Il y a cinq ans, j’écrivais Le peuple des connecteurs. J’y défendais l’idée que certains parmi nous développent un nouveau mode de vie. Les connecteurs s’organisent différemment, étudient différemment, travaillent différemment… mais ils changent le monde.

Plutôt que se trouver une place dans la structure sociale existante, à domination pyramidale, ils se créent leur propre place dans un réseau relationnel de plus en plus dense. Ils se connectent, ils font du lien leur objectif de vie.

Avec L’alternative nomade (extraits disponibles en ePub), je reviens à cette idée de lien, je la décortique, je montre à quel point la connexion est une arme redoutable de transformation personnelle qui, si elle se déploie, peut devenir une arme de transformation économique, sociale et politique.

Je défends l’idée que plutôt que d’opter pour la simplicité volontaire, nous devons opter pour la complexité volontaire, qui par effet de bord implique un mode de vie matériellement simple. Il ne s’agit pas de renoncer à un mode de vie plaisant pour un mode de vie plus austère, trop peu d’humains sont masochistes, mais d’embrasser une alternative joyeuse qui peut aboutir au même résultat.

À mon sens, L’alternative nomade est mon essai le plus important, le plus pur, aussi peut-être le plus difficile à lire, surtout la démonstration initiale, qui, sans être mathématique, enchaîne une série de théorèmes.

Depuis quelques mois, j’ai diffusé une version préliminaire du texte, assez confuse car elle parlait en même temps du flux et des liens. J’ai tout trié, tout repris, tout resserré. Je diffuse gratuitement le début, jusqu’à la fin de la première démonstration, qui s’achève par la présentation de ce que j’appelle le cycle de transformation.

Le texte complet sera disponible en août sur publie.net et se substituera alors à la version actuellement diffusée. Une version papier est déjà disponible sur lulu.com et, à la rentrée, je contacterai quelques éditeurs pour voir si la diffusion papier traditionnelle les intéresse.

J’ai maintenant l’impression que pour moi un cycle s’achève. Je suis parti d’une intuition que j’ai peu à peu étayée, avant de lui donner une forme de plus en plus rigoureuse. C’est à vous d’en juger.

Je ne sais pas vers où cette réflexion me mènera à l’avenir. Sans doute à rencontrer toujours plus de gens pour me livrer à la complexité volontaire. Côté écriture, j’ai des idées plutôt littéraires que théoriques en ce moment… mais on n’échappe jamais à sa configuration cérébrale, la littérature n’est pas loin de l’essai chez moi et réciproquement.