C’est bon, après Copenhague, vous avez compris ? Nos gouvernements ne feront rien pour que le monde aille mieux. Leur seul intérêt c’est que nous consommions toujours plus. Vous attendez encore quelque chose d’eux ? Pourquoi même discutez-vous encore des faits et gestes de nos gouvernants. Ils sont les fruits d’un système, en aucune manière ses racines. Ils se balancent au gré du vent. Élisez d’autres personnes, vous obtiendrez le même résultat.

Que vous soyez de gauche, du centre ou de droite, vous perdez votre temps. Vos représentants ne peuvent rien pour vous. Vous leur prêtez des intentions qu’ils ont peut-être mais qu’ils sont incapables de tenir.

Il existe pourtant un moyen tout simple d’aboutir à un résultat plus spectaculaire que celui tant espéré à Copenhague. Cessez de surconsommer. Impossible vous allez dire. Vous avez raison. Nous sommes des machines à consommer. Mais alors il nous suffit de déplacer notre consommation, de la porter du matériel vers l’immatériel.

Nous hurlons que les créateurs sur Internet ne gagnent pas leur vie. Achetons moins d’objets inutiles et reportons nos dépenses dans les champs de l’immatériel, ces champs qui souvent en prime nourrissent l’esprit et nous font grandir en tant qu’être humain. Plus nous déplacerons notre consommation, plus les créateurs pourront travailler sereinement. Nous entretiendrons un feedback positif.

Après mon dernier billet, J-François Garsmeur a déclaré :

Crouzet vire au mystique de droite. À quand les Templiers ?

Quand je lui ai demandé en quoi j’étais de droite, il m’a répondu :

On est de droite quand on dit que la seule révolution possible c’est celle que l’on accomplit sur soi. On est catho aussi….

J-François ne doit pas être un de mes lecteurs assidu. Mon idée que nous devons mener notre individuation à son terme implique une explosion du capitalisme et du consumérisme. Peut-on être de droite aujourd’hui et être contre l’idée même d’entreprise ? Contre l’idée de capital ? Contre l’idée même de crédit ?

Simplement je n’ai pas non plus d’espoir qu’un quelconque gouvernement nous sorte de l’ornière, quel que soit sa couleur politique, notamment de gauche. Copenhague n’est qu’une nouvelle démonstration magistrale : la solution ne peut venir d’en haut. Alors oui je ne suis pas de gauche, mais je ne suis pas pour autant de droite. Et pitié ne dites pas que je suis du centre.

Je crois que pour atteindre les objectifs dont rêve la gauche, qui sont sensiblement les miens, il faut aussi croire en notre pouvoir individuel de lutter contre le consumérisme. Aucun gouvernement des pays industrialisés ne prendra seul une décision. Ils chercheront toujours un accord global, accord qui ne viendra que quand il sera trop tard.

En revanche, chacun de nous peut donner l’exemple, peut montrer que nous pouvons mener une vie passionnante sans pour autant nous vautrer dans le consumérisme.

Il ne s’agit pas d’attendre que les autres agissent mais de prendre les devant pour être les premiers à expérimenter une nouvelle façon de vivre plus pleine. Alors si nous nous éclatons, d’autres voudront s’éclater avec nous. Les gouvernements n’auront pas leur mot à dire. Nous dépasserons par nous-mêmes les objectifs de Copenhague.

Mais si à titre individuel nous sommes incapables de cette transition, inutile d’accuser les gouvernements d’en être aussi incapables. Ils sont beaucoup moins libres que nous. Si nous consommons moins, le gros du problème est réglé. Si nous arrêtons d’acheter des merdouilles en plastique made in China, la Chine polluera moins. Mais il faut faire de même pour les merdouilles françaises. Avec notre industrie du luxe, on n’a de leçon à donner à personne.

Notre problème, c’est le consumérisme. Rien d’autre. Si vous n’avez pas le courage de réduire votre consommation, ne demandez pas aux autres de le faire à votre place. Et surtout ne demandez pas aux gouvernements de vous imposer des décisions que vous êtes incapables de vous appliquer vous-mêmes. En plus, ils ne vous écouteront pas. Ils ne changeront pas la règle du jeu si vous ne la changez pas d’abord. Après ils n’auront plus d’autre choix que de vous suivre.