Sur les pas de Perec, douze heures de la vie d’un homme dans Paris, le 21 septembre 1991.
Je poursuis mes excavations archéologiques dans mes archives. J’ai écrit ce court roman entre septembre 1991 et mai 1992, alors que je travaillais comme journaliste pour Ziff-Davis. Je voulais reprendre l’idée de Perec d’épuiser un lieu parisien et écrire 24 heures de la vie d’un homme, cet homme étant moi-même. Je me suis arrêté après 12 heures. J’ai bien fait. Si ce texte évoque pour moi beaucoup de souvenirs d’errance dans Paris, je me demande quel intérêt il peut avoir pour un autre que moi, surtout aujourd’hui.
Je réalise qu’avec nos téléphones et nos connexions continuelles, un tel texte paraît désuet, le témoignage d’une époque lointaine. Je l’ai vécue ! J’ai du mal à me dire que c’était moi.
Je m’étais imposé la contrainte d’une stricte linéarité. Chaque phrase devait être d’une longueur en signes proportionnelle à l’action ou à la pensée décrite. J’utilisais une macro pour calibrer mes phrases, initialement croquées sur le vif dans Paris. Vous comprenez peut-être mieux pourquoi dix-sept ans plus tard je me suis lancé dans Croisade. Il n’y a pas de hasard. Mon twiller n’était pas un coup marketing, mais la simple poursuite de mes investigations obsessionnelles.