J’ai commencé par m’intéresser au superorganisme avec Starglider, j’ai alors glissé vers le flux, ne m’intéressant plus en quelque sorte qu’à la circulation sanguine du superorganisme, j’ai fini par aboutir à l’idée que nous devenions des nomades dans ce flux, des espèces de bateaux ivres.

L’alternative nomade dans sa version initiale soufrait de ces trois glissements. Les idées se carambolaient, se superposaient, cherchaient elles-mêmes leur chemin vers la mer. Maintenant qu’elles sont plus claires pour moi, il m’a semblé nécessaire de les autonomiser, même si elles restent liées en filigrane.

Propulseurs dans le flux (ePub disponible) puise dans L’alternative nomade tout ce qui concerne le flux, l’information, notre façon de vivre en ligne et d’éprouver un bonheur qui peut nous détourner du consumérisme. Ce texte m’a servi d’échafaudage pour écrire l’alternative, j’ai maintenant réussi à le démonter et à le remonter ailleurs, au milieu d’un champ. Il apparaîtra peut-être plus clairement, surtout il laissera le véritable sujet de l’alternative s’imposer.

J’attache beaucoup d’importance à L’alternative nomade. J’espère que dans sa nouvelle version, à laquelle je travaille encore, ce texte apparaîtra plus clairement comme la suite directe du Peuple des connecteurs. J’y formalise des idées qui en 2005 étaient encore confuses, souvent de simples intuitions, j’y montre que nous disposons d’une arme de transformation sociale surpuissante, n’en déplaise aux apparatchiks de l’immobilisme politique, ces maîtres du bon sens défaillant, ces hypocrites qui plongent les hommes dans la merde et qui, après, utilisent le fait qu’ils soient dans la merde pour justifier de ne rien changer.