu n’écris rien d’intéressant si tu n’es pas sur le papier. Tu n’as pas la respectabilité. On ne t’invite pas aux conférences, tu participes pas aux débats…

Et si j’écris des essais c’est aussi pour ça. Pour les échanges ici mais aussi pour faire des rencontres. Ailleurs, il y a aussi des gens biens. Le monde 1.0 a quelques qualités qu’il ne faudrait pas nier. Nous sommes en transition, pas en rupture.

Pour moi, le Flux existe partout où nous effectuons des échanges immatériels. Je n’ai pas envie de me couper d’une partie. Il faut toutefois que j’arrête de me laisser enfermer par l’ancienne industrie dans une pratique castratrice de l’écriture et de la publication.

Possibilités pratiques

  1. Je peux balancer un PDF mais c’est ce n’est pas satisfaisant pour moi comme je l’ai déjà expliqué. Je veux essayer d’aller vers plus de fluidité.
  2. Je peux alors utiliser CommentPress. Je viens de mettre les deux premiers chapitres, hyper courts, pour tester. Qu’en pensez-vous ?
  3. Si je pars dans cette voie, j’ai le choix entre utiliser un URL dédié au livre ou laisser les textes se mêler à mes autres posts. J’ai tendance à préférer cette seconde solution, plus proche de la vie, du grand remixage des Flux. Il me faudra développer un plugin WordPress pour ajouter les fonctions commentPress à certains posts.
  4. À la fin de l’écoulement, mon éditeur ou n’importe quel autre éditeur peut éventuellement vouloir rassembler les morceaux. En fait, un éditeur en ligne peut prendre le livre. Un éditeur papier aussi. Faut que nous sortions des exclusivités.