Thierry CROUZET
Faut-il un statut pour les blogueurs ?
Faut-il un statut pour les blogueurs ?

Faut-il un statut pour les blogueurs ?

Cette fois ce n’est pas un titre ironique, quoi qu’il y aurait pourtant moyen de traiter du sujet avec ironie. Suis-je d’ailleurs capable de ne pas être ironique ? Mais ce n’est pas le sujet. J’en ai assez d’entendre dire que les blogueurs sont des amateurs ou des dilettantes et que les journalistes, et de manière plus générale tous les salariés, sont des professionnels.

Remontons un peu dans le temps. Flaubert ou Proust n’ont jamais gagné un kopeck avec leurs textes. Alors étaient-ils des amateurs ? Non, n’est-ce pas ? J’aurais même tendance à dire qu’on se souvient des œuvres de ceux qui ne les produisent que par amour de l’art. Bien sûr cette distinction ne marche pas. Il suffit d’invoquer Balzac.

Alors rémunéré ou pas, salarié ou pas, on s’en moque. Ces distinctions n’ont aucune pertinence pour discuter de ce que les gens écrivent, que ce soit dans la presse, dans les livres ou sur le Web. « Tu es rémunéré, si tu es populaire ou si tu es subventionné. » C’est simple, non ?

J’en ai aussi assez des classifications, de cette volonté de classer les blogueurs (volonté qui habite en premier lieu les blogueurs eux-mêmes). Les classements n’ont jamais eu beaucoup de sens, ils n’en ont plus aucun dans l’espace continu qu’est le Flux. Il n’y a plus de case, de frontière. Nous passons indistinctement des coups de gueules aux observations politiques, des conseils pratiques aux textes littéraires.

Les repères catégoriels sautent. Il ne reste que des voix, des auteurs. Dans le Flux, ils sont des bateaux qui naviguent partout où leur humeur les porte. Ils ne se dissolvent pas, ils ne se liquéfient pas. Au contraire, ils affirment sans cesse leur identité, sculptant les multiples facettes d’eux-mêmes.

Le blog est un outil pas un statut, écrit Gilles Klein.

Raison de plus pour se préoccuper de ce que les gens écrivent et de la cohérence de ce qu’ils écrivent, et ne pas chercher à qualifier ce qu’ils écrivent par rapport à un statut.

Dans le Flux, tous les contenus se rencontrent et s’influencent. Personne n’est à la source ou à l’embouchure du Flux. Nous sommes tous des propulseurs, des acteurs de sa mobilité, des pousseurs de bits.

Le corporatisme n’a plus de place dans ce monde ouvert dominé par les interactions et les boucles de feedback. Sans verser dans le relativisme, nous devons admettre que nous avons pénétré un continuum qui n’a plus guère de rapport avec celui normalisé et défini que nous avons connu depuis au moins le début de la révolution industrielle. Cette modernité de type essentialiste s’éloigne avec l’émergence du Flux.

L’État tel que nous le connaissons est une structure moderne pas une structure fluide. Son objectif ne peut être que de maintenir la discontinuité et les catégories. Quand il subventionne la presse traditionnelle, c’est sans signification. Il structure un monde ancien, un monde qui n’existe que grâce à la structure, par exemple la distinction entre les entreprises et les individus.

Dans le Flux, tout cela saute. Alors quand l’État y fait irruption, c’est pour tenter d’endiguer la fluidification. Il reprend les méthodes qu’il connait. Il tente de structurer, d’introduire des frontières. Deux exemples. Avec Hadopi, il sépare les artistes officiels des artistes amateurs. Avec les subventions à la presse en ligne, il sépare les journalistes officiels des amateurs. C’est un réflexe de survie. Une tentative pour empêcher que la fluidification aille à son terme et que l’État lui aussi accède à une fluidité qui, à ce jour, lui est étrangère.

Si l’État veut être de son temps, il doit favoriser la fluidification, pas l’entraver. Et quand il l’entrave, je m’inquiète parce que je me sens plus heureux, plus libre, dans un monde fluide. Et je n’accuse pas un État désincarné, une espèce d’entité abstraite, mais cet État fait d’hommes et de femmes qui défendent leur statut : élus mais aussi entrepreneurs, syndicalistes, fonctionnaires… Tous ceux qui n’existent que parce qu’ils occupent une case clairement définie.

Le véritable clivage politique de demain émerge peu à peu. D’un côté, les structuralistes (ou les sédentaires). De l’autre, les propulseurs (ou les nomades). Nous sommes encore peu nombreux dans la seconde catégorie mais suffisamment pour que les États, sans nécessairement avoir conscience de ce qu’ils font, entravent la construction du monde auquel nous aspirons.

Notes

  1. Bloguer n’est pas plus mon activité personnelle que professionnelle. Je ne sais plus ce que ces distinctions signifient. Bloguer, c’est ma vie. Bloguer ou écrire, c’est pour moi la même chose.

  2. Dès Le peuple des connecteurs, j’ai défendu la fusion du privé et du public. Je me bats depuis toujours contre le dualisme qui visent à séparer nos vies en deux (au minimum). Je cherche à être moi-même quelle que soit la situation. Je ne change pas de casquette en fonction du vent.

  3. L’interventionnisme mal avisé vise en fait à marginaliser le blogueur, à le ranger dans la case amateur sans poids… et à nous dire que bloguer n’est pas important, juste une distraction. Alors, ceux qui comme moi voient le blog comme une part entière de leur activité d’auteur peuvent accuser le coup. C’est justement le but rechercher : faire taire les voix extérieures plutôt que contrôler les voix intérieures.

jeanloub @ 2010-01-03 11:49:06

@Thierry

"Si l’État veut être de son temps, il doit favoriser la fluidification, pas l’entraver."

Il ne sait pas faire, ne veut pas faire, ne saura pas faire.

A nous donc d’y aller, quelle que soit la "valeur" de nos écrits.

Tu as mille fois raison, soyons les propulseurs !

Mais bon sang, t’attends quoi pour publier ton "Flux" qu’ion sache un peu comment faire ?

Nous nous influençons tous les uns les autres : qui est à l’origine de quoi ?

On s’en cogne, le Flux vit, s’écoule !

" Le véritable clivage politique de demain émerge peu à peu. D’un côté, les structuralistes (ou les sédentaires). De l’autre, les propulseurs (ou les nomades). Nous sommes encore peu nombreux dans la seconde catégorie mais suffisamment pour que les États, sans nécessairement avoir conscience de ce qu’ils font, entravent la construction du monde auquel nous aspirons."

A nous donc de monter au créneau et d’irradier, de construire nos vies citoyennes.

Nous le pouvons - nous le ferons !

La structure politique 1.0 restera toujours ainsi, les intérêts des politiques, caste qui s’auto-protège ne pourra JAMAIS s’affranchir de la tentation du contrôle tous azimuts, n’attendons rien de lui, bâtissons ! pour l’Homme !

Merci de secouer éternellement le cocotier !

Carambozilla @ 2010-01-03 11:57:34

Je dirais même plus, le blog est un canal de diffusion. C’est un espace d’expression dans lequel l’auteur peut s’exprimer en toute liberté.

Liberté d’expression :

  • de l’auteur qui ne sera ainsi pas soumis aux diktats des lecteurs des maisons d’édition,

  • du journaliste qui pourra exprimer librement son opinion sans devoir tenir compte de la ligne éditoriale de son journal,

  • de l’artiste désirant présenter ses œuvres sans le regard pseudo éclairé du critique ou de l’acheteur d’art

  • du particulier désirant s’exprimer sur des sujets pour lesquels on ne sollicite pas son opinion

  • du consommateur qui veut faire partager son retour d’expérience

Et c’est peut être cette liberté d’expression là qui dérange... La liberté qui sort des codes établis de la société. La nouvelle révolution des idées se fera via Internet comme elle s’est préparée via les pamphlétaires avant 1789.

Un auteur (ou un artiste) a, ou n’a pas, du talent. Point. Le fait qu’il soit ou non salarié ne change rien à l’affaire...

Saluons donc les blogs pour cet espace de liberté qu’ils nous donnent, profitons-en et laissons les esprits chagrins essayer de les cataloguer. Le fait même qu’ils tentent de le faire démontre à quel point cela dérange. Espérons seulement pouvoir garder cette liberté là.

Merci pour votre article, qui ouvre le débat.

??f @ 2010-01-03 12:10:21

Faut-il un statut pour les blogueurs ? http://bit.ly/82EpLY

Aiko @ 2010-01-03 12:11:22

RT @_arf_: Faut-il un statut pour les blogueurs ? http://bit.ly/82EpLY

François Cazals @ 2010-01-03 12:14:42

http://distriforce.fr | Faut-il un statut pour les blogueurs: http://bit.ly/71lB78 via @_arf_

Henri A @ 2010-01-03 12:41:31

Faut-il un statut pour les commentateurs ?

Thierry Crouzet @ 2010-01-03 12:51:25

C’est le titre de mon prochain billet :-)

(?) Patrick Barrabé @ 2010-01-03 12:53:20

Il faut un statut aux blogueurs. Mais aussi aux bricoleurs, voyeurs, conducteurs... RT @_arf_ http://bit.ly/82EpLY

Aiko @ 2010-01-03 12:54:24

RT @barrabe: Il faut un statut aux blogueurs. Mais aussi aux bricoleurs, voyeurs, conducteurs... RT @_arf_ http://bit.ly/82EpLY

zoupic @ 2010-01-03 12:55:52

Bonjour Thierry,

je ne pense pas que l’Etat entrave la construction d’un monde, il résiste à la mort du sien, ce qui est tout naturel et bien différent. A mes yeux cela correspond à un processus d’évolution, réaction de panique et d’auto-défense, terrain inhabituel et pour lequel elle n’a pas les outils adéquats. L’écroulement de la presse et plus globalement d’une partie du monde industriel me fait penser à l’effondrement financier. Un pan de notre société est en train de s’écrouler pendant que naissent les formes de vie de demain.

Dans l’agonie de cette grosse bête touchée, je ne peux qu’encourager la vie qui persiste, tout en sachant et en respectant que cette forme soit en voie d’extinction.

Les aides à la presse en ligne ne me lèsent pas, elles ne me spolient pas non plus. Je suis ravi pour eux que leur activité soit soutenue, par l’Etat ou quelqu’un d’autre, tant que ça leur permet de vivre, de fleurir, d’exister et d’apporter un point de vue complémentaire, alors je pense y gagner aussi.

L’indépendance n’existe plus. Nous dépendons tous les uns des autres, et de ce fait, recevoir de l’argent de l’Etat si c’est possible est une aide dont il serait dommage de se passer.

L’intégrité est une autre question, je saurai faire la part des choses et eux aussi.

Pour aller vers le monde du flux il y a plusieurs vaisseaux, plusieurs chemins, plusieurs vitesses. Tous sont légitimes puisqu’ils sont, et nous allons au même endroit, chacun à notre façon. Aidons nous et partageons avec les autres ces voyages afin de nous enrichir des expériences réciproques, c’est la meilleure façon pour avancer et comprendre les contours de la complexité ambiante qui nous attend.

Je veux bien discuter du statut du blogueur, mais quel est l’intérêt? Quelle intention cette discussion sert-elle?

Thierry Crouzet @ 2010-01-03 13:02:49

@Zoupic Il me semblait que mon point de vue était clair. J’ai posé la question pour montrer qu’à mon sens, dans une perspective de Flux, le statut du blogueur ou de n’importe qui n’a plus beaucoup de sens.

Que l’état distribue mon fric, j’ai l’habitude, je m’en fiche, c’est la règle du jeu de monde moderne. Mais que cette distribution, pour préserver ce monde, entrave l’émergence du Flux, je trouve ça préoccupant... pas alarmant toutefois. Il suffit de prendre conscience de ce qui se passe. ça nous aidera à mieux construire.

Denis Hirst @ 2010-01-03 13:06:46

RT @distriforce: http://distriforce.fr | Faut-il un statut pour les blogueurs: http://bit.ly/71lB78 via @_arf_

Patrick B. @ 2010-01-03 13:49:30

Bien sûr qu’il faut un statut pour les blogueurs!

Mais commençons dans l’ordre.

Créons d’abord et avant tout un statut. pour les bricoleurs, les conducteurs voire les voyeurs. Chacun a le droit d’avoir un statut.

::

zoupic @ 2010-01-03 14:12:44

Thierry > ok, on est bien sur la même longueur d’onde.

Le problème que tu cites est la répartition du flux financier étatique, sa légitimité, et le sens des statuts dans le monde du Flux.

La différence entre nos activités online peu coûteuse et qui entrent dans une catégorie assimilable à la presse de l’ancien monde sur le point de vue fonctionnel, et l’argent que nous recevons, sa provenance et sa légitimité.

Internet, le Flux bouscule tout parce qu’il permet à moindre coût d’entrer sur le terrain de jeu des journalistes et de la vieille presse. S’il est certain que nous enrichissons le débat, proposons une alternative, et créons de la valeur, la problématique est la même pour les médias comme pour nous: capturer suffisamment de valeur en retour pour pouvoir exister et perdurer.

Je vais parler de mon expérience personnelle car c’est, je crois ce qui me permettra de dire le moins de conneries.

Twitter, mon blog, et les autres supports numériques que j’utilise ne sont que l’extension de ma bouche et de mon cerveau. J’y partage aussi bien des réactions sur la vie, sur l’humain que des analyses et des réflexions sur le monde tel que je le comprends.

Le blog est le prolongement de qui je suis, sur Internet. C’est une vitrine, un partage de l’état actuel de mes pensées et de mes émotions.

Pour moi le défi pour être libre et interdépendant de façon durable est de créer un flux de retour de valeur qui me permettent de continuer de vivre.

Qui je suis influencera forcément le choix de la constitution du flux. Que la création de valeur et sa boucle de retour passent par le blog, par mes activités liées au blog ou ailleurs, cela n’a pour l’instant pour moi pas beaucoup d’importance tant que le Flux circule.

L’idéal serait de recevoir cet argent d’un public varié et heureux de contribuer. Reste l’épreuve de la réalité, quelle est la valeur de mon partage? Qu’est-ce que cela apporte à l’autre? Est-ce comparable aux journalistes? A des analyses d’experts? Comment valoriser cette nouvelle richesse à l’heure de la société de l’information?

Avons-nous besoin, non plus de monnaies rares et limitées pour mesurer cette abondance numérique, mais plutôt de créer un courant de partage et de circulation de la valeur qui alimente et irrigue les différents contributeurs de ce courant. Comment transposer et transporter ce courant à l’économie matérielle?

J’ai l’impression qu’une des clés est là, sous nos yeux, faire le lien entre l’économie abondante numérique et l’économie de rareté matérielle. Transposer et relier la valeur des deux mondes pour permettre de monétiser de façon raisonnable ce qui ne nous coûte rien mais a une valeur de ce qui nous coûte beaucoup et a une valeur également.

La fuite vers le monde du Flux est inexorable et même si le monde matériel continuera d’exister, le livre, le journal, le vynil et la cassette sont déjà sous représentatifs par rapport au numérique.

A nous d’organiser au fur et à mesure que s’écroule d’un côté une industrie en bout de course, la redirection des flux financiers pour permettre aux acteurs du Flux leur interdépendance et leur durabilité.

J @ 2010-01-03 14:21:21

je voudrais pas mettre le pied dans le flux, mais comme en théorie par ici tout devient flux (well well well), je ne vois pas pourquoi on s’emmerderait avec de telles questions.

in fine, en théorie toujours, les réponses émergeront from the bottom to the top et de la substantifique moelle du flux enfin libéré du poids des structures et des catégories, pour le meilleur et sans le pire bien entendu.

amen ;)

Thierry Crouzet @ 2010-01-03 14:37:36

@Zoupic Tu as résumé mon livre sur le flux :-)

J @ 2010-01-03 14:58:10

je suis coincé devant mon pc aujourd’hui, et d’humeur façon mouette rieuse de franquin, pas de bol ;)

je vais donc poser une question chiante.

tout ça est il une question de type économique?

arvic @ 2010-01-03 14:59:27

Un statut pour les blogueurs ? Mais ils en ont déjà un !

L’État, qui a horreur du vide (c’est ainsi qu’il nomme le flux), ne pouvait pas laisser une telle brèche ouverte. Il y a donc déjà pourvu. Le blogueur s’est ainsi vu attribuer le statut d’"éditeur de service de communication au public en ligne".

Ce statut a été créé à l’imitation de celui des éditeurs de presse (remontant au XIXe siècle).

On notera donc que ce statut fait du blogueur non pas l’équivalent d’un journaliste du Monde, mais bien du patron de ce journaliste, c’est à dire l’éditeur du Monde (son directeur de la publication).

Mais comme ça entrainait une très navrante confusion avec eux-mêmes les éditeurs de presse ont réclamé qu’on remette de la distinction dans tout ça. Ils viennent donc d’obtenir qu’on leur créé un statut rien qu’à eux et qui montre à quel point ils se tiennent bien au-dessus de ces désespérants blogueurs : bienvenu donc à l’éditeur "de presse" "en ligne" (et encore merci Hadopi).

Bref, si nous ne sommes pas tous des journalistes, nous sommes tous des éditeurs (ainsi en a décidé l’État), mais certains ont voulu tout de même être plus éditeurs que les autres. C’est risible.

Frédérique Casbonne @ 2010-01-03 15:00:29

RT @fmeichel: RT @jmgall Faut-il un statut pour les blogueurs ? http://goo.gl/fb/3ev2 blog tcrouzet.com #dialogue

J @ 2010-01-03 15:03:23

deux questions en fait :)

-tout ça est il une question de type économique?

-le capitalisme peut il perdurer dans le cadre des interdépendances dont parlent certains?

plus une 3eme suite au post de narvic.

-faut il créer un statut pour encadrer les conversations tenues par exemple en buvant son café au comptoir du coin?

et une der.

-le comptoir du coin est il un media?

Thierry Crouzet @ 2010-01-03 15:03:54

@J C’est pas économique pas plus que c’était économique pour Flaubert ou Proust... ça peut juste le devenir pour certains.

Ta question sur le bistrot est la bonne question :-) prochain post... qui arrive.

jeanloub @ 2010-01-03 15:26:06

@ J:

attention aux chiures de mouettes, très mauvais pour les carrosseries !

quant aux goélands, je t’en cause même pas...

J @ 2010-01-03 15:35:36

jeanlou, faut dire que j’ai profité de mon séjour en montagne pour lire quelques lagaffe ; je souris rien qu’à penser à la planche où la mouette transmets par son seul son regard son humeur à demersmeaker, au point qu’il en déchire les fameux contrats, déprimé par ces bouts de papier.

thierry, c’est gentil, moi qui pensais que tu me détestais autant que 000, et moi qui ai tant besoin d’amour, et toi qui aime tant les internautes :) :)

jeanloub @ 2010-01-03 15:47:18

J :

Quoi t’as pas déjà migré sur le post d’après, on en est aux commentateurs (avant les comptoirs de bistrot...)

Et, please, garde tes mouettes en laisse ou passe un mail à Franquin qu’il les stocke dans son poulailler - merci !

J @ 2010-01-03 15:51:41

what jeanlou, what, u talking to me?

u talking to me??

ok ok, u talking to me.

;)

jeanloub @ 2010-01-03 16:01:38

@ J:

Yes, I did...

J @ 2010-01-03 16:08:08

tu en penses quelquechose de cette question jeanlou : le capitalisme peut il perdurer dans le cadre des interdépendances *productives* dont parlent certains?

jeanloub @ 2010-01-03 16:19:07

J :

Si tu penses que je suis en mesure de penser... c’est une autre affaire.

Je n’irai pas jusque la langue de bois du "capitalisme des interdépendances *productives* " ce qui m’est totalement abscons, cependant :

  • oui notre civilisation s’éteind (après tout, faut bien y passer un momment donné)

  • oui le Flux est une donnée majeure

  • oui les blogueurs quels que,soient leurs niveaux, sont le relève d’un journalisme people isé qui n’a rien de crosutillant (sur le plan humain) à nous apprendre

-il est temps de ses remuer les c****** (ou autres organes) pour agir (enfin ceux qui le peuvent encore, qui ne sont entièrement des légumes irradiés par la téloche de m****

  • enfin, l’époque est formidable tout est à inventer !

Rasons tout (gratis) et re bâtissons.

Et ouais, J, voilà l’truc.

Alors tu penses bien que le capitalisme, je m’en bats, tu peux pas savoir comme.

J’ai juste idée qu’i est indispensable d’inventer un truc à 180° du merdier. C’est tout.. et je travaille pour avec mes petits bras peu musclés, but I try,.

Juste réaliser ce que l’on croit dur comme fer.

Denis @ 2010-01-03 16:33:37

Je crois qu’il faut faire la distinction des temps et des champs. Avant l’ère industrielle, temps de travail et temps de loisirs ne faisaient qu’un. Le temps de loisirs existe parce qu’il y a un temps de travail !

Quant aux champs, je ne suis pas d’accord. Vous n’exposez pas tout de votre vie "privée" sur la place publique. D’ailleurs, si vous venons vous lire, c’est parce que vous la dissociez bien encore, me semble-t-il ! Ici, c’est pas Gala !

J @ 2010-01-03 17:12:23

eh bien dis donc jeanlou, tu es enflammé -:)

j’espère que je ne t’ai pas énervé avec ma question sur capitalisme et interdépendance productive, je ne voudrais pas être rasé.

tu dis : ’’Rasons tout (gratis) et re bâtissons.’’

je n’aime pas trop l’idée de raser.

quant à celle de bâtir, elle suppose tout de même de savoir un peu quoi.

les idéaux ne suffisent pas, il faut leur adjoindre leur traduction en modèles politiques et économiques.

seuls quelques gauchistes ou anarchistes ou assimilés font preuve d’une telle irresponsabilité, heureusement.

par contre j’aime bien l’idée de changement profond, structurel, et je pense alors que ce genre de question sur le capitalisme et les principes de co-création de valeur a son importance.

jeanloub @ 2010-01-03 17:26:52

@ J :

Euh, parce que tu n’est pas, enflammé ???

Ja passe à l’acte et je sais comment et je sais pourquoi (remarque, je sais sais qu’on ne sait jamais, inutile de noter que la citation a té propulsée (...) par Jean Gabin).

Donc, ne rasons rien (inutile, ça s’auto-rase à vitesse grand V, donc le sale boulot sera fait). Dasn l’entre temps, oui bâtissons.

Pas de gauche, pas d’anar, du bien droit, là-devant, à l’horizon (où parfois les mouettes se lâchent...). Passons au concret (si tu cherches des idées, commençons par l’Homme par exemple puisque que tu nous parle de capitalisme, voilà un truc à raser).

Donc l’Homme au centre du zinzin. Ça te va ? En on embraye sur HUMAE 2.0 ?

Ah oui c’est vrai, tu connais pas HUMAE 2.0. Normal, j’suis l’seul à connaître. :)

Donc je termine quelques enluminures à la chose et on balance ?

T’es partant (dans le principe d’agir ?)

Question 1 - t’as un peu de temps pour participer à l’aventure (dans le principe en gros quelques heures ar semaine, en gros 4 séances de téloche ) ?

Question 2 - géographiquement, t’es situé où ? (pour réaliser HUMAE 2.0; faut des relais un peu partout)

Ensuite, on continue...

J @ 2010-01-03 18:14:29

jeanlou, aïe aïe aïe.

je veux tout sauf te vexer, mais pour le moment je ne peux accepter.

pardonne moi de ne pas expliquer les raisons, mais ce n’est pas lié à ton projet (dont je ne connais rien), ni à ta personne (sympa ton blog, intéressant même, et cette image de la fine et fragile pellicule atmosphère est émouvante).

pourquoi n’utilises tu pas le blog de thierry pour exposer davantage ton projet, si tu doutes un peu avant de le lancer?

thierry est bien le genre bonhomme à ne pas y voir d’inconvénient je pense, n’est ces pas thierry?

plus tard je dis pas jeanlou.

et puis avoue que vues mes frasques surjouées ici, passer du pseudo J à autre chose est devenu problématique ; je me retrouverai avec OOO et peut être son acolyte west embusqués sous ma souris, sans parler des nauséabonds garsmeur et consorts :)

merci encore.

bon, le crouzet il nous le sort ce papier sur les comptoirs. hips

jeanloub @ 2010-01-03 22:06:21

@J :

Non, pas de soucis, me vexer... N’y songe même pas une seule seconde !

Evidemment tu ne connais rien à HUMAE 2.0, suis en train de la mettre noir sur blanc (clavier direct) et donc, à part moi et 2 personnes, rien n’a encore filtré.

Quant à Thierry (que je connais "en dur" depuis septembre suite à une conférence dans les Cévennes ; oui, les Bretons s’exilent parfois :)), je le sais trop, très occupé avec Twiller, les propulseurs et consors et ça sort de son domaine (quoique en terme d’action "humaniste", ya pas de domaine réservé)...

Ame meurtrie @ 2010-01-03 22:36:13

"@ J : Non, pas de soucis, me vexer"

J a toujours l’impression qu’on va se vexer, alors qu’on s’en fout comme de l’an -312, de son estime. Il ne faut pas être le premier flic raté venu pour blesser une âme. :-)

r4f @ 2010-01-04 08:12:59

veille Faut-il un statut pour les blogueurs ?: Comments:apprendre 2.0 - florence meichelTags: blogueur, thierrycro... http://bit.ly/7Ord6S

FrédéricLN @ 2010-01-04 11:40:13

J’aime beaucoup ce billet. Merci ! C’est tout !

marsupilamima @ 2010-01-05 12:09:48

Mon blog est principalement consacré au théâtre, la question du statut s’est posée (bien malgré moi) cet été quand j’ai voulu obtenir une accréditation au "off" du festival d’avignon (voir billet http://marsupilamima.blogspot.com/2009/07/critique-sur-blog-nest-pas-critique-sur.html). Cela m’avait fait assez rigoler de voir qu’elle m’était refusée parce que je n’étais pas "un media". Toutefois, j’ai été voir tout ce que je voulais grâce aux attachées de presse des lieux et des compagnies et je suis tjrs invitée au théâtre en tant que blogueuse. J’ai un billet en cours (je vais le publier incessamment)sur ce sujet.

ynfab bruno @ 2010-01-15 13:03:36

Faut-il un statut pour les blogueurs ? - http://blog.tcrouzet.com/2010/01/03/statut-blogueurs/

digital marmelade @ 2010-01-15 16:21:55

Faut il un statut pour les blogueurs ? Excellent article de Thierry @crouzet : http://ow.ly/WQYB

Pensez BiBi @ 2010-03-10 18:36:58

Pourquoi on écrit ( des livres, des nouvelles, sur des blogs) ?

Pas assez d’une vie pour en écrire les raisons ?

Mais il n’est pas nécessaire de réussir pour entreprendre, non ?

Galuel @ 2011-01-03 06:18:30

"Les repères catégoriels sautent"

Il y a une révolution en cours dans les mathématiques concernant la théorie des catégories : http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_cat%C3%A9gories

Ce qui correspond à Séparer et Collectionner.

Qu’il faut mettre en relation avec la notion d’ordre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Logique_d%27ordre_sup%C3%A9rieur

Un changement de paradigme correspond à la définition d’un ordre supérieur (cf l’apparition de la géométrie non-euclidienne http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9om%C3%A9trie_non_euclidienne permettant l’apparition de la Relativité http://fr.wikipedia.org/wiki/Relativit%C3%A9_g%C3%A9n%C3%A9rale)

Mais si le paradigme est le flux, alors il convient non pas de définir des catégories indépendantes de l’espace et du temps, mais des catégories spatio-temporelles.

Des fonctions, qui comprennent naissance, évolution, et mort.

Sans quoi ce ne serait pas en accord avec le paradigme dévoilé : le flux.

Qu’est-ce qu’un flux ? http://fr.wikipedia.org/wiki/Flux_%28physique%29

Thierry Crouzet @ 2011-01-04 09:27:40

@Galuel Les philosophes, surtout Wittgenstein, ont déjà fait exploser l’idée de catégories statiques et intemporelles. Je suis revenu sur cette idée dans Propulseurs dans le flux.

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