Thierry CROUZET
Ce qui a manqué aux anarchistes
Ce qui a manqué aux anarchistes

Ce qui a manqué aux anarchistes

Je ne suis pas un spécialiste de l’anarchisme, même si je suis proche de cette famille politique plus que d’aucune autre. Cette proximité ne m’empêche pas de voir un bug dans l’anarchisme historique, ce qui justifie sa marginalité. Je vais m’expliquer, mais d’abord je voudrais mettre en évidence un autre bug, au cœur cette fois de ma famille philosophique, le matérialisme. Le parallèle me paraît intéressant.

Début de la parenthèse

Selon les idéalistes, aussi appelés spiritualistes ou essentialistes, l’esprit (voire les essences) prime sur la matière, ce dont on peut moralement convenir, mais surtout il précède la matière. Tout est esprit, et l’esprit descend sur la matière et l’incarne. Les religions sont plus ou moins idéalistes. La plupart des hommes et des femmes ont toujours été idéalistes.

Comme je suis matérialiste, un marginal, je suis sans doute mieux compris par les matérialistes, ce qui réduit tout à coup mon public. Les matérialistes croient que la matière, peu importe sa définition physique, précède l’esprit qui n’est qu’une manifestation de phénomènes matériels. Aujourd’hui, on dit qu’il est une caractéristique émergente. Un matérialiste peut alors accorder une immense importance à l’esprit, mais jamais il n’oublie sa subordination à la matière (ce qui peut être utile dans un monde écologiquement incertain).

Depuis toujours, les idéalistes l’on emporté, surtout en nombre. Alors qu’ils invoquaient Dieu, ou d’autres principes transcendants, pour expliquer la spiritualisation du monde, les matérialistes pataugeaient dans des explications abracadabrantes. Ils étaient incapables de rationaliser le matérialisme.

En fait, les matérialistes croyaient au matérialisme, comme les idéalistes croyaient à l’idéalisme. Mais croire, en Dieu ou en des principes supérieurs, est une caractéristique des idéalistes. Quand les matérialistes croyaient au matérialisme, ils se transformaient en idéalistes. Ils invoquaient eux aussi des forces mystérieuses qui échappaient à la rationalité. Ils étaient obligés de passer au-delà pour s’en tirer. Si bien que les matérialistes tenaient une position guère défendable… jusqu’à aujourd’hui.

Des sciences cognitives à l’intelligence artificielle, nous voyons surgir des débuts d’explication (émergence, passage de l’ordre au désordre et inversement, irréductibilité…). Ce n’est pas encore gagné, mais une approche rationnelle se fait jour, qui devrait donner de nouvelles armes aux matérialistes. Nous voyons ainsi comment une philosophie qui n’avait aucune chance de l’emporter par le passé pourrait séduire de plus en plus de gens au cours du troisième millénaire.

Fin de la parenthèse

Dans le champ politique, historiquement, les anarchistes se trouvent tout aussi isolés et démunis théoriquement que les matérialistes (et ce n’est peut-être pas un hasard si la plupart des anarchistes sont matérialistes). Ils croient de manière plus ou moins extrême que les hommes peuvent s’organiser eux-mêmes indépendamment de toute structure de pouvoir (ces machins supérieurs auxquels beaucoup accordent la même importance qu’à l’esprit). Je dis bien « ils croient » car, quand ils ont formulé leur théorie politique, ils avaient encore peu d’exemples de communautés ayant mis en œuvre l’anarchisme (et encore moins des mécanismes organisationnels sous-jacents). Se révolter contre les puissants ne suffit pas à montrer qu’une société sans puissants peut exister.

Les ethnologues ont depuis trouvé quelques exemples de société « anarchistes » : les Apaches et quelques peuples premiers en Afrique et en Amérique du Sud. Aucun de ces exemples n’était toutefois satisfaisant. L’anarchisme restait une utopie. Pour preuve, partout, surtout dans les « grandes civilisations », des hommes prennent le pouvoir, d’autres hommes leur obéissent. C’est une loi universelle. Inutile de la remettre en cause.

N’allons pas trop vite. Regardons la nature. Les loups ou les singes vivent en hordes hiérarchiques comme les hommes. Mais les oiseaux, notamment les moineaux migrateurs, ou quelques insectes, comme les fourmis, vivent plutôt selon les principes anarchistes. On dit aujourd’hui qu’ils s’auto-organisent.

Espoir. Nous sommes en train de découvrir un mode organisationnel qui pourrait faire disparaître les centres de pouvoir (les anarchistes parlaient bien sûr d’auto-organisation mais sans en maîtriser les principes physiques, principes explorés à partir des années 1940 par les cybernéticiens). Mieux, nous découvrons que les sociétés humaines sont en de nombreux endroits déjà auto-organisées (les villes dans le temps, le trafic routier, les flux des piétons...).

Une remarque. On ne peut parler d’auto-organisation que quand une multitude d’agents interagissent selon des interactions dont la complexité échappe à l’entendement (et c’est pourquoi on n’a pu étudier l’auto-organisation qu’à l’aide des ordinateurs). Tant qu’un tel niveau de complexité n’est pas atteint, les structures de pouvoir peuvent s’imposer. Les hommes de pouvoir maîtrisent la complexité, leur entendement s’en accommode, ils peuvent exercer le pouvoir. C’est parce que les sociétés humaines ont toujours été relativement simples, parce que les humains se sont souvent comportés comme des moutons de Panurge, que l’autoritarisme fonctionne.

Alors, quand les anarchistes prônent l’isolement en petites communautés, sur le Larzac ou sur quelques îles perdues comme Tarnac, ils ne donnent aucune chance à l’anarchisme. Ils créent des sociétés simplifiées, donc des lieux propices aux structures de pouvoir. C’est toujours la catastrophe à brève échéance. L’idéal anarchiste se heurte à la réalité pratique qui impose l’autoritarisme comme meilleure solution dans une situation relativement simple. L’anarchisme ne peut se satisfaire de communautés indépendantes. L’auto-organisation n’a aucune chance de s’y produire, sinon illusoirement et modestement.

Un anarchiste doit au contraire élever le niveau de complexité de la société qui l’entoure. Il ne doit pas fuir la société vers un petit paradis, mais surdensifier les interconnexions entre les individus.

Pourquoi le monde va-t-il aussi mal en ce moment ? De lui-même, il atteint le seuil de complexité qui rend les anciens modes autoritaristes impuissants. Si vous n’êtes pas convaincu par l’argument logique, observez les gesticulations, et les promesses, des hommes politiques. Ne croyez pas qu’ils soient plus mauvais que vous, que vous feriez mieux à leur place. Ils cherchent seulement à employer un vieil arsenal idéologique dans un monde qui a changé. C’est un peu comme si le sport à la mode était devenu le handball et que nos politiciens jouaient encore au foot.

Dans ce nouveau monde où il n’y a plus de pilote dans l’avion parce qu’il ne peut plus y en avoir, l’anarchisme finira par s’imposer de lui-même. Nous pouvons l’accompagner. D’autres ne vont pas manquer de simplifier à tout prix la société. Pour conserver leur pouvoir, ils n’hésiteront pas à tenter de nous réduire en automates serviles.

Résumé. L’anarchisme dispose aujourd’hui d’un arsenal théorique pour justifier ses principes et, en mêmes temps, notre situation historique le rend possible, et même nécessaire. L’anarchisme ne peut qu’être global. Il ne peut se développer qu’avec une interdépendance massive.

Un anarchiste peut avoir envie de fuir dans les bois pour quitter un monde qui lui déplait, mais ce n’est pas ainsi qu’il luttera contre les structures de pouvoir, notamment les plus insupportables. Un anarchiste qui fuit la société fuit en même temps ses responsabilités politiques.

Un anarchiste peut prôner la simplicité, une simplicité au quotidien, un refus du consumérisme, mais il doit en revanche militer pour la complexité sociale, une complexité qui jaillit d’un nombre innombrable de liaisons sociales entre chacun de nous. Sans cette complexité, nous subirons les gesticulations des petits chefs. Et ils continueront de rêver de leur grandeur et de leur rôle historique.

Billet dédié à Anne, Mathieu et Yves.

Romera Pierre @ 2010-07-05 08:51:16

Ce qui a manqué aux anarchistes http://bit.ly/cnYn9n (chez @crouzet)

Karim P. Edjekouane @ 2010-07-05 09:32:51

RT @Pirhoo: Ce qui a manqué aux anarchistes http://bit.ly/cnYn9n (chez @crouzet)

Christine Genin @ 2010-07-05 10:26:29

RT @crouzet Et si le temps de l’anarchisme était enfin venu - quelques arguments théoriques http://bit.ly/ck80oD

JeanneArgall @ 2010-07-05 10:32:02

RT @crouzet: Et si le temps de l’anarchisme était enfin venu - quelques arguments théoriques http://bit.ly/ck80oD

Stanislas Jourdan @ 2010-07-05 11:13:27

RT @crouzet : Ce qui a manqué aux anarchistes http://bit.ly/dj5IFY

J @ 2010-07-05 12:50:53

Ben tu vois quand tu veux, tu peux admettre l’évidence qui ressort logiquement de l’ensemble de ce que tu penses ou écris, évidence que pourtant tu nies depuis pas mal de temps : tu es anarchiste.

:)

Peut être trouveras tu quelques limites bien réelles à cette théorie politique du côté de l’exemple du Marché tel qu’il a évolué ces dernières décennies, mais aussi pour se focaliser sur l’élément humain que tu oublies sans cesse du côté de la sociocognition et des différentes théories de l’influence menées aux alentours de années 40 50 et 60.

Thierry Crouzet @ 2010-07-05 13:03:44

Avant les années 1980, et mêmes 1990, personne ne comprenait rien à l’auto-organisation et à la complexité (faute d’ordinateur pour faire des simulations).

Le marché n’est pas un système auto-organisé (les libéraux se tuent à le dire). Et même s’il l’était ça ne changerait rien au problème de la complexification.

Stan @ 2010-07-05 13:16:47

Merci pour cet article qui tombe à point nommé ! Je me surprends parfois à rêvasser d’une île déserte ;-)

J @ 2010-07-05 13:16:49

Avant les années 1980, et mêmes 1990, personne ne comprenait rien à l’auto-organisation et à la complexité (faute d’ordinateur pour faire des simulations).

Thierry Crouzet @ 2010-07-05 13:57:35

@J C’est sûr que pour les moutons de Panurge l’anarchie est dangereuse. C’est pour ça que je parle aussi d’individuation... sans individuation il n’y a ni liberté, ni complexité possible. Et il y a de la place pour la dictature que tu appelles.

L’expérience de l’ascenseur comme toutes les expériences de Milgram mettent en évidence le mimétisme humain (j’en parle plus dans la v2 de l’alternative). Si tu le prends comme une fatalité, c’est sûr qu’il n’y a aucun espoir (continue donc à surconsommer te dirait 000 c’est une fatalité). Pour moi, il n’y a pas de fatalité. Quand on se trouve dans une situation nouvelle, la complexité, on développe de nouveaux comportements. Le mimétisme serait suicidaire (il l’est en ce moment d’ailleurs).

La théorie de l’auto-organisation commence avec les cybernéticiens et même un peu avant (cf le peuple des connecteurs), mais notre capacité à créer des systèmes auto-organisés est beaucoup plus récente.

Les réseaux neuronaux. Faire que dix neurones renforcent plus ou moins leurs liaisons n’est pas maîtriser l’auto-organisation qui n’a de sens qu’avec de grandes quantités d’agents autonomes (donc des ordinateurs puissants qui n’existaient pas dans les années 1960 ou même 1970, cf le peuple).

Les bassins d’attractions c’est dans la théorie du chaos, pas dans celle de la complexité.

Les marchés financiers seraient auto-organisés. Il faut donc oublier la FED, le FMI, la WorldBank, les banques centrales…

Et puis ça n’a rien à voir avec ce dont je parle. Des hommes et des femmes individués et liés par des liens réciproques (les marchés avec la dette non réciproque créent une situation qui n’est ni favorable à l’individuation ni à la liberté - je le montre déjà dans la V1 de l’alternative).

Je te rappelle que quand on parle d’auto-organisation dans l’absolu ça ne veut rien dire. Chaque système auto-organisé diffère. Chaque fois des règles d’interaction sont sélectionnées et conduisent à des résultats différents. C’est à nous de choisir ces règles. L’auto-organisation peut mener à tout et à son contraire (comme la dictature d’ailleurs). Simplement, moi les chefs ils me gonflent, d’autant plus dans un monde complexe où ils sont incompétents.

Au fait, je dis qu’il faut augmenter la complexité. Mais la complexité elle est déjà bien là. Tu fais quoi dans cette situation?

J @ 2010-07-05 14:43:49

@J C’est sûr que pour les moutons de Panurge l’anarchie est dangereuse. C’est pour ça que je parle aussi d’individuation… sans individuation il n’y a ni liberté, ni complexité possible. Et il y a de la place pour la dictature que tu appelles.

Thierry Crouzet @ 2010-07-05 15:09:27

Dans l’alternative je montre que la création de liens participe autant à la complexification qu’à l’individuation... c’est tout le secret, et c’est pour ça que nous entrons dans une nouvelle époque (c’est sur qu’en lisant 300 pages en 10 minutes des trucs t’ont échappé... tu prendras plus de temps pour la V2 qui sera plus précise et plus courte).

Tu n’a pas répondu à ma question en disant que tu fais au mieux. Un bon homme politique en somme. Je ne suis pas surpris. :-)

Tu es assez marrant. Tu critiques l’anarchisme parce qu’il laisse émerger des formes de pouvoir (ce que je dis dans mon article d’ailleurs... c’est vrai dans des situations non complexes... c’est même le sujet même de l’article) et tu nous gargarises avec la nécessité de pouvoirs (en quoi ceux qui émergent éventuellement avec l’anarchisme serait pire que celui qui est déjà là). En ce sens, l’anarchisme n’est pas pire que l’autoritarisme que tu prônes.

J @ 2010-07-05 16:40:58

Tu viens de tellement caricaturer ce que j’ai dis concernant l’anarchisme et la nature des pouvoirs qu’il engendre, de plus en l’opposant à autoritarisme ce qui prouve que ta réflexion sur tout cela est bien immature encore, qu’une non-réponse s’impose.

C’est nul ta rhétorique sur ce coup là, une fois de plus comme souvent quand tu as à faire façe à l’esprit critique des autres...

A+

Morbleu ! @ 2010-07-05 16:57:15

Ce qui a manqué aux anarchistes http://yoolink.to/a4k

Samuel Dixneuf @ 2010-07-05 17:04:48

Anarchisme, ramifications et complexification sociale http://bit.ly/ck80oD (via @crouzet) #théoriedufutur

Thierry Crouzet @ 2010-07-05 18:11:55

L’hôpital qui se moque de la charité... pour une fois que tu avais amorcé un début d’argumentation... mais en négligeant comme toujours un des points centraux de la mienne, ce qui la rend plus facile à détruire ainsi.

Adngold @ 2010-07-05 20:03:28

Ce qui a manqué aux anarchistes http://goo.gl/0wml #anarchisme #AutoOrganisation

virtualisation des désirs humains et auto-organisation @ 2010-07-06 07:56:30

"il écrit carrément que la liberté ne doit pas être défendue de nos jours"

je dis que les problèmes du monde aujourd’hui ne sont plus ceux du XVIIIe siècle.

Aujourd’hui, la pire menace qui pèse sur l’humanité dans son ensemble, c’est la surconsommation.

La première priorité pour un humaniste, c’est de combattre la surconsommation.

[Quand on est 7 milliards, la surconsommation ne commence pas avec l’hyper-consommateur boulimique. Même une voiture par personne, c’est trop.]

-

C’est largement prioritaire au combat du XVIIIe siècle contre les structures de pouvoir.

L’éviction de Stéphane Guillon est une plaisanterie, en regard des monstruosités que la surconsommation déclenche partout dans le monde.

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A la rigueur, un dictateur qui limiterait considérablement la surconsommation mondiale, rendrait aujourd’hui un meilleur service à l’humanité, qu’un type comme toi qui s’attaque à de faux problèmes : Finkielkraut etc.

-

Même si on peut souhaiter d’autres solutions, pour convaincre les hommes que la consommation est le problème numéro 1 du monde.

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La solution de Thierry passe en effet par une sortie du mimétisme, ou par sa transformation hors des sphères limitées en matières premières.

Car sans cela, tout changement des structures de pouvoir est impuissant à résoudre le problème de la concurrence entre un trop grand nombre d’hommes cherchant les mêmes ressources limitées et polluantes.

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La virtualisation des désirs humains est l’étape indispensable sur la voie d’une éventuelle auto-organisation : il faut un espace infini et non polluant, pour que les désirs ne buttent pas les uns contre les autres en détruisant tout.

Culture et auto-organisation @ 2010-07-06 07:59:27

(D’où ma défense de la culture, car la culture est un espace virtuel infini et non polluant pour les désirs humains, permettant l’auto-organisation)

Marché, libéralisme, logiciels, monde virtuel dématérialisé, auto-organisation @ 2010-07-06 08:20:38

(Le problème principal du marché libéral, c’est qu’il s’est porté sur un monde matériel limité en ressources, et fragile face aux pollutions.

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Ce qui se passe sur Internet avec les logiciels, c’est un marché libéral qui fonctionne bien : parce que l’espace est infini.

Dans ce monde virtuel d’Internet, le libéralisme favorise alors la créativité, sans tout détruire.

Pour que la liberté se porte bien socialement, il faut un monde dématérialisé.

-

--> Dans notre monde matérialisé, je maintiens que la priorité est de combattre la consommation, au besoin par la dictature.

La liberté est moins importante que la survie de l’écosystème biologique.

--> On doit tendre culturellement vers une sortie du monde matériel : arts, logiciels, jeux...

Permettant alors un gain de liberté sans destructions majeures.

Et, à terme, une société intelligente virtualisée et auto-organisée.)

Ce qui a manqué aux anarchistes @ 2010-07-06 08:36:33

[Ce qui a manqué aux anarchistes, c’est l’existence d’un monde virtuel. Sur Internet l’anarchie se porte plutôt bien.

Danger en revanche de revendiquer la liberté dans le monde matériel : les hommes ne sont pas assez responsables pour limiter leurs appétits.

La liberté a détruit la terre (humano-adaptée) depuis le début du XIXe siècle.

Faute de monde virtuel, c’est le monde matériel qui a été dévasté par les désirs de chacun.]

Thierry Crouzet @ 2010-07-06 09:03:50

C’est tout le sujet de l’alternative nomade... se libérer dans sa tête pour échapper au mimétisme et appliquer une forme de libéralisme culturel.

lOurs @ 2010-07-06 15:35:03

Salut,

Merci pour cette jolie analyse, Thierry.

Petit rappel, la seule fois dans l’histoire où l’anarcho-syndicalisme menaçait de fonctionner, les communistes de Staline et les fascistes de Franco se sont alliés pour l’écraser et, bien sûr, les socialistes français, des trémolos dans la voix, ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas envoyer l’armée française pour défendre ce beau projet. Si les voyous du monde entier filaient en Espagne à l’époque (Hemingway, Orwell...) c’était pas pour manger des tapas mais peut-être parce qu’ils avaient senti qu’il se passait quelque chose...

Pour le reste faut arrêter de se branler et faire, arrêter de consommer des produits jetables, fabriquer ses outils, sa nourriture, mettre en place des réseaux de troc (de vrai troc, pas de monnaie alternative) et, je pense, réfléchir tout de suite à des systèmes d’échange rurauxurbains, afin que lorsque la merde sera en place on puisse éviter des affrontements terribles. Et, surtout, faire comme si "nos chers dirigeants" n’existaient plus, de toute manière ils ne servent plus à rien.

Gros frein à tout ça, la capacité de nuisances des instances dirigeantes qui se mettent en place à la suite des politiques (cartels, groupes financiers...) et l’incapacité de nos contemporains à cesser d’avoir envie de trucs inutiles (le dernier iPhone - tellement mieux - la dernière télé, la meilleure carte graphique, la super Nespresso à système propriétaire - essayez le café à la turque, c’est bon).

Bon j’arrête de pontifier...

Thierry Crouzet @ 2010-07-06 15:40:05

Certains doivent un peu se palucher tout de même... pour éviter quelques pièges que pourrait nous tendre le bon vieux sans commun. :-)

Troquons @ 2010-07-06 18:03:18

"mettre en place des réseaux de troc"

Mais "J" je ne sais pas contre quoi on va bien pouvoir le troquer... Une vieille chaussette de Liliane ?

-

Je troque une vieille maîtresse sans OGM, arrivée à maturité, contre une jeune pousse, la vingtaine, à cultiver.

Le militantisme du benet @ 2010-07-08 11:12:02

"je défends la culture"

Vous ne défendez rien du tout. Ou, tout du moins, rien d’autre que vous. Là dessus, je peux tout aussi bien tourner en boucle que vous. Cessez de vous prétendre meilleur que d’autres sur ce point.

"A la rigueur, un dictateur qui limiterait considérablement ..."

Heu...la rigueur, vous ne connaissez pas vraiment. On va donc passer sur cette longue tirade.

"Ce qui se passe sur Internet avec les logiciels..."

Là non plus, je n’ai pas souvenir d’avoir lu chez vous la moindre connaissance avérée dans ce domaine, à pouvoir mettre en relation avec vos conclusions de ce qui s’y passe.

Puisque votre culture est le partage, partagez d’abord en toute simplicité ce que vous en savez VRAIMENT.Sortez de vos habituels petits commentaires apéritifs. On avisera ensuite...

"L’éviction de Stéphane Guillon..."

C’est le seul qui est touchable, et c’est apparemment lui que vous prenez abondamment pour cible, ces derniers temps. Votre courage me laisse pantois. Sincèrement.

Si on met ce courage en relation avec le type de société où il devient impossible de se défendre, voire de se soigner, que vous pronez "A la rigueur...", on voit très bien dans quel Village de Night Shyamalan vous voulez nous voir vivre.

"La liberté a détruit la terre (humano-adaptée) depuis le début du XIXe siècle."

Le slogan type. On prend quelque chose que personne n’a jamais connu et on en fait une cible de la marseillaise. Bientôt il va nous dire que la liberté égorge nos fils et nos compagnes et que les sillons creusés vont devoir s’abreuver du sang des gens qui demandent à être libres.

Maintenant qu’on sait jusqu’où le sens unique s’impose dans votre partage, on a deux PC là où un seul aurait été plus que suffisant:

  • Un, uniquement pour surfer sur le web de façon aléatoire(données publiques et semi partagées)là où l’on sait que rien n’est sérieusement protégé.

  • et un pour maîtriser nos propres créations personnelles (données privées)enfin, tout ce qui est un peu plus sérieux, quoi.

Merci d’avoir pesé dans la balance et d’avoir contribué à multiplier par deux notre consommation de matériel informatique.

Comme le dit IZA dans sa note twitter.

Nous sommes tous avec vous.

Nous vous regardons écoper la barque qu’un certain individu fait couler.

:-)

ps. :

Continue plutôt à te faire discret Thierry, comme te l’a recommandé "The black Swann’s writer", au lieu de faire croire que tu es d’accord avec toutes ces salades. Parce que là, Taleb n’est plus le seul a faire cette recommandation.

Thierry Crouzet @ 2010-07-08 11:29:28

J’écris des billets, j’approuve ni ne modère les commentaires... même des pseudos anonymes. Je ne suis pas le senseur de service.

Quand on descend, faut bien remonter de temps en temps @ 2010-07-08 12:01:50

...Tu me permettras donc de citer cette réponse, à chaque fois que l’autre essayera de s’appuyer sur toi pour avaliser ses conneries, alors.

Merci bien.

Quant à l’anonymat, avec l’affaire Jean-Louis Masson, on en a longuement débattu, et on peut même le dire en américain:

c’est un peu passé.

On va pas en rajouter plus que mesure. Tout simplement que l’incapacité de défendre un point de vue personnel ne signe pas son arrêt de mort, mais son amendement, face à un point de vue soutenu collectivement qui a tout aussi bien que l’autre eu une origine personnelle quant à sa tonalité temporelle.

Alors on continue comme ça: Triple machin écrit son petit laïus comme quoi on doit interpréter les choses comme-çi et comme-ça, et bla bla bla. Et moi j’écris anonymement pour l’inverse. ok?

Moi non plus, je ne suis pas l’ascenseur de service

;-)

Thierry Crouzet @ 2010-07-08 12:45:07

L’anonymat ne pose pas de problèmes tant que les anonymes n’usent pas de l’anonymat pour dire des choses que jamais ils ne diraient en face à face.

Quand on est con... @ 2010-07-08 12:50:33

" pour avaliser ses conneries"

Comme disait l’autre, ce qui est bien avec la connerie, c’est qu’on ne voit jamais la sienne.

Ton message est tellement une succession de dérobades, que je ne perdrai pas de temps à répondre à cette politique intellectuelle de l’autruche.

-

"Votre courage me laisse pantois. Sincèrement."

Il est beaucoup plus courageux de lutter contre la foule, que de hurler avec elle.

Ce qui est confortable et sans courage, c’est de hurler sur cette affaire Guillon, au lieu de reconnaître que les principaux problèmes ne sont pas là.

-

Affronter des millions de consommateurs sur leur confort personnel, c’est le plus haut courage à avoir aujourd’hui.

Car c’est bien sûr pas comme cela qu’on devient populaire, en renvoyant chacun à ses propres fautes, au lieu de cibler un pantin comme Sarkozy, tête de turc facile.

-

On devient populaire en luttant contre Sarkozy.

On n’est pas populaire, en renvoyant le peuple à sa responsabilité.

Le courage, c’est de ne pas être populaire.

Le "courage" de Guillon face à Sarkozy, n’est rien face au courage de celui qui prend à part 7 milliards d’humains, en leur disant que le problème n’est pas ailleurs que dans leur propre responsabilité.

Au lieu d’avoir un homme contre soi, on en a 7 milliards.

Le face à face comme critère de justice. @ 2010-07-08 13:50:20

Encore faut-il que le "face à face" soit un vrai face à face, et non un "face à tous" déguisé.

Lorsque tu dis cela tu es un peu comme ce présentateur d’émission télé qui dit toujours avec un malin sourire, "nous sommes seuls face à la caméra, dites moi tout." Alors que des millions de téléspectateurs suivent l’interlocution.

L’interopérabilité, lorsqu’on crée une interface est, me semble-t-il, importante à considérer.

L’autre, me semble-t-il aussi, n’as pas eu son "face à face" avec Guillon.

Que toi (et J. aussi), tu connaisses, le triple bidule ne le dispense en aucune manière de faire face à ceux qu’il ne connaît pas vraiment non plus, lorsqu’il les chahute sans qu’ils le sachent.

je le répète donc, si ce que j’ai précédemment écris n’a pas eu le temps d’impreigner les consciences de son écho:

"Que l’incapacité de défendre un point de vue personnel ne signe pas son arrêt de mort, mais son amendement, face à un point de vue soutenu collectivement qui a tout aussi bien que l’autre eu une origine personnelle quant à sa tonalité temporelle."

Et cela englobe aussi bien les idées que tu développes, que celles, un peu déformées dans certains commentaires partisans sur les études écologiques ou apolitiques de notre société.

Et enfin, un face à face où les deux interlocuteurs ne font que redire ce qu’ils se sont dit sur le web, est ,il me semble, un peu limité par rapport à ce qu’ils pourraient faire, ce n’est pas l’anonymat qui provoque cette limitation.

Si tu pointes un rapport de forces, c’est un rapport de forces qui découlera du face à face, rien d’autre.

Le face à face n’est pas plus un critère solide qu’un outil d’émancipation.

Combien ils en font par mois, des face à face télévisés, les politiques ?

Est-ce que cela améliore la relation de leurs partisans respectifs, qu’on voit faire oui-oui de la tête derrière eux dans le public, lorsque leur "héros" répète sa conviction déclamée quelques jours plus tôt à un meeting ?

Mais Thierry, en ce qui me concerne, le face à face a bien eu lieu. Et je n’ai aucunement abusé de mon pseudo anonymat.

;-)

Quand on a des responsabilités, on a des possibilités. @ 2010-07-08 15:07:01

" que je ne perdrai pas de temps à répondre à cette politique intellectuelle de l’autruche."

Ce pot de confiote, tu l’entames, tu le termines.

"Le courage, c’est de ne pas être populaire."

non. Le courage dans cette situation, c’est de continuer à ne pas mépriser les autres, même lorsqu’ils se déterminent massivement, par le vote, pour une direction qui n’est pas la tienne.Et ce, quelque soit l’année de leur vote.

"Affronter des millions de consommateurs sur leur confort personnel"

Non mais écoutez-le moi celui-là. Avant "d’éduquer les masses", monsieur le porte parole devrait commencer à discerner ce que peut provoquer son message sans nuances déjà sur un seul pekin, pour commencer.

"On devient populaire en luttant contre Sarkozy.

On n’est pas populaire, en renvoyant le peuple à sa responsabilité."

Et on voit que tu accordes toi aussi beaucoup d’importance à la popularité...

Dans aucun de mes comments il n’en a été question.

Il est aussi intéressant que ce soit toi, plutôt qu’un autre, qui lie la responsabilité à l’impopularité.

Lorsque quelqu’un redonnera confiance aux gens sur les possibilités que leur donnent leurs responsabilités, sans les en priver, justement, tu ne comprendra pas ce qui se passe. Voilà tout.

Quand à savoir de Guillon où de Sarkozy lequel à le plus mis en oeuvre les possibilités que lui donnaient ses responsabilités, entre nous deux, il n’y a que toi pour faire la comparaison. Que celle-ci soit en faveur de l’un ou de l’autre.

J @ 2010-07-08 20:44:39

Intelligent(e) cet ip6...

Les aigles attaquent @ 2010-07-08 21:08:04

Les sots se reconnaissent entre eux. :-)

Comme J, IP 6 fait du blabla sur des faux problèmes qui sont à dix milliards d’années des urgences actuelles.

La politique de l’autruche et du bouc émissaire fait plus de dégâts que tous les dictateurs que la terre a connus.

En une journée, il y a plus de cons qui meurent du tabac, pour s’être faits manipuler par le monde de la pub, qu’il n’y a de bavures policières en un an dans le monde entier.

Henri A @ 2010-07-08 21:54:20

Le seul truc important ici :

Qu’est-ce que c’est que cette taille de police et cet interlignage géant ?

On se croirait en train de lire "Oui oui va essayer de lire Nitche" !

"non. Le courage dans cette situation, c’est de continuer à ne pas mépriser les autres, même lorsqu’ils se déterminent massivement, par le vote, pour une direction qui n’est pas la tienne.Et ce, quelque soit l’année de leur vote."

-ne pas mépriser les autres- suffit.

Exemple :

"En une journée, il y a plus de cons qui meurent du tabac, pour s’être faits manipuler par le monde de la pub, qu’il n’y a de bavures policières en un an dans le monde entier."

Cons, c’est du mépris.

En plus cela reste à prouver, en admettant que la comparaison ait un sens.

Police @ 2010-07-08 23:01:30

"cette taille de police et cet interlignage géant ?"

Thierry a du changer de résolution d’écran.

Le jour où je suis passé à un écran 1680, j’ai changé la police de mes sites.

La lignée des méprisants : Héraclite, Nietzsche, Montherlant... @ 2010-07-08 23:18:50

"ne pas mépriser"

Mépriser ou ne pas mépriser, c’est vraiment se fixer sur des postures superficielles.

J fait une fixette là-dessus : le prétendu mépris d’une prétendue élite vis-à-vis d’un prétendu peuple.

A partir de là, Finkielkraut devient l’ennemi numéro 1.

-

Ce qui compte n’est pas de mépriser, ou pas,

mais de savoir qui fait du tort, réel, à qui.

Pour moi il n’y a pas photo,

  • entre les innocents délires réacs de Finkielkraut,

  • et le réel danger des publicitaires qui construisent une société du gâchis et de la pollution généralisée.

-

En se focalisant sur la notion de "mépris", J rate les vrais ennemis du peuple.

-

j’aime cette belle lignée de "méprisants" :

Héraclite - Nietzsche - Montherlant.

beaucoup plus humanistes dans leur mépris que les gentils publicitaires.

J @ 2010-07-09 05:38:18

Méprisable...

Lafayette @ 2010-07-09 10:38:08

En même temps, ton mépris, c’est comme lorsque tu expliques que Proust te fait bailler.

ça n’a pas plus de valeur pour discréditer l’objet, que le jugement de Sarkozy sur la Princesse de Clèves.

Faudrait déjà que tu aies des sens pour sentir.

NaOH @ 2010-07-10 11:50:28

Bonjour,

Les cyclones, c’est aussi de l’auto-organisation...

Ensuite, si l’anarchie refuse l’autoritarisme, je ne suis pas convaincu qu’elle ne reconnaisse pas la nécessité du pouvoir. Voici par exemple comment Jacques Rancière (La haine de la démocratie, La fabrique, 2005) définit la démocratie :

Le gouvernement de ceux qui n’ont aucun titre à gouverner.

(c’est à relire plusieurs fois !).

Et Platon déjà voit bien que la démocratie et l’anarchie, c’est au fond la même chose ! (on parle de démocratie réelle, hein, et pas de ce qu’on nous présente depuis toujours sous ce nom).

Enfin, même si je pense que l’esprit est assurément une émanation de l’activité du cerveau, j’ai de sérieux doutes quant à la possibilité de remplacer ce post par une quelconque "carte" de cette activité au moment où je l’écris. En tous cas ce sera bien après que les poules auront des dents... On peut donc être parfaitement matérialiste sans pour autant baver devant les absurdes prétentions des Folamour des neuro-sciences...

En résumé, on en restera encore longtemps devant des problèmes philosophiques, politiques, sociaux, etc. et je crains que cette "anarchie" dont il est question, ne soient qu’un nouvel avatar du néolibéralisme. Voir Pierre Dardot, Christian Laval, La nouvelle raison du monde, 2009

(un petit aperçu ici : http://jaidulouperunepisode.org/006_Laval_toutes_les_interviews.htm )

A+

babelouest @ 2010-07-10 12:23:21

Thierry, commençons par le commencement. Vous avez utilisé beaucoup de fois le mot "croire" dans ce billet : à mon avis c’est déjà s’aiguiller sur une fausse piste. Le jour où j’ai balancé aux ortie la religion que ma famille tenait à bout de bras, j’ai en même temps mis au rebut ce verbe qui ne voulait plus rien dire. Croire, c’est se donner un maître déjà : même si celui-ci n’est qu’un commode postulat, c’est déjà souvent trop.

Ne croyant pas, je n’ai plus que trois possibilités dans mes raisonnements : je sais, je ne sais pas, ou je fais des hypothèses. Si l’une d’entre elles est fondée, enracinée dans des résultats concluants et multiples, elle entre dans ce qu’on sait. C’est tout.

Différencier l’esprit et la matière me paraît aussi une prémisse sujette à caution. Pour moi, seule existe une matière, suffisamment souple pour fonctionner de manière analogique, et non numérique comme la plupart des ordinateurs. Ce qu’on appelle l’esprit est ce raisonnement analogique, souple et rapide, aux synapses tellement aléatoires qu’elles peuvent produire le génie. Bien entendu, cela sous-entend que la mort défait cet échafaudage complètement.

Pour ce qui concerne le système « anarchique », il semble que nous nous comprenions très bien, et que nos hypothèses coïncident. Chaque humain, et c’est bien ce que veulent éviter à tout prix les politiciens, ne peut pas se voir étiqueté simplement. Qui n’est pas à la fois membre de tel club de football, mais aussi ancien de telle ET telle écoles, piètre cuisinier mais bon conteur, aimant les enfants ET incapable d’en avoir, et ainsi de suite ?.... Chacun est tout cela à la fois, un facteur interagissant avec un ou plusieurs autres. Dans la tête tout s’ordonne naturellement, dans les rapports avec autrui également.

Un facteur joue très fortement en faveur de ces frustes personnages que sont les politiciens, êtres engagés dans un seul but ou presque : le Pouvoir. La télévision, puisqu’elle synchronise des millions de cerveaux en même temps (je n’emploie pas, exprès, le mot esprit), simplifie énormément la tâche du propagandiste qui veut implanter un message, puisque chacun l’aura reçu à l’identique : de simples discussions sur ce sujet auront tendance à l’implanter encore plus profondément, dans des termes très similaires, et malgré les différences entre les spectateurs. Si disparaissaient les grandes chaînes, les « grand’messes », alors l’emprise des indigents du bulbe deviendrait bien plus ténue. Les petites chaînes avec peu de moyens contribueraient, au contraire, à différencier les pensées.

Alors seulement, il serait possible d’aller encore plus loin dans complexification des rapports, et à envisager l’anarchie comme moyen naturel non de gouverner, mais de vivre ensemble. Je prends un exemple, tiré d’un reportage* dans une entreprise qui construisait des ordinateurs dans les années 80. Il s’agissait de ce qu’on appelait alors des »mini-ordinateurs », sortes d’armoires largement de la taille de réfrigérateurs « à l’américaine ».

Dans ce reportage, il est clairement établi que, malgré la complexité de la tâche, « bien au-delà de ce que peut produire un homme seul » selon le coordonnateur principal du projet, la plupart des choses se sont déroulées sous la forme d’échanges de services entre ingénieurs : le journaliste n’a pas dû vraiment se rendre compte à quel point ce mode de travail se rapprochait d’une anarchie constructive et réciproquement acceptée. Ce projet, qui prit pas loin de deux ans de leur vie, a dû changer leur façon de réagir aux rapports sociétaux. Comme le soulignait quelqu’un, « des mains se tendaient dans le brouillard, saisissaient d’autres mains... » .

L’anarchie est l’avenir de l’humain, si sont écartés ceux qui ne vivent que d’une prétendue supériorité sur les autres. Travaillons-y, ce seront nos descendants qui pourront prétendre non à y bénéficier (car il faudrait que d’autres le leur octroient), mais à la mettre en pratique.

(*) Tracy KIDDER, « eagle », Nouveaux Horizons 1982

luc nemeth @ 2010-07-10 15:01:44

Bonjour.

1) si on en croit l’avant-dernier § de cet article :

"Un anar­chiste peut avoir envie de fuir dans les bois pour quit­ter un monde qui lui déplait, mais ce n’est pas ainsi qu’il lut­tera contre les struc­tures de pou­voir, notam­ment les plus insup­por­tables. Un anar­chiste qui fuit la société fuit en même temps ses res­pon­sa­bi­li­tés politiques."

L’ennui est que les anarchistes, pour autant que je sache, ne disent... rien d’autre. Et on ne m’enlèvera pas de l’idée que de pareils propos, même quand ils ne poursuivent pas des buts de nuisance délibérée, ne font qu’aggraver le mal qu’ils affirment dénoncer.

2) on ne peut que croire sur parole l’auteur de cet article lorsqu’il indique, à propos de l’anarchisme, être "proche de cette famille politique plus que d’aucune autre". Reste à savoir : si ce qui l’en sépare n’est pas, dans l’immédiat en tous cas, insurmontable. Car enfin, et même s’il existe (paraît-il) différentes formes d’anarchisme, on voit mal comment aucune d’entre elle pourrait reposer sur un présupposé tels que :

" (...) par­tout, sur­tout dans les « grandes civi­li­sa­tions », des hommes prennent le pou­voir, d’autres hommes leur obéissent. C’est une loi uni­ver­selle. Inutile de la remettre en cause."

Thierry Crouzet @ 2010-07-10 20:13:35

Bienvenu à @NaOH, @babelouest et @luc

@NaOH La théorie de l’auto-organisation a peu de rapport avec la théorie des turbulences (même si certains phénomènes auto-organisés peuvent être décrits avec les mêmes équations). Quand je parle d’auto-organisation, c’est celle d’un grand nombre d’agents autonomes (des oiseaux, des hommes...) qui interagissent les uns avec les autres selon un nombre relativement faible de règles (et sans centre de contrôle). Un cyclone, ça ne colle pas trop.

J’ai ici même défini plusieurs fois l’anarchisme selon l’approche de Chomsky : lutter contre les centres de pouvoir qui ne sont plus nécessaires, ce qui suppose qu’on peut s’accommoder de certains. C’est une approche pragmatique qui me convient.

J’ai défini ce qu’était un matérialiste... et par votre position vous vous placez parmi les idéalistes, ce n’est pas mal, c’est le choix de 90% des gens. J’ai juste tenté de définir ces deux courants et de montrer que le matérialisme avait historiquement été minoritaire faute d’un arsenal théorique suffisant. Je n’ai pas dit qu’il avait aujourd’hui gagné, mais qu’il pouvait le faire, exactement comme l’anarchisme.

Sinon il est classique que dès qu’on s’intéresse à la liberté, à l’auto-organisation, on nous traite d’ultralibéraux. Vous croyez qu’il y a un rapport entre eux et nous ? L’économie est un monde qui entretient des liens non réciproques ce que nous ne supportons pas par exemple. C’est un point de divorce définitif.

@babelouest Merci pour ce témoignage sur l’anarchie. Oui une manière de vivre ensemble, et qui me convient mieux, et que les gens à qui elle convient mieux doivent pouvoir pratiquer. Personne ne veut imposer l’anarchisme à tout le monde, seulement nous disposons aujourd’hui tous d’un levier pour en faciliter l’avènement comme une alternative (et en existe-t-il une autre quand la complexité explose ?).

Sinon même si je ne suis pas croyant je ne peux ignorer le fait que certaines personnes croient et donc je dois utiliser le verbe pour décrire leur activité. Je montre aussi qu’en rejetant une croyance, on peut en adopter une autre. Il est très difficile, et sans doute impossible, de ne croire en rien.

"Je sais, je ne sais pas, ou je fais des hypothèses." C’est une forme de croyance en une méthode de vie. Personne ne peut en sortir puisque nous ne connaissons aucune vérité. Il est impossible de vivre sans cesse en faisant des centaines d’hypothèses. Quand je saisis un verre pour boire, je crois qu’il est bien devant moi.

Être matérialiste n’empêche pas de croire à un esprit dans une certaine mesure désolidarisé de la matière (non réductibilité de l’évolution par exemple aux lois physiques).

@luc Je crois que vous m’avez mal lu. Vous avez pris un morceau de mon discours et vous l’avez sorti de son contexte.

Quand j’écris « Inutile de la remettre en cause. », c’est pas moi qui parle, c’est ce que les hommes de pouvoir ont toujours dit, et en même temps, il n’existe aucune grande civilisation anarchiste, donc rien de faux. Mais j’écris tout de suite après « N’allons pas trop vite. » Et toute la suite de l’article a pour but de remettre en cause l’affirmation que vous semblez m’attribuer. Ce n’est pas ce que je fais.

Sinon toutes les expériences anarchistes que je connais ne sont jouées qu’en petits comités (quelques centaines d’individus, voire milliers, pas assez à mon sens pour faire monter la complexité au point de rendre inefficace les anciennes structures de pouvoir). Si vous avez des exemples qui me contredisent, je suis preneur. Ces anarchistes qui se sont ainsi regroupés en petites communautés ne pensent pas comme moi. J’admets qu’il en existe beaucoup d’autres qui pensent comme moi, mais je n’ai pas dit le contraire (sauf que nous n’avons jamais réussi à mettre en place l’anarchisme à grande échelle).

Moktarama @ 2010-07-12 13:44:13

Bon, j’arrive après la bataille, mais j’ai trouvé passionnante la discussion entre Crouzet et J. Vos différences notamment sont très intéressantes.

J s’appuie sur les travaux effectués depuis un siècle pour postuler la permanence de certaines caractéristiques profondes de l’humain, telles que la socialisation permanente et la recréation toute aussi permanente de structures de pouvoir. Vous, Mr Crouzet, postulez que le web est tellement révolutionnaire qu’il va modifier ces structures, l’individuation et la complexité des liens sociaux engendrés provoquant une sorte d’impossibilité mécanique de structures de pouvoir que vous qualifiez de "simple" .

Il me semble, à moi simple lecteur de votre échange, que votre prose, Mr Crouzet (et celle de nombreux autres "prophètes du web") , s’apparente de manière extrêmement proche dans sa substance (bien qu’en faveur d’idéologies différentes) à celle des philosophes des Lumières, ou de Hegel, ou de Marx... l’homme changerait, et il n’y aurait ni permanence des structures profondes ni donc "fatalité" à ce que l’homme en tant qu’animal social reproduise des structures justement intrinsèquement "sociales" , précisément. Il peut être intéressant de constater l’échec massif de toutes ces théories sur les changements chez l’homme, et le fait que vous parliez du web et d’interactions complexes ne change pas grand chose à l’affaire, on a eu droit à la Raison avec les Lumières par exemple (ce qui n’était pas un changement de paradigme moins grand que le web...) .

Par conséquence, je ne peux qu’adhérer aux thèses développées par J, qui a documenté ses propos de manière nettement plus sérieuse que vous, et si je souhaite à l’homme que votre prophétie se réalise, je pense effectivement que ce que vous prônez n’est au final pas bien différent de Tarnac : une belle idée qui fait fi de tout ce qu’on a appris sur l’espèce humain. Ne voyez-vous pas que même sur le net les structures d’influence et de pouvoir se reproduisent à l’identique ? Ne voyez-vous même pas que la manière dont vous réduisez la pensée de J pour la disqualifier en commentaires (contrairement à lui qui fait à mon sens preuve de finesse tant dans l’examen de votre pensée que dans l’exposé de la sienne) correspond à l’attitude d’un "mandarin" possesseur d’une part de pouvoir dans la société humaine (ou du moins ici, d’influence, et dans le champ de la société humaine dans lequel vous êtes devenus une "référence" ) ?

Bref, ce qui vous semble révolutionnaire me semble à moi la répétition d’un débat philosophique vieux comme l’homme. Et il semble bien que les travaux faits en socio infirment cette idée d’Homme Nouveau quel qu’il soit, en particulier dès qu’on parle des structures aussi profondes que la socialisation, la réception du discours ou la création automatique de structures de pouvoir. Vous admettez qu’il n’a existé aucune société de masse ET anarchiste... c’est peut-être tout simplement parce qu’une telle société n’est concevable qu’à l’échelle de la planète, dans un monde où l’homme serait "individué" comme vous dites. Seulement, un homme "individué" n’est plus un homme au sens d’espèce. Un groupe humain ne pourra voir une majorité en son sein être "individuée" , parce que nous avons des centaines de millions d’années d’évolution derrière nous, et que la philosophie n’a malheureusement jamais réussi à modifier le biologique.

C’est en ce sens que J (je crois, qu’il me sontredise si c’est faux) trouve votre rêve dangereux : si l’homme a une certaine permanence, cela n’aboutira qu’a recréer des structures organisationnelles (même dans la complexité du web, on les voit en permanence se créer, ces structures, et elles n’ont rien à envier aux autres) tout en s’illusionnant du fait qu’on aura dépassé l’Homme. Ca rappelle nombre d’échecs rencontrés au cours de l’histoire...

luc @ 2010-07-12 14:06:22

merci à Moktatarama d’avoir et si besoin est rappelé que "même sur le net les struc­tures d’influence et de pou­voir se repro­duisent à l’identique". En fait elles s’y reproduisent... de manière très amplifiée, puisque dans la mesure où il n’y a pas, officiellement, circulation d’argent (ce n’est pas même la peine de répondre à ça), ne restent plus, que les enjeux de pouvoir.

J @ 2010-07-12 18:35:19

Merci Moktarama. J’avoue que ça fait du bien de voir autre chose sur ce blog que quelques adorateurs gourouïfisés, ou les logorrhées malsaines de Triple000.

J’ai bien noté l’url de votre blog.

Je ne réponds pas à ce que vous dites, car à part quelques détails (nature des nouveaux pouvoirs, statut de "référence" (?) de crouzet, votre comparaison avec les Lumières que pourtant je trouve intéressante, et quelques autres choses), je me retrouve dans ce que vous dites.

000 @ 2010-07-12 20:20:45

"J’ai bien noté l’url de votre blog"

N’hésite pas à aller commenter chez lui :-)

On verra si tu t’amuses longtemps entre gens gris.

J @ 2010-07-12 20:59:55

Bah, les bruns dans ton genre, inconscients de leur tare, font partie du spectre des couleurs, aussi, hélas...

:)

face à la Meute @ 2010-07-13 01:19:13

"la philosophie n’a mal heureusement jamais réussi "

-->

Réponse de Yann Moix, que J va adorer :

"Avec les mots, on peut changer les choses. Les mots ne sont pas que des jouets morts, des poupées inanimées. Les mots sont aussi un instrument de combat. De guerre. Aux mots pourris et anonymes déjections internautiques, nous avons répondu par des mots d’écrivain.

Je hais Internet.

A la foule qui opine et gueule, pleine de bave ruisselante, j’ai adressé des mots qui pensent et cognent. Qui savent penser et qui savent cogner.

Je suis écrivain parce que c’est avec les mots que je suis le plus dangereux. C’est avec les mots que je frappe le mieux.

Mes mots ont participé à la libération de Polanski.

Les écrivains sont importants.

Un journaliste, c’est celui qui hurle avec les loups.

Un écrivain, c’est le contraire d’un journaliste : c’est une absence de loup. C’est un homme. Un homme seul. Qui défend les autres hommes seuls.

face à la Meute nous avons gagné.

"

http://laregledujeu.org/moix/2010/07/12/359/veille/

Kevin Gil @ 2010-07-16 13:38:50

Ce qui a manqué aux anarchistes http://ping.fm/4xbCA

Baptiste Pernet M. @ 2010-07-16 14:44:13

Ce qui a manqué aux anarchistes - http://blog.tcrouzet.com/2010/07/05/bug-anarchiste/

autre point de vue @ 2010-08-13 11:03:13

Si nous prenons un peu de recul, nous pouvons constater que l’auto organisation des hommes existe depuis toujours: "les chefs sont aussi des hommes".

Lorsque les hommes s’organisent en société, volontairement ou non, c’est un système autoritaire ou hiérarchique qui est mis en place.

Ce qui change, c’est ce qui permet de créer cette hiérarchisation: l’argent, la force, le sexe, le nombre. D’autres ont proposés des choses irréelles la race ou la foi toujours afin de créer une hierarchie...

Les anarchistes sont bien conscient de ce état des choses et n’accepte que l’autorité de compétence: Je fais confiance à mon cordonnier pour réparer mes chaussures.

Le défi des anarchistes est donc très complexe, puisqu’il s’agit de mettre en place un nouveau système d’organisation en n’utilisant que ce nouveau système d’organisation.

La lutte contre les pouvoirs en place est indissociable de l’anarchisme même en Anarchie. C’est le seul moyen de lutter contre les dérives autoritaires ou les dictatures.

Enfin l’anarchie n’est pas la meilleure des mondes, il y aura sûrement toujours des problèmes et des conflits.

La différence principale par rapport à un système hiérarchique (démocratique ou non) c’est que les hommes prendront leurs responsabilités et assumeront les conséquences.

Thierry Crouzet @ 2010-08-13 11:47:13

Intéressant cette façon de voir le modèle pyramidal comme une forme d’auto-organisation, puisqu’en effet rien au-dessus n’impose cette forme.

Toutefois quand on se place dans un processus historique, un chef peut en désigner un autre... le système global est bien sûr auto-organisé mais les sous-systèmes ne le sont pas toujours.

babelouest @ 2010-08-13 12:16:08

Bien sûr, il peut se créer dans un modèle anarchiste une sorte de pyramide. Cependant, à la différence des pyramides que l’on connaît en particulier en France, pays au mode jacobin s’il en est, c’est qu’au lieu de voir le pouvoir et ses retombées descendre du sommet, au contraire c’est le fait d’élargir la base et sa complexité qui déclenche automatiquement un niveau supplémentaire. C’est le système des cercles, ou Soviets, de Bakounine. Un groupe, des groupes de 20 ou 30 personnes ou familles de base se concertent séparément, et s’il y a intéractivité entre ces cercles de base, ceux-ci élisent ponctuellement un rapporteur qui ira siéger dans un autre cercle comprenant des représentants de plusieurs cercles. Ce rapporteur aura le droit de vote, une fois, pour régler ce litige ou ce problème d’organisation.

Si l’affaire est décidément complexe, rien n’interdit à ce nouveau cercle des cercles d’élire pour une seule fois un représentant, qui ira porter la décision dans un autre cercle plus vaste géographiquement, et ainsi de suite. Le principe étant que ce modèle de cercles ne sert qu’une fois. Une autre fois, ce seront des structures d’un style identique qui seront créées, avec d’autres personnes, correspondant à des compétences différentes, avec un résultat différent.

Oui, aussi bizarre que cela puisse paraître, une telle forme d’organisation "au coup par coup" a fonctionné en Russie, avant que Lénine n’y mette un point final en créant un Soviet Suprême inamovible, avec des membres élus une fois pour toutes.

Le plus dur, en fait, c’est la phase intermédiaire entre ce qui existe aujourd’hui, et ce type de gestion, qui implique nécessairement une période de flou, "d’anarchie" dans l’acception que connaît le citoyen de base aujourd’hui. Pour rebâtir mieux, il est souvent nécessaire de détruire d’abord.

Thierry Crouzet @ 2010-08-13 12:36:59

Ce modèle des cercles n’est pas pour moi une solution... certains problèmes ne peuvent être traités hiérarchiquement (que la pyramide se construise d’elle-même ou soit imposé n’y change rien).

Pour moi, c’est l’idée même de représentation qui est inopérante.

babelouest @ 2010-08-13 12:54:14

"Pour moi, c’est l’idée même de repré­sen­ta­tion qui est inopérante."

Thierry, le représentant a un mandat, un mandat direct. Si la solution la plus choisie ne correspond pas à celle de ses mandants, il votera non, tout simplement. Seule condition, il sera bon que le mandataire soit suffisamment éclairé sur la question débattue, pour faire valoir la décision de ses pairs, ceux qui l’ont choisi, en apportant les arguments nécessaires.

Qu’on me dise en quoi précisément ce type de fonctionnement est inadéquat. Le débat est ouvert.

[Edition] J’ajouterai que le problème des partis actuels est précisément cet avis de la base, avis sanctionnant, qui n’est pas pris en compte. C’est ce qui se passe au PS, selon des personnes qui y militent. C’est aussi ce que l’on pressent dans des Partis encore plus à gauche. Dommage.

Thierry Crouzet @ 2010-08-13 13:30:42

Inadapté à la complexité... peut importe l’origine du système hiérarchique, car ce modèle des cercles est tout simplement de la hiérarchie bottom-up.

Henri A @ 2010-08-13 17:13:20

Le problème avec les vaste mots du type "auto organisation", c’est qu’il est utilisé comme tous les autres mots, c’est à dire pour faire le cake, sans son domaine de définition. Il faudrait bien préciser l’échelle.

C’est un peu le même genre d’erreur que l’on fait quand on parle de choses quantiques, atomiques, moléculaires, biologiques, newtonnesque, cosmologiques, et au milieu de tout ça, ontologiques. Tout cela en oubliant allègrement les échelles.

babelouest @ 2010-08-14 09:27:28

"Inadapté à la com­plexité… peut importe l’origine du sys­tème hié­rar­chique, car ce modèle des cercles est tout sim­ple­ment de la hié­rar­chie bottom-up."

Précisément, il serait bon que, le plus souvent possible, nous repartions de données simples. Cela remet naturellement tout-à-fait en cause la mondialisation néolibéraliste, qui vit précisément de la complexité. L’hyperspécialisation peut abaisser les coûts pour les patrons "du haut", mais elle oblige à des sophistications dans le montage de pièces fabriquées dans des points éloignés les uns des autres (il suffit de penser à la localisation des centaines d’ateliers qui font un Airbus, par exemple). C’est l’exemple même du modèle qu’il faut changer. Cela se fera au détriment de certaines commodités, dont la plupart des gens savent se passer, donc ce sera très bien, et rendra tout naturellement plus proches les membres de la Jet Society et le reste du monde.

Le secret du système dont je donne quelques bases est donc d’abord une grande simplification, qui mettra à bas le capitalisme. Son moteur de base, le profit (qui n’est pas la rémunération, mais le gain né du risque et de la négation des scrupules) sera banni, tout simplement. Plus de banques, du moins telles que nous les connaissons. Que de changements !

Qui serait prêt à sauter le pas ?

Thierry Crouzet @ 2010-08-14 09:55:21

Je propose tout le contraire (et il est faut que les manager recherchent la complexité... parce qu’elle n’est pas contrôlable).

http://blog.tcrouzet.com/alternative-nomade/

Poursuivre la simplicité, c’est leur donner toutes les armes pour nous contrôler.

babelouest @ 2010-08-14 10:03:24

Mais précisément, l’alternative que je propose ne veut PAS de managers. Nous n’avons décidément pas du tout la même utopie en tête, la mienne est peut-être trop révolutionnaire au sens vrai du terme, mais c’est ainsi que je la conçois.

C’est bien pourquoi je propose de mettre à l’index la notion même de profit.

Thierry Crouzet @ 2010-08-14 10:12:40

Essaie de lire mon texte, tu verras mes arguments.

Ton utopie nous conduirait droit à la dictature... pas à la révolution.

La simplicité n’est pas le bon chemin. C’est celui des Sarkozy est autre bougres justement. Les puissants veulent la simplicité pour assoir leur contrôle. En plus dans un monde simple, le totalitarisme est le système politique le plus efficace (et c’est pourquoi il s’installe d’ailleurs).

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