J’ai évité de parler de WikiLeaks, tout le monde le fait, puis, à force d’entendre des bruits, j’ai fini par avoir quelques idées en rapport avec cette affaire, elles complèteront bientôt la version définitive de J’ai eu l’idée, bientôt sur publie.net.

J’ai eu l’idée qu’un monde sans secret serait invivable. Nous avons besoin de mystères.

J’ai eu l’idée que la transparence totale ne peut être exigée d’un gouvernement. Par régression, elle implique la transparence totale des fonctionnaires, puis des gens avec qui ils interagissent, c’est-à-dire chacun d’entre nous. Je veux garder mon jardin secret. Quand je me promène en garrigue, je n’ai pas envie de voir surgir des olibrius qui auraient envie de me parler à ce moment. Je veux avoir le droit de couper mon téléphone et tous les autres mouchards.

J’ai eu l’idée que, pour forcer une organisation à la transparence, une armée ou un groupe pétrolier par exemple, il faut soi-même se protéger en cultivant l’opacité, afin de ne pas se mettre en danger. Militer pour la transparence d’une organisation implique de soi-même refuser la transparence. Pour réussir à révéler les secrets des autres contre leur volonté, ce qui s’appelle espionner, il faut soi-même avoir des secrets.

J’ai eu l’idée qu’une pratique qui se contredit elle-même devait être abandonnée.

J’ai eu l’idée que toute théorie sociale qui exige la définition de seuils et de paliers était suspecte. Pourquoi mettre le curseur à tel ou tel endroit ? Soit une chose est autorisée, soit elle est interdite. Devons-nous alors totalement cesser de boire de l’alcool avant de prendre le volant ? Je ne bois pas, mais j’aime les babas au rhum.