Au cours des vacances, sans doute sur les cimes pyrénéennes, j’ai eu l’intuition que la démocratie était une conséquence de la complexité. Elle apparaît parce qu’il faut plus de liberté individuelle pour gérer la complexité. J’avais pratiquement effectué cette démonstration dans L’alternative nomade sans la pousser à bout.

Ce matin, j’ai comparé l’évolution de la population mondiale et l’évolution du nombre de démocraties, celles avec un indice Polity supérieur à 8, c’est-à-dire où la liberté est maximisée. La corrélation ne me surprend pas. Dans la nouvelle version de mon livre (pas encore en ligne), je démontre qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence.

J’insisterai sur les dangers de parler de décroissance ou de simplicité. Si la courbe de population, ainsi que toutes les celles qui signent la complexification (longévité, production d’information, échange d’information, innovation…), venaient à décroître, nous tendrions dangereusement vers la dictature.

Les Khmers verts ont déjà été stigmatisés. Je crois que tous les partisans de la simplicité volontaire et de la frugalité doivent revoir leur vocabulaire. Je vais m’attacher à relire leurs discours, à traquer les glissements sémantiques à mon sens dangereux.

Je suis en train de me dire que je devrais titrer mon livre La complexité volontaire (sous-titre actuel) plutôt que L’alternative nomade. Le nomadisme sur le graphe social est la conséquence de la complexité volontaire, je n’en parle qu’à partir du milieu du livre. Tout commence avec l’explosion de la complexité et la nécessité de nous y adapter (on voit ce que deviennent les populations des pays surpeuplés incapables d’instaurer la démocratie).