Thierry CROUZET
Les community managers sont des putes
Les community managers sont des putes

Les community managers sont des putes

J’ai lancé cette phrase à Ouessant lors d’une conférence. Comment vais-je la concilier avec le cours et la conférence publique que je donnerai la semaine prochaine à Lausanne dans le cadre d’une nouvelle formation lancée par le Centre suisse d’enseignement du marketing (SAWI). Leur objet sera justement la gestion des communautés.

Depuis que je tiens mon blog, je suis un community manager. J’essaie de répondre aux commentateurs, j’écris parfois des articles pour préciser ou répéter ce que j’ai déjà dit, je dialogue avec mes lecteurs sur Twitter, un peu sur Facebook, j’interagis avec d’autres blogueurs à travers leurs propres articles quand ils croisent mes sujets de réflexions, je suis toujours disponible pour des rencontres IRL chez moi, dans les cafés, lors de débats.

Suis-je pour autant une pute ? Qu’est-ce que j’entends pas là ? Je ne suis jamais allé dans les forums recruter des lecteurs, je n’ai jamais effectué de spam bombing, sauf à l’occasion de mon expérience Twitter, je n’ai jamais tenté de racoler de nouveaux amis, 99% de mon réseau Facebook s’est constitué sans que je n’invite personne. Je n’ai jamais cherché à faire du racolage sur Google, pourtant j’ai longtemps été un spécialiste. Tout ça pour dire que ma communauté s’est construite naturellement, au fil des rencontres avec des lecteurs, sur le Net ou ailleurs.

Comme toute communauté, elle se transforme sans cesse. Des lecteurs partent, d’autres arrivent. Je n’ai jamais eu une politique de croissance mais juste de vie. Ma communauté doit m’aider à avancer, et j’espère que ses membres avancent avec moi. J’applique La stratégie du cyborg.

Maintenant, quand une entreprise embauche un community manager, a-t-elle les mêmes objectifs que moi ? Je n’en suis pas sûr. Elle vise la croissance et plus le manager aligne de nouveaux amis plus on l’applaudit. Tout est permis. On se lie pour se lier. Nous ne sommes pas dans la réciprocité libératrice dont je parle dans L’alternative nomade. Faire croire à quelqu’un que vous êtes son meilleur ami, c’est un peu comme faire croire que vous l’aimez, le temps d’une étreinte. D’où le mot pute.

La taille d’une communauté n’a aucune importance. C’est la densité du réseau et son animation qui devraient importer. Il ne s’agit pas de coucher de temps à autre mais d’entretenir une relation soutenue. Tout ce que je vais pouvoir faire lors de la formation SAWI, c’est répéter cette règle : créez des liens réciproques.

Nous ne sommes plus à l’âge du marketing. Ce mot devrait être banni de notre langage. Nous ne cherchons pas à vendre mais à entretenir une relation réciproque. Le marchand et le consommateur ne fusionnent pas mais s’interpénètrent. Ce qui compte c’est la vie, c’est l’expérience.

En fonction de ce qu’on dit, propose ou fabrique, il existe sans doute une taille mécanique de la communauté. Je ne suis pas un auteur de bestsellers, je creuse dans des directions peu grand public, il serait stupide que j’espère rassembler des millions de lecteurs dans ma communauté. Si je voulais le faire, je devrais faire la pute et, en plus, trahir ce que je suis pour satisfaire cette audience supplémentaire.

Il me semble qu’il faut trouver sa communauté, savoir la faire vivre et évoluer avec elle, sans bien sûr savoir où elle nous mènera (peut-être, pour moi, au bestseller). Même le mot management devrait être banni. Nous ne gérons rien. Nous vivons, nous réagissons, nous interagissons. Une communauté ne se développe, au sens organique, que si elle n’a pas de but identifié, que si elle explore l’espace des possibles. C’est une expérience existentielle.

J’ai vu des entreprises étudier leur communauté avec des outils statistiques monstrueux. Tout transformer en graphique. À partir des chiffres, des listes d’amis potentiels s’alignent, des cibles pour une armée de community managers indifférents, dont le seul but est de se connecter pour, après, explorer les nouvelles branches de leur réseau et recruter, toujours recruter. Tout cela aidé par des robots, des analyseurs sémantiques qui traquent tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux.

Le but de ces community managers est de simuler l’intensité des échanges. Dans d’autres temps, cela s’appelait le matraquage publicitaire. Plutôt que d’arroser avec un seul message, on cible maintenant chacun de nous de manière personnalisée. Plutôt que de distribuer de gros paquets d’argent à des médias, one-to-many, on embauche donc des community managers qui vont s’adonner au one-to-one. Rien ne change au final. On a détourné les promesses du one-to-one en le massifiant. On a vérolé la notion de lien.

Ma vision est incompatible avec celle des grandes entreprises capitalistes qui embauchent des community managers. Elles se fichent de l’existence, seul compte le rendement. À chacun de nous de choisir son camp. Surtout qu’on ne me parle pas du principe de réalité. Quand des consultants guignols vendent des amis à des entreprises, ils sont des putes et même des connards prêts à tout. Je les exècre.

Pour moi, l’animateur de communauté doit appartenir à la communauté. Un consultant extérieur, ou missionné temporaire, ne peut pas tenir ce rôle. On ne peut réellement animer que sa communauté. Dans une entreprise, tous les employés doivent effectuer ce travail. Tous doivent répondre aux commentaires, tous doivent interagir. Certains journaux commencent à le comprendre. L’audience qui importe n’est plus celle cumulée du titre mais celle agrégée de chacun des journalistes.

La pute a le mérite d’être franche et d’annoncer son tarif. Les traitres vous font croire qu’ils vous aiment pour se jouer de vous. Ils se font passer pour vos véritables amis avant de vous escroquer.

Les techno-sceptiques se moquent des prophètes d’Internet. Ils les accusent d’avoir prédit que le réseau amènerait plus de démocratie. Je me demande bien qui a été assez con pour annoncer une chose pareille. Nous avons dit, et je le répète, qu’Internet peut être un outil pour inventer une nouvelle société. Cette invention ne se fera pas seule (et c’est pour ça que j’écris sur le sujet). À nous ne de pas nous laisser entraîner par la facilité. Il en va de même pour les entreprises. Entre faire vivre une communauté et avoir une communauté à tout prix, il faut choisir. Quand la communauté se réduit à un outil commercial, l’humanité fait un grand pas en arrière.

Une entreprise peut être sincère. Si elle vend des patates cultivées par des gens qui aiment la patate à des gens qui aiment la patate, la communauté se construit naturellement. Un community manager qui pousse des cigarettes Marlboro en ligne est-il sincère ? Celui qui pousse de l’alcool, des antidépresseurs, des SUV polluants ? Ils devraient tous se poser la question. Agissent-ils en accord avec leurs valeurs ? Qui a envie d’être le Robert Scobble d’Areva ? Est-ce que j’aime pousser Thierry Crouzet ? Est-ce que je suis sincère avec moi-même ?

Et ne me traitez pas ne naïf. Je ne peux aller voir une pute que si je tombe amoureux d’elle.

greg @ 2010-09-16 10:59:58

Excellente réflexion Thierry !

Merci de l’avoir partagée !

Arnaud @ 2010-09-16 11:57:35

Avec de genre de titre, ça fait un peu racolage passif et LE sujet trendy à la mode.

Bref un titre choc qui fait un peu pute ;).

Par contre le fond du billet fait bien réfléchir. Et au final, que signifie une communauté pour une entreprise? Est-ce que ce n’est pas le mot déguisé pour se redonner une image en remplaçant le mot "cible". On change la sémantique guerrière "cible", "objectif" etc. par une beaucoup plus trendy : "communauté", "discussion" etc. et tout ça permis par une "pute", le community manager de bas-étage.

Nathalie Goulevant @ 2010-09-16 12:05:58

Bonjour Thierry,

Tout d’abord j’ai aimé votre article. mais vraiment. pas juste pour vous flatter. Je l’ai aimé parce que je m’y reconnais. Après j’ai vu ceux qui vous trouve naïf, ceux qui vont vous dire que la provocation est une façon détournée d’attirer l’attention, que provoquer c’est une façon de mieux faire parler de soi, qu’être à contre courant est une façon d’intégrer le courant. Bref, je me fous de tout cela et j’aime la provocation et la naïveté car quand on l’assume ça donne des réflexions pertinentes. les deux pieds dans le plat. Je dois vous avouer que tous les matins quand je me lève je me demande si je suis une pute, et si non, est ce que je vais le devenir par la force des choses. je me trouve dans une situation similaire à la vôtre, dans le sens où je dois préparer une conférence sur les enjeux du community management (dans le but de vendre ce service dont l’agence pour laquelle je travaille c’est pouvu). Et dans ce contexte j’ai dû mal à savoir comment je vais concilier ce que je pense vraiment de ce que je fais (ne pas être une pute) et la promesse (heurk, être une pute) que je vais devoir formuler pour amener de potentiels clients à venir bosser avec nous. Parce que malgré tout, dans ce monde, tout le monde doit bouffer. Entre, en foutre plein la gueule pour séduire de nouveaux clients et être fidèle à moi-même, j’ai dû mal à fixer la limite. Et vous comment faites-vous?

Dsl pour ce commentaire indécemment long, mais vous m’avez donné envie de parler.

Merci pour votre provocation, elle m’a fait du bien.

Nathalie.

laurent @ 2010-09-16 12:09:10

Merci pour ce billet très riche.

Vous écrivez : "Une com­mu­nauté ne se déve­loppe, au sens orga­nique, que si elle n’a pas de but iden­ti­fié, que si elle explore l’espace des pos­sibles. C’est une expé­rience existentielle."

Les entreprises ne sont pas prêtes à mon sens d’atteindre cet Olympe de la vertu communautaire dans la mesure où effectivement, leur porte d’entrée restera toujours le rendement à travers une approche déterministe du temps (les fameux plannings n’ont pas disparu des process !) et non indéterminée.

Autrement dit, une approche recherchant le maximum de "visibilité", tandis que l’approche organique réclame le maximum de "découverte".

Ce sont là deux philosophies du web social (si l’on peut dire) qui s’affrontent à mon sens : et je rejoins parfaitement votre propos suivant : "à chacun de nous de choisir son camp."

A cet égard, vous pointez plus particulièrement du doigt les grands groupes. Mais ne doit-on pas considérer qu’in fine, toute entreprise, même petite, cherchera son retour sur investissement ? C’est une différence majeure avec votre position d’auteur, pour qui semble-t-il, le best-seller n’est pas une finalité, mais une simple éventualité.

Il n’y a guère que l’entrepreneur "ne voulant pas trop grossir" qui pourrait encore utiliser le même moteur que le vôtre. Remarquez, ils sont assez nombreux dans l’artisanat, le petit commerce, ou le consulting...

Reste à voir si les grandes entreprises (et les entrepreneurs ambitieux) seront, par essence, éternellement orientés vers un usage du web social en tant qu’outil, et non en tant qu’éthique - j’entends par ce terme, le web social comme nouvelle façon "d’être" au business.

La pression qu’elles se mettent - et que leurs actionnaires leur mettent - ne plaide bien sûr pas en faveur de cette éthique.

Pour autant, on peut espérer encore faire confiance aux individus (en l’occurrence ici des community managers agissant en légion auprès de millions de consommateurs) en cela qu’ils sont confrontés-frottés les uns aux autres à travers le web social.

S’il est évident que l’on entre dans un web social de plus en plus "spammant", s’il est certain que les "cibles" n’en sortent pas indemnes, j’ai la faiblesse de croire que derrière chaque spammeur-community-manager se tient un individu, lequel pourrait ne pas non plus sortir indemne de sa relation avec les internautes...

Autrement dit, le lien, même unilatéral au départ, peut au moins conduire - si ce n’est à la réciprocité - à l’interpellation. Autrement dit, le lien vérolé peut aussi, parfois, muter en lien vertueux...

Le web social, pour placide qu’il peut paraître aux yeux des entreprises (approche "outil") est un engrenage - et en cela une expérience malgré tout ! - que les managers ne peuvent manipuler impunément. J’insiste sur ce dernier mot.

En quelque sorte, s’ils ne viennent pas à l’éthique, l’éthique (ou plutôt des bribes) viendra à eux.

On peut "raisonnablement" l’espérer.

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 12:21:26

@Nathalie Dans la perspective du revenu de vie, il faut travailler pour faire ce qu’on aime, dans le sens de ses valeurs. Et même si le revenu de vie n’est pas encore implémenté, et ce n’est pas pour demain, je crois qu’il faut faire comme. Manger, c’est une chose, mais tout le reste doit être accessoire.

Donc, je dis ce que je pense, même avant d’aller donner un cours correctement payés et si ça ne plait pas, j’assume. Je ne cherche justement pas à me faire des amis à tout prix.

Ne pas être droit dans ses baskets finit par affecter le moral.

@Laurent Dans L’alternative nomade, j’évoque cette contagion, cette tendance des liens à devenir réciproques dans le temps. Je suis persuadé que l’usage des outils sociaux ne laissera rien indemne, surtout pas les entreprises... et je montre qu’elles ne pourront pas survivre à la socialisation massive.

PS : c’est aussi une conséquence du Web social actuel d’avoir tuer les conversations.

laurent @ 2010-09-16 12:52:38

Je vais lire avec intérêt "L’alternative nomade". Tiens, voilà que je vais devenir crouzetien ;-)

Bonne journée !

000 @ 2010-09-16 13:11:09

Au-delà des méthodes de promotion, il y a une distinction à faire entre le marketing pour un produit positif, et le marketing pour un produit négatif.

Le marketing pour un produit négatif, même utilisant un "bon" mécanisme de réciprocité des liens, reste négatif :

il n’y a aucune façon pour un vendeur de cigarettes ou de vodka de développer un bon marketing. A la base, son produit est vicié : il vend la maladie et la mort, en plus de la dépendance financière à un objet coûteux au quotidien, qui pèse sur le pouvoir d’achat.

Le vice principal des agences de marketing, c’est d’aider à distribuer des produits nocifs.

La perversion secondaire des méthodes marketing consistera à faire croire aux consommateurs, qu’ils sont libres et rebelles en consommant des cigarettes et de la vodka, alors qu’ils ne sont que des poupées mécaniques d’une industrie de la mort.

Des esclaves, davantage soumis aux cigarettes qu’à Sarkozy.

Ils se révoltent contre Sarkozy, mais ils se croient libres avec leurs cigarettes, qui les tuent davantage que Sarkozy.

-

La première question à se poser est :

"quelle conséquence a l’augmentation de la consommation du produit dont je fais la promotion ?

Ce produit mérite-t-il d’être promu ?"

La promotion d’un film d’auteur n’a pas la même conséquence que la promotion des voitures à pétrole.

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La comparaison avec les putes laisse un peu de côté cet aspect, en se focalisant sur la méthode de vente.

Le plus important n’est pas la méthode de vente, mais le produit vendu. Ce produit est-il nocif ou positif ?

La question de l’éthique des méthodes de vente est déjà secondaire, par rapport à l’éthique du choix des produits vendus.

unouveaucompte @ 2010-09-16 13:11:59

3 commentaires à 12h55

le reste des signaux twitter (T ou RT)

Voilà le nouveau commentaire - on donne à lire sans plus s’arrêter sur la réflexion.

L’accroche du texte est maline. Elle interpelle. Le raisonnement est éclairant et je suis assez en accord sur votre conclusion.

Lucile Reynard @ 2010-09-16 13:43:07

Bonjour Thierry,

Il est certain que toutes les entreprises ne sont pas dans l’esprit le long terme cependant il est certain également que sans réciprocité pas de réseau ni de communauté qui se forme. Donc, au community manager d’être compétent et de former sa communauté correctement aussi bien que son entreprise non ? C’est drôle car ici pleins de retwitt de CM mais aucun réel commentaire...

Par ailleurs, sur le mot pute, merci de ne pas l’utiliser à tord et à travers, votre propos étant suffisamment porteur, je pense qu’il est inutile d’invoquer les prostituées pour le vendre. En sus, j’ajouterais qu’elles ne font pas croire aux hommes qui les paient qu’elles les aiment, ceci étant plutôt l’apanage des Don Juan et autres charmeurs sans peur et sans reproches...(Désolée, mais je suis assez hérissée par l’usage systématique et dépourvue de toute réflexion ce mot lorsqu’il s’agit d’insulter)

saM @ 2010-09-16 13:58:17

Tu pars du principe qu’une entreprise engage des community managers.. uniquement pour recruter. En pratique c’est faux, généralement pour le recrutement une entreprise va faire du marketing. C’est à dire organisés des events, faire de la pub sur facebook. Aucun rapport donc avec le CM. Le CM est là pour adapter le contenu de l’entreprise aux différents médias sociaux, établir le contact et entretient la relation avec la communauté et faire en sorte que le contenu puisse être à la disposition de tous.

Alors oui, pour beaucoup d’entreprise médias sociaux riment avec recrutement, publicité, opportunité marketing. Mais quand il s’agit de créer une pub pour recruter, etc. c’est rarement le fait de CM. J’ai donc du mal à comprendre cette article.

Lily @ 2010-09-16 14:39:08

Hello,

J’ai lu l’article et les commentaires avec le plus grand intérêt...

Je suis globalement d’accord avec le propos de l’article.

Cependant, une chose importante : le CM, à mon sens, n’est pas quelqu’un qui fait du marketing ou de la pub (il y a confusion là), c’est quelqu’un qui est là pour dire à l’entreprise "Ce que vous faites, là, c’est pas terrible, vos utilisateurs, vous ne les entendez pas, ils n’en pensent pas moins". Et le besoin se situe là.

C’est un lien communicant dans un sens et dans l’autre, une source d’information et une force d’écoute (longtemps absente) et non une force de vente.

La communauté n’a pas besoin de CM pour vivre, on est bien d’accord. Elle a besoin de lui pour transmettre son message et en recevoir.

IL ne faut pas se tromper de cible, si le CM ne transmet pas dans un sens et dans l’autre, mais est juste là pour refourguer un produit à tout prix, ce n’est pas compliqué : ce n’est pas un CM.

Enfin, comme tout métier, il y a des personnes qui n’ont aucune déontologie et seront "fausses" et d’autres qui en ont un minimum (de déontologie) et qui aiment tout simplement discuter, échanger sur un sujet qui les intéresse (là je rejoins l’article si ce n’est pas sincère, zéro intérêt) et... en ont fait leur métier.

Lesquels dureront et persisteront sur le long terme ? ;)

Belle journée,

Lily

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 14:52:40

@Lucile Quand j’ai lâché cette phrase en conf "Les CM sont des putes" je me suis tout de suite repris, disant que ma femme et une amie qui était pas loin de moi allaient m’assassiner... Elles ne l’ont pas fait :-)

@saM Que le CM recrute ou fidélise c’est bonnet blanc et blanc bonnet pour moi. Soit tu es en accord avec le produit/service, soit tu fais la pute.

Quand je dis que j’aime les livres d’Ayerdhal, je le pousse parce que ce qu’il écrit m’importe.

@lily Il doit y avoir autant de CM que de communautés. Tu donnes une visions plutôt cool du job. Si le rôle du CM n’était que de mettre en relation une communauté existante et une marque, ce serait le paradis, non?

Lily @ 2010-09-16 14:57:47

Ha mais c’est aussi au CM de défendre cela auprès de l’entreprise et de la convaincre que c’est ça l’important ;)... Ca fait partie du job...

Disons que je ne sais pas si c’est cool mais, à mon sens, le CM n’est pas un marketeux et n’en a pas le rôle...

Iza @ 2010-09-16 15:01:55

Petit témoignage perso : je fais moi même ce qui ressemblerait sacrément à du CM. J’entretiens et anime des réseaux, éphémères ou un peu moins, je fais en sorte que ces communautés produisent un peu de sens. Bref, quand le CM est sorti du bois marketing je me suis dit : tiens, je connais bien ce job.

Et puis à Autrans, 2 jeunes gens bien mis se mettent à nous parler du métier de CM. Et là ... euh ... horreur, de sens plus nenni, ils nous parlent d’efficacité, de cible ... enfin bref, exactement la caricature proposée par Thierry. Oups. Le pire, c’est que quand la salle leur est violemment tombée dessus, ils donnaient l’impression de ne pas comprendre pourquoi....comment vous dire ?

Dans les couloirs ensuite ou au détour d’une conversation, j’ai entendu ces jeunes gens commenter leur mésaventure. En gros, la salle était pleine de gauchistes babas cools bien pensants. La bien pensance, l’angélisme .... ça vous rappelle pas quelque chose ?

Certes, dans le concert des vertus outragées, il en avait sans doute, et pas qu’un peu ... mais l’aveuglement et le cynisme à ce point, ça attire les baffes, et c’est bien mérité.

"j’aime la pro­vo­ca­tion et la naï­veté car quand on l’assume ça donne des réflexions per­ti­nentes"

Moi aussi.

Bao @ 2010-09-16 15:19:05

Je suis tellement d’accord avec toi, c’est la première fois que je lis une reflexion aussi intelligente de la part d’un community manager!

Etant moi aussi community manager au sein d’une agence, je me bats pour faire comprendre aux clients/collègues que ma communauté se sont des humains, pas de chiffres à rentrer dans des cases. Que les relations que j’entretiens avec chacun sont personnelles et que non, personne ne peut faire mon job tel que je le fais.

Merci pour ta reflexion intelligente et bonne continuation :)

Olivier Tripet @ 2010-09-16 15:21:35

Intervenir à un cours sur le Community Management tout en traîtant les Community Managers, comprenez les participants au cours mais également toute la communauté des Community Managers, de putes, il fallait le faire. J’hésite à classer ce billet dans la catégorie autogoal ou anti Community Management. D’ailleurs, en lisant le titre, je me demande qui fait du racolage.

Mais passons outre la provocation.

"Une communauté ne se développe, au sens organique, que si elle n’a pas de but identifié, que si elle explore l’espace des possibles. C’est une expérience existentielle." S’il s’agit d’un scénario possible, je suis désolé de vous contredire mais ce n’est pas la règle. En fait, l’objectif est un élément essentiel dans une communauté. Sans objectif clair, la communauté a même peu de chances de survie. Explorer l’"espace des possibles" est insuffisant. Vous avez mal employé ou défini le terme objectif. J’ai l’impression que, pour vous, objectif est synonyme de manipulation. Maintenant, si vous considérez la démarche commerciale d’une entreprise et la croissance comme de la manipulation, on entre dans un débat d’une tout autre dimension. Si vous considérez la commercialisation de l’alcool, des antidépresseurs, des SUV polluants comme immoraux, c’est compréhensible mais au-delà du Community Management.

Au lieu de tout ramener aux opérations de racolage, qui existent certes, j’aurais préféré que vous parliez de l’éthique du Community Manager, une composante tout aussi essentielle que l’objectif. Car tout est question de comportement. Le spam bombing que vous mentionnez est évidemment une pratique inacceptable. Mais qui vous a raconté qu’elle est l’oeuvre des Community Managers? Même si certains s’en sont servie, merci de ne pas considérer tous les membres de la profession comme des terroristes! On dirait un mauvais remake du sketch des Inconnus sur la différence entre un bon et un mauvais chasseur.

Par ailleurs, que faites-vous des nombreuses et parfois très larges communautés d’intérêt ou de pratique qui ne sont pas liées à une marque? Leurs Community Managers sont-ils aussi des putes? Les Wikipédiens sont-ils des putes?

Malheureusement, vous avez fait de votre billet une généralisation grossière du pire. Si on suit votre raisonnement, on pourrait imaginer toute une série de nouveaux billets tous plus cyniques les uns que les autres: les garagistes sont des putes, les plombiers sont des putes, les directeurs marketing sont des putes, etc. Dommage.

isacrouzet @ 2010-09-16 15:25:08

Paul Vélry aimait "mieux être lu plusieurs fois par un seul qu’une fois par plusieurs". C’était pertinent pour moi avant les premiers les commentaires...ça l’est toujours!

@Lucile: la provoc du titre... ne m’a pas empêché de lire la suite. Par contre Ségolène Royal nue, ça tu ne pourras jamais le lire ici, c’est le seul article que j’ai censuré sur ce blog. On y a tous gagné un article beaucoup plus sensible écrit par 000 (commentateur assidu cf plus haut).

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 15:34:27

@Olivier Il existe de très larges communautés qui se sont créées sans le besoin d’un CM ou alors chacun des membres de la communauté était un CM... (la blogosphère par exemple) et c’est ça une communauté pour moi.

Tu défends le métier, moi j’écris comment je le perçois, tu peux te fendre d’un article pour en donner une autre image.

L’histoire de but, c’est une histoire de philosophie. Ce qui m’intéresse c’est le chemin. Les objectifs je m’en balance et j’estime qu’ils sont nocifs à la santé mentale.

Et il me semble que j’ai parlé de l’éthique, que je n’ai même parlé que de ça. Non?

Michelle @ 2010-09-16 15:39:52

C’est clair que tu allais avoir des bons commentaires avec un titre pareil, mais est-ce que par là je ne pourrais pas dire que tu t’es transformé en pute? ;)

Sinon tout à fait d’accord avec le fait qu’il faut participer pour connaître, sinon on ne sera que des - commerciaux? De ma part je ne vois pas du tout le "community management" ou comment tu veux appeler ce qu’on fait (et pour chacun c’est différent, remarque) ; je le vois plutôt comme quelqu’un qui identifie des opportunités qui serviront aux 2 camps, qui essaient de joindre des personnes qui devraient être en semble (par exemple même si je ne peux pas répondre à une question je vais chercher à pointer la personne dans la bonne direction), mais d’accord avec le fait, encore une fois, que nous ne sommes pas tous pareils. Il y en a des "community managers" qui restent à la surface des conversations, qui n’entrent pas dans les embrouilles, qui ne vont pas aller chercher rencontrer des personnes dans la vraie vie, et cela est vraiment dommage.

Mais bon, ceux qui font ce que tu fais, toi, vois ce métier plutôt comme un "boulot" aimable, je pense. Pour moi au moins c’est ça..parfois j’ai pas envie d’aller au bureau, mais c’est juste parce que j’ai pas envie de m’asseoir devant un bureau, pas du tout parce que j’ai pas envie de parler avec vous. Tout le contraire même ;)

Et là, en revanche je suis vraiment désolée de ne pas avoir découvert ton blog et twitter plus tôt. Ca y est c’est ajouté à mes flux :)

Bonne journée Thierry

Michelle

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 15:50:55

Je suis d’un naturel provocateur. Beaucoup de gens critiquent le titre du billet, mais l’auraient-ils lu si j’avais titré "L’éthique des CM". J’en suis pas sûr. Un titre pour moi a pour but d’attirer, alors j’utilise souvent cette technique dont les médias abusent en général. Oui nous sommes des putes.

Je suis sûr en revanche, comme toi et d’autres le rappellent, qu’on peut être un CM heureux et droit dans ses bottes. Je critique une dérive du métier, celle qu’évoque Iza dans son commentaire. Elle est plus que réelle (la dérive, et Iza aussi).

Typy Zoberman @ 2010-09-16 16:04:47

Mais d’où vient cette animosité pour les prostituées ? C’est le plus beau métier du monde, ce sont les psychologues du peuple, je les aime, moi (: Ce genre de comparaison dégoûtantes déshonore le métier :P

swimmer21 @ 2010-09-16 16:19:09

Bon c’est un titre raccoleur.

J’avais un mot à te soumettre, celui de techno-pute ; )

Ce qui fait la différence et tu le soulignes, c’est la clarté du contrat entre du lobbying plus ou moins institutionnel (mais jamais affirmé en tant que tel et c’est l’ambiguité qui donne alors le pouvoir) et de l’animation de communauté disons plus éthique dans le sens où le contrat proposé est clair et annoncé.

Dans l’un, un jeu de pouvoir (on peut éventuellement tirer son coup mais sans payer et sans remercier l’autre) dans l’autre, le tarif et la prestation est annoncée. Une logique de pillage vs une logique de contrat. Les processus sont aussi radicalement différents. on peut opposer deux à deux nombres de notions (pyramide réseau, capitalisme gratuisme, binaire complexe...).

En fait, c’est un peu une synthèse de ta pensée actuelle que tu nous propose ici.

Bon y aurait de quoi de faire un bouquin "les techno-putes" que ça pourrait s’appeler. Allez, chiche !

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 16:29:18

Je vais proposer ça aux éditeurs, c’est une bonne idée.

Cathy Nivez @ 2010-09-16 16:32:30

Bonjour Thierry, ton billet tourne autour de la relation.

Il me fait penser au billet de Paul Jorion : http://www.pauljorion.com/blog/?p=15883#more-15883

Il y présente son dernier bouquin sur la théorie du Prix. En faisant un parallèle très intéressant entre la notion du prix et celle de la vérité.

Il y dit notamment :

"Un prix exige deux personnes, l’acheteur et le vendeur ; une vérité exige elle aussi deux personnes, les interlocuteurs.

.../...

Le système de vérité de notre culture est appelé la Science, le système de prix de notre culture est appelé l’Économie. Nos sociétés modernes sont entièrement subordonnées à l’action conjointe de ces deux systèmes".

Contrairement à ce que tu écris, je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Si des entreprises veulent absolument "vendre" par le biais de leur communauté online, qu’elles le fassent. Je m’étonne de l’agressivité que tu développes ici.

Si tu sais que cela fonctionne comme tu l’expliques, nul besoin d’insulter ou de s’énerver. Les autres méthodes que tu dénonces ne fonctionneront pas et tu auras raison.

A moins que ton TITRE et tes mots-clés -reflets de ta COLERE- soient précisément écrits pour faire ce que tu dénonces : la pute ! pour qui ?.....Twitter ou Google ?

Lol... Je fais exprès de te provoquer, car dans le fond je pense que tu as raison. Même si je n’aime pas ta FORME.

aisoz @ 2010-09-16 16:33:57

Voilà un magnifique article qui redéfinit le cadre et la mission d’un Community Manager; je n’y vois rien de provocateur, plutôt un souci de préserver ce qui est désormais une profession qui doit sa plus-value à l’engagement et l’éthique avec laquelle elle aborde son rôle au sein d’une entreprise. Je pense qu’il y a réellement un gap entre les objectifs de certaines entreprises et la raison d’être du Community Management, néanmoins, il appartient à ceux qui exercent de trouver des indicateurs nouveaux, quantitatifs, ET mesurables. En effet, la naïveté ne consiste pas à faire de l’angélisme sur les motivations des uns et des autres, mais plutôt de déterminer le point de rencontres entre les intérêts des uns et des autres, membres de la communauté compris, évidemment! On ne peut se défendre "d’utiliser" tôt ou tard ceux qui nous suivent ou de favoriser ceux qui paient, par contre, et c’est là le vrai challenge à mon sens, la notion de déontologie professionnelle doit nous permettre de rester honnête à l’égard de ceux pour qui, malgré qui et avec qui nous échangeons. Le vrai ROI en matière de Community Management se mesure au degré d’implication d’une communauté et de ce côté, pas de "biaisage" possible. Le tri se fait là... Et puis encore une chose, tu as le mérite de poser des questions, là où d’autres ne font que réagir et seuls ceux qui questionnent le monde lui permettent d’évoluer... "Ce sont toujours ceux qui posent des questions qui sont les plus dangereux. Répondre, ce n’est pas si compromettant. Une seule question peut être plus explosive que mille réponses."

@ grnkss @

Excellent billet mais pas convaincu par l’usage sémantique de ’’inurl:p*tes’’ en matière de SMO, SEO, SEM ou en référence au SNA, ça semble être un terme sensible chez les experts du search.

  • ex: ’’inurl:+search’’ (Google,Y!,..)

Bien à vous et merci pour tous les participants et commentaires constructifs susceptibles de faciliter notre réflexion.

Maxime Hock @ 2010-09-16 17:23:10

Thierry, merci de m’avoir inciter à réfléchir sur le sujet plus sérieusement.

Un membre fait toujours le choix de faire partie d’une communauté. S’il en est content, est-ce pour lui vraiment important de savoir qu’il a été satisfait par une personne qui l’aime, ou par une pute ?

Pour ma part, je tente de me créer un chemin dans la jungle qu’est le Community Management. Ce n’est pas toujours simple de concilier les besoins d’une communauté avec celles d’une entreprise : à nous de trouver le juste milieu en respectant les deux, ainsi que ses propres valeurs de pute, ou d’amoureux.

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 17:25:31

@Cathy Je changerai pas, je me fais vieux. La provocation est une technique que j’aime bien, je parle de cette technique au début du peuple des connecteurs. Ce qui compte c’est que le lecteur retienne 10% de ce que j’écris. J’ai parfois l’impression, erronée je sais, qu’en tapant fort ça rentre mieux. C’est parfois ma rhétorique, c’est la seule façon que j’ai trouvée pour attirer des lecteurs hors de ma communauté (et ça marche). Les trucs super intellos les gens s’en fichent, c’est ce que je fais le plus souvent.

Par rapport à Jorion, le CM est une troisième personne, un médiateur... Il peut être honnête, ne pas l’être, faire ce job pour le fric ou par conviction... J’accuse une certaine forme de CM qui, je pense, devient majoritaire et qui traduit pour moi un mauvais penchant du Web. Penchant auquel, tu as raison, je succombe aussi par mon accroche, mais Le Post fait plus trash que moi à longueur de journée.

@grnkss Les titres provocateurs marchent surtout sur le Web social, c’est une technique pour attirer le regard dans une timeline. Côté moteur, vaut mieux utiliser des noms de people.

rya63 @ 2010-09-16 17:27:39

Bonjour,

Quelques commentaires à faire sur cet article, mais avant toute chose, pouvez-vous me préciser ce que vous entendez exactement par "depuis que je tiens un blog, je suis community manager"?

Estimez-vous que tenir un blog fait automatiquement de quelqu’un un CM ? Ou êtes-vous également CM pour une entreprise en tenant ce blog en parallèle ? (j’ai essayé de me renseigner mais je n’ai pas trouvé d’infos concluantes).

Certaines tournures et raccourcis de l’article me dérangent un peu (pas le titre, lui est plutôt pas mal trouvé et accrocheur) mais il y a un fond avec lequel je suis d’accord.

Il ne faut pas résumer le CM à du chiffre, à de la fréquentation, pour ça il y a le commercial, le marketing... si on veut avoir du chiffre, rien de plus simple, on booste à fond sur les concours et là tu vas avoir du chiffre qui va aimer ta page FB, ton groupe... une fois passé, qu’est-ce qu’il reste ? Juste du chiffre, l’implication est nulle, les échanges faibles... bref, le CM est mort, vive le CM !

Faire du community management, c’est faire dans le rapport humain. Pour animer une communauté, il faut y être impliquée. Bien sur, on peut faire du community management en mission courte, plutôt poser les bases, créer du contenu, de l’échange mais l’âme du community management, c’est une relation sur le long terme.

Il y a malheureusement pas mal de dérives, parce qu’être CM, c’est devenu à la mode. Parce qu’être CM, c’est lié à plein de clichés, parce que le CM est devenu le graal de l’entreprise... on l’embauche pour tout et n’importe quoi.

A l’heure actuelle, bon nombre d’entre elles ont compris qu’une marque devait assurer sa présence sur internet mais elles n’ont pas toutes saisi la manière dont elles peuvent le faire.

Après, un CM peut aussi le rappeler à l’entreprise, même si ce n’est pas donné à tout le monde de s’exprimer.

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 17:32:42

@rya63 Non je ne suis pas CM pour une boîte, je ne suis rien qu’un mec qui écrit ce qu’il pense (et bien sûr que tout blogueur qui a une minime audience est CM). Sinon, tu dis ce que d’autres CM ont déjà dit. Je te renvoie au commentaire d’Iza. Elle a répondu pour moi.

Mélina LOUPIA @ 2010-09-16 18:08:45

Excellent billet, malgré la foule qu’on peut lire sur le sujet, tant il est de définitions données à la nébuleuse "Community manager".

Je reviens juste sur le parallèle entre faire la pute et alimenter ses supports de travail tels que les réseaux sociaux ou encore un blog.

Il faut comprendre la théorie de l’oeuf et de la poule.

Soit un amorce la pompe en tissant (bon gré, malgré) sa toile sur les réseaux ou Internet, soit on représente ou se représente IRL en premier.

Le site ou l’entreprise qu’on va ensuite défendre se basera soit sur notre présence physique et notre carnet d’adresses, soit sur la toile cybersociale qu’on aura tissée et sur laquelle probablement elle nous aura trouvés.

Encore une fois, il s’agit de s’adapter aux besoins d’un site, d’une marque ou d’un concept en tant que Community Manager, et non pas l’inverse.

Mais quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas de faire la pute, puisque nous sommes les putes de celles et ceux que nous représentons, en qualité de CM :)

Malicia @ 2010-09-16 18:24:05

Tout blogueur qui a un minimum d’audience est CM : oui et non^^

Il faut faire la distinction entre CM non professionnel et CM pour une entreprise, parce qu’il y a une grande différence entre gérer sa communauté à partir d’un support personnel et gérer la communauté d’une marque à partir des supports de l’entreprise.

Ce ne sont pas les mêmes enjeux et les mêmes conséquences.

Tout blogueur est CM mais tout blogueur ne ferait pas un bon CM dans un contexte professionnel. Peut-être que je fais dans la répétition mais ça peut être bon à rappeler pour qu’il n’y ait pas de confusion.

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 18:29:02

C’est quoi cette distinction à la con entre pro et am. Tu crois que tout blogueur est am? Moi pas. Tout blogueur est un auteur, am ou pro ça s’applique pas.

Et il y a plus d’implication pour moi en tant que CM de ma communauté que pour un employé qui peut au pire se faire virer ou merder un plan média. Moi, c’est ma peau que je joue tous les jours.

arvic @ 2010-09-16 18:47:44

Si on déplace la réflexion des réseaux sociaux sur internet à d’autres formes de communautés, ça peut, peut-être, clarifier le débat… Ou pas. ;-)

Un exemple? Le fan-club d’un chanteur populaire des années 1970 (donc pas d’internet là-dedans)… Certains de ces fans-clubs ont été des créations spontanées par les fans eux-mêmes, et d’autres ont été de pures "créations markéting" pilotées par les maisons de disque.

D’un côté, un community manager bénévole, sincère et désintéressé, un "fan authentique" agrégeant d’autres fans autour de lui. De l’autre, un community manager employé d’une maison de disque, agissant dans un cadre professionnel et dans une logique avant tout commerciale de promotion markéting.

C’est bien de ça que tu parles, Thierry? La pute, c’est le second car il est intéressé, alors que le premier est pur et n’agit que par amour… ;-)

Pourtant, dans la pratique, l’une ou l’autre pratique change assez peu les choses pour l’utilisateur final, le "fan de base". D’ailleurs je crois qu’il ne fait pas grande différence entre les deux méthodes.

Surtout, pour qu’une telle communauté fonctionne et qu’elle dure, il faut que des liens (des contacts, des échanges…) se tissent entre le groupe de fans et la vedette qui les réunit. Payer quelqu’un pour être l’interface entre cette vedette et sa communauté de fans est un moyen assez efficace pour faire vivre et durer cette relation, qui n’est en réalité pas seulement commerciale.

Autres exemples: community manager d’une association de consommateurs, d’un syndicat, d’un parti politique, d’une communauté religieuse, etc. Pour fonctionner, et surtout pour durer, toutes ces formes de communauté finissent par institutionnaliser (et donc professionnaliser) une fonction d’interface ou de coordination entre les membres, c’est le "permanent" de l’association, d’un syndicat, du parti.

Bien sûr, derrière cette institutionnalisation il existe toujours un risque réelle de bureaucratisation, de prise de pouvoir dans le groupe par les "permanents", ce qui peut conduire au dévoiement complet du projet initial de la communauté. Mais, comme souvent, c’est une question de "réglage" et l’issue fatale n’est pas inéluctable : c’est la vie des communautés, et c’est leur histoire…

Dans le domaine commercial, les marques embauchent des community managers professionnels… parce qu’elles sont des marques, précisément. C’est à dire que la relation qu’elle entretiennent avec leur clientèle n’est pas strictement marchande, ou pas uniquement marchande. C’est une véritable relation… sociale, qui s’inscrit dans dans la durée.

Les marques ne vendent pas uniquement des produits ou des services, mais une valeur symbolique, d’ordre social ou culturel, qui est attachée à ces produits dans l’esprit du consommateur (Baudrillard nomme ça la "valeur signe", qui s’ajoute à la "valeur d’usage" et à la "valeur d’échange" : "Pour une critique de l’économie politique du signe", 1972).

Parfois, ce sont les consommateurs eux-mêmes, de manière spontanée, qui projettent cette "valeur signe" dans un bien commercial, qui devient pour eux un signe de ralliement autour duquel se forme une communauté. Et parfois, c’est la marque elle-même qui l’a recherché, en développant une politique markéting.

Tiens, par exemple, tu as un iPhone et ton PC est sous Windows. J’ai un Android et mon PC tourne avec MacOS. ;-)

Au bout du compte, qu’est-ce que ça change pour le consommateur? Je porte ce modèle de baskets parce qu’il exprime le summum de la cool attitude et j’affiche ainsi à la face du monde que je partage ces valeurs: qu’est-ce que ça change que ce symbole soit apparu spontanément dans la rue, ou bien qu’il ait été habilement orienté par une campagne publicitaire qui colle à des attentes du public qui ont été discernées au bon moment?

Ça ne change vraiment quelque chose que pour le fabricant de baskets: dans un cas, ça lui tombe dessus, dans l’autre il a suscité le phénomène.

Tout ça n’est qu’une illustration de l’évolution de "la société de consommation" (Baudrillard, 1970), vers un "âge de l’accès" (Rifkin, 2000), où l’on ne consomme plus des produits mais "une expérience utilisateur", de nature sociale ou culturelle, qui lui est attachée…

Puisque les gens fonctionnent comme ça, c’est parfaitement logique que les commerçants s’y adaptent et tentent d’en tirer profit. Après, bien sûr, on peut porter un jugement moral sur la notion... de profit...

@ CyrilHijar @

Si le CM est une pute, qui sont les maquereaux ?

Le directeur marketing, le responsable du service après-vente, le consultant digital....

Cherchons d’abord à connaître les responsables des pratiques purement mercantiles et promotionnelles qui établissent des stratégies et dispositifs de la sorte.

Trop de professionnels du marketing voient le CM comme le nouveau sésame pour augmenter les rotations de leurs produits/services.

Ne faudrait-il pas éduquer ces gens-là afin qu’ils puissent comprendre la véritable mission et l’intérêt réciproque du CM ?

Non, le CM n’est pas un super VRP ou un démonstrateur de foire. Sa valeur ne se mesure pas sur un CA ou un nombre de fans mais sur un degré d’engagement et une qualité d’interactions avec ses publics.

La pute (je déteste ce mot) est une victime, traquons plutôt les criminels!!!

Denis @ 2010-09-16 19:43:13

T’as même le droit de dire toutes les "conneries" qui te passent par la tête. De là, à parler de libre arbitre...

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 21:22:49

@narvic Un commentaire comme on les aime.

Tu reviens à cette idée d’être droit dans ses bottes ou pas. Les témoignages en début de fil prouvent que ce n’est pas toujours facile d’être CM, surtout si on ne partage pas les valeurs de l’entreprise et du produit.

Il me semble que j’étais clair sur le fait qu’on peut être CM et même que c’est nécessaire. C’est le cas pour un blog, ça peut donc l’être dans d’autres situations. Si je ne le pensais pas, je n’aurais pas accepté de participer au cours SAWI. Il y a juste l’art et la manière, plus pour les entreprises qui embauchent des CM (les clients du SAWI) que pour les CM eux-mêmes d’ailleurs.

Je m’inquiète juste d’une bipartition des réseaux sociaux, entre conversations superficielles d’un côté, promotions cachées d’un autre. Et comme discuté plus haut, ce n’est même pas dramatique, puisque ça peut en retour influencer toutes la chaîne.

Et puis mon titre n’est provocateur que si on a un a priori contre les putes, ce n’est pas mon cas :-)

@CyrilHijar J’avais prévu de parler des proxénètes, puis j’ai zappé. Bien sûr que le problème est aussi là (cf réponse Narvic) et c’est pour ça aussi que j’ai accepté SAWI.

Naruto shippuden @ 2010-09-16 21:22:49

Travailleuse sexuelle, c’est plus poli : )

000 @ 2010-09-16 21:28:55

""l’une ou l’autre pratique change assez peu les choses pour l’utilisateur final"

C’est bien pourquoi, à mon sens, l’éthique est avant tout à placer dans le choix du produit à promouvoir.

Je connais de bons CM, au service de petites sociétés de production ciné, qui font un très bon travail, et mettent en avant de bons produits.

A l’inverse, il y a le CM qui cherche à placer n’importe quelle merde rapportant du fric.

Qu’il soit un membre interne de la boite ou un prestataire externe, ne change rien : il place un mauvais produit.

-

La vraie frontière, est entre ceux qui font la promotion de produits qu’ils estiment bons,

et ceux qui font la promotion de n’importe quoi contre de l’argent, même en sachant que c’est de la merde ou du poison.

Thierry Crouzet @ 2010-09-16 21:39:09

Oui, tout est là, je ne pense pas avoir dit autre chose. Soit tu le fais par amour et par éthique, soit tu le fais juste pour le fric, pour n’importe quoi, et tu es prêt à tout pour réussir (car la méthode importe -- t’es pas obligé de violer les gens pour réussir).

Henri A @ 2010-09-16 22:03:02

Encore plus simple :

Faire quelque chose que pour le fric ou pas.

Que cela soit par amour ( subjectif ) ou éthique ( morale, donc un cadre donné à un endroit à un moment ) n’a pas à se justifier.

Quand on commence à parler de jugement du style "c’est bon ou c’est mauvais, c’est bien ou c’est mal", je me méfie.

Sandrine Szabo @ 2010-09-16 23:47:54

Hello thierry ;-)

Intéressant que tu te présentes comme Community manager.

Pour moi tu n’es pas un community manager,

Tu es un bloggueur / rédacteur qui fait son travail de promotion dans les réseaux sociaux certes, mais voilà.

Ce n’est pas parce que tu utilises facebook que tu es CM ;-) D’ailleurs, ce métier devient à la mode et nombreux sont ceux qui sont persuadés d’être CM parce qu’ils aiment twitter et facebook.

Tes envolées lyriques m’amusent car je te reconnais bien là, mais réellement, c’est dangereux comme raccourci.

Le community manager est le "customer care" ou "fan care" online et par conséquent, je ne suis pas d’accord ni avec la description, ni avec la stygmatisation que tu en fait.

Un blogueur, un community manager, un social media manager, un online RP ...font chacun un métier bien précis avec un périmètre bien défini. Faire l’amalgame n’est pas bien je pense.

C’est un peu comme si le fait d’acheter des magazines de déco nous transformait en architectes d’intérieur. Tu vois ce que je veux dire?

Il n’en reste pas moins, que comme bon professionnel que tu es, tu as su, à l’évidence, soigner la communauté de tes lecteurs :) Pas de doutes. Mais crois moi, un community manager pour une marque a un autre profil et d’autres responsabilités, bien éloignées de ta description ;-)

000 @ 2010-09-17 02:29:45

""Quand on commence à parler de jugement du style “c’est bon ou c’est mauvais, c’est bien ou c’est mal”, je me méfie""

La conscience de la nature du produit doit intervenir.

Ce n’est pas la même chose, de promouvoir la cigarette ou le jus de carotte.

Les ados ont doublé leur consommation de vodka en quelques années, suite au marketing viral d’une marque de vodka, qui a remporté 350 awards pour son génie à conquérir des gamins, via Internet en particulier :

http://www.oboulo.com/plan-communication-marketing-international-absolut-vodka-64375.html

Bientôt on décernera un Award posthume du CM à Goebbels pour son génie à promouvoir le nazisme dans la communauté allemande.

Le marketing sans conscience est criminel.

Il y a une énorme responsabilité du marketing sans conscience, dans tous les dégâts de la société de consommation depuis 50 ans.

Promouvoir un produit, c’est porter une très lourde responsabilité. C’est le coeur de notre société de consommation.

Le monde est le résultat de ce qu’on promeut / propulse.

Jeanloub @ 2010-09-17 04:14:51

Impressionnant !

T’as claqué un méga score : en 48 heures tu as à l’unité exacte le même nombre (237) de comments que la plus grosse quéquette en... Quasi un an ! Et plus de 60% de pages vues

Bien plus fort qu’apple qui dans le domaine fait référence en termes de progression...

Conclusion : je sais pas décoder, mais :

1 - le 2.0 décolle vraiment

2 - ton marketing :) est au taquet

3- tes followers sont bien plus loquaces (parce que pas sûr que la proportion de nouveaux adeptes de la crouzétude suivent la même courbe ascendante que le nombre de comments...) ; donc t’as du les débrider et les amener à commenter.

Bien, tout ça est plutôt rejouissant ! Espérant que ça vous permettra de mieux faire bouillir la marmite (oui je sais ya pas que ça qui compte, quoique...). Bizzzz à qui tu sais.

Au passage, ce comment place donc ce post en number one, tout juste devant la quéquette !!!

Thierry Crouzet @ 2010-09-17 07:53:10

@Sandrine Les responsabilités, tu sais, à part les toubib et les agriculteurs personne n’en a vraiment pour moi. Pas même les enseignants. :-) Je n’ai que pour responsabilité de m’amuser. Y’a rien de sérieux là dedans, dans aucun de ces nouveaux métiers, du vent. Je sens que je vais encore devoir m’expliquer.

@jeanloup Tu as zappé un 0 pour la quéquette.

Solofo Rafeno @ 2010-09-17 09:44:21

Bravo Thierry de créer l’abcès !

Suis d’accord à 100% avec au moins un de tes propos: •le Community Management ne peut être que de l’affaire interne à l’entreprise•, et j’ajouterais de "toute l’entreprise" en commençant par le/la President(e).

Pour la simple est bonne raison: seuls les collaborateurs interne peuvent être sincères (s’ils le veulent) dans les dialogues avec leurs clients!

La prolifération opportuniste d’agences de conversation n’est qu’un palliatif normal de la faille du marché: les entreprises sont en retard dans la compréhension du changement en cours.

Et pour celles qui sont un peu en avance, elles ne se sentent pas à l’aise (pour être sympa) faute de moyens et de compétence en interne mais surtout faute de vraie impulsion et partipation du DG et du Comex (oui, il faut parler le langage des grosses boites sinon on reste entre nous!).

En tant qu’editeur de solution, je ne vais pas me faire des copains auprès des Agences mais je pense que leurs rôles dans le Community Management n’est que temporaire et palliatif; elles peuvent former et assister les équipes internes mais en aucun cas engager durablement les conversations avec les clients de leurs clients.

Benoît Faverial @ 2010-09-17 10:31:35

Je suis bien embêté ...

La plupart des articles sur notre beau métier étant souvent de gros pleins de vide et/ou de la fidèle traduction d’un blog US des 10 raisons pour lesquelles le CM fait pousser les tomates plus rouges ... Il est facile de dire si l’on est d’accord ou pas. Avec une nette préférence pour le "ou pas" :)

Mais dans votre cas, autant j’adhère globalement au message, construit, réfléchi et argumenté, certaines affirmations m’ont littéralement faites bondir, ce qui est souvent sain dans la définition d’un métier plus si nouveau mais encore émergent, mais qui demande un long commentaire (Y a qu’à voir l’intro tiens ...)

Tout d’abord, vous dites "J’ai ouvert un blog, je suis devenu Community Manager". Cette affirmation a fait suffisamment de ravages dans notre métier, parmi ceux qui pensaient effectivement que ça pouvait suffire. Vous avez un large background marketing si j’ai bien suivi, dans ce cas, votre affirmation peut être exacte, vu que vous avez un bagage de connaissances des liens humains et des comportements qui vous donne une aisance dans la concrétisation des liens créés via votre blog. Vous avez ouvert un blog, vous êtes devenu producteur de contenu, contenu qui va engendrer des réactions, réactions qui engendreront peut être par la suite des liens. Dès lors que vous serez promoteur et animateur de ces liens humains et sociaux, vous serez un Community Manager, puisque représentant naturel d’un intérêt commun, votre blog. Faire le raccourci entre "J’ai un blog, je suis un CM" est dangereux car il presse à l’entrée du marché de l’emploi des hordes de jeunes diplomés persuadés qu’être Community Manager revient à appliquer les techniques de marketing direct via des blogs ou des pages Facebook. Autant dire que s’ils font illusion quelque temps, c’est un feu de paille qui ne dure jamais...

Vous continuez en affirmant que "Toutes les entreprises capitalistes voient dans le Community Management un moyen de multiplier les prospects à moindre coût" ... Ce qui est souvent aussi vrai que malheureux, mais qui sur le long terme ne fonctionne pas. Il ne tient qu’à nous de démontrer que l’animation de communautés par les campagnes virales nécessite un investissement en temps et en moyens qui n’est pas intéressant à moyen ou long terme. Un membre d’une communauté réellement engagé le sera sur la durée, et deviendra un bien meilleur ambassadeur que quelqu’un qui a vaguement cliqué sur Like quand il aura vu un machin passer sur une timeline.

Mais si nous prenons du recul, les entreprises vivent en graphiques et en courbes de progression depuis des dizaines d’années, elles voient arriver une nouveauté, et la jugent à l’aune de ce qu’ils savent faire, c’est humain. A nous, une fois de plus, de leur démontrer le contraire. Et de leur démontrer que l’animation de communautés n’a rien à faire avec la gestion de communautés, qui est un processus itératif et long. A ce sujet, je passerais sur votre rejet du mot "manager", le mot "manager" dans le Community Manager suppose une orientation anglo-saxonne de ce terme. Nous sommes là pour inspirer, canaliser parfois, guider probablement, mais diriger jamais.

Enfin, vous dites qu’un collaborateur externe ne peut remplir cette fonction pour une organisation (entreprise ou autre), et qu’un interne est la meilleure solution. Je vous ferais la même réponse que j’ai faite à Cedric Deniaud il y a quelques mois : vous avez raison. Un community manager interne est la meilleure solution sauf lorsqu’il s’agit de la pire. Je m’explique : beaucoup d’entreprises ont encore du mal à comprendre les enjeux du web social et des conversations. Et beaucoup d’entre elles sont embourbées dans des querelles de services et de stratégies qui nuiraient à la mission d’un Community Manager si celui-ci devait tomber au milieu du panier de crabe (et si cette phrase semble être un vécu, c’est que c’en est un ... Impossible de porter un projet aussi transversal qu’une présence sociale de l’entreprise si l’on se fait tirer à vue pour cause d’appartenance au département Jules de chez Smith en face ...)

Histoire de clarifier ma position, je suis aujourd’hui en agence après presque 7 ans d’expériences communautaires diverses en entreprise, et je peux vous assurer que nous nous rendons bien compte qu’un Community Manager interne serait une bonne solution pour nos clients : moins de validation, plus de spontanéité, plus d’authenticité ... Mais qu’ils seraient aussitôt pris dans les tourbillons internes et qu’à la peste, on substituerait le choléra. Peut être nous orientons nous comme les Américains vers la création de départements Communautaires transversaux, seul l’avenir nous le dira.

J’avais promis un pavé, et je me rends compte que j’ai été fidèle à cette promesse. Si vous êtes d’accord, j’aimerais publier sur mon blog un lien vers cet article ainsi que ma réponse, histoire de nourrir le débat depuis deux communautés, et -espérons le- faire avancer les choses.

Bien à vous,

Benoît Faverial

Thierry Crouzet @ 2010-09-17 10:48:04

Pas de problème, ton point de vue est important.

Stephanie Booth ( @ stephtara) @

Allez, je ne résiste pas, je viens ajouter mon grain de sel :-)

Je passe comme chat sur braises sur le titre provoc de ton billet, à mon avis très bien choisi, à voir les réactions (on te félicite ou on proteste, la preuve est là).

Sur le fond: je suis assez en accord avec ce que tu écris, et ça fait écho avec les chapitres supplémentaires de l’édition 10 ans du Cluetrain, que je suis en train de lire juste ces jours.

Je développe.

Dans ma tête, je schématise un peu ainsi la jungle des médias sociaux (c’est donc schématique, faudra me pardonner): il y a, à la base, d’un côté les "passionnés-désintéressés" d’internet, et de l’autre, les professionnels des médias, de la pub, de la communication, du marketing. (Je vous avais prévenu, c’est schématique.)

Les "passionnés-désintéressés" ont pris le Cluetrain sans même réaliser qu’ils faisaient quelque chose de spécial. Leur internet est celui de l’expression, de la création, des relations, des gens. Ils ont débarqué sur ce terrain en friche, ont écarquillé leurs yeux devant la richesse des possibles pour exprimer ou vivre leur passion. Ce sont les blogueurs accidentels de la première heure (ou de la deuxième), les geeks qui passent leur temps sur IRC, les podcasteurs fous, les artistes numériques, et j’en passe.

Les professionnels amènent avec eux un bagage et une culture issus des médias et de la communication de masse. Ils se rendent compte à des degrés divers des spécificités propres d’internet, et réussissent avec plus ou moins de bonheur de prolonger leur travail dans le monde numérique. Le "plus ou moins de bonheur" est ce qui va nous intéresser, ici.

Ces deux populations ont germé sur deux paradigmes différents (que j’appelle, dans ma tête toujours, pre-Cluetrain et post-Cluetrain), faisant d’internet un lieu de choc des cultures. (Je vous rappelle que je suis toujours en train de schématiser. C’est plus complexe que ça. Mais on revient bientôt aux CM et vous verrez comment ma schématisation permet d’expliquer mon point de vue sur la question).

Aujourd’hui (ce n’est pas vraiment une chronologie historique, mais plutôt un processus), nous trouvons dans les médias sociaux des professionnels provenant des deux bords. Ils réussissent ou ne réussissent pas, selon que les passionnés-désintéressés-hippies parviennent à s’adapter aux réalités du monde du business, et que les professionnels des médias "traditionnels" parviennent à véritablement intégrer à leur pratique la rupture paradigmatique que présente internet.

Les hippies du net qui échouent à cette tâche ne posent pas grand problème: ils restent des passionnés-amateurs-idéalistes-utopistes sans grande réussite commerciale. Et qui sait, ce sont peut-être quand même eux qui changeront le monde.

Les professionnels des médias qui échouent dans leur mission (enfin, celle que je leur attribue ici) m’inquiètent plus. Ils ont le bagage commercial, ils maîtrisent souvent la comm’ et le marketing, et instrumentalisent internet pour en faire un prolongement de la culture de masse. Les auteurs du Cluetrain, dans leurs introductions à l’édition anniversaire, avouent avoir sous-estimé il y a dix ans ce danger pour la culture d’internet qui nous est chère.

Et les community managers dans tout ça?

Eh bien, à la lumière de ce que je viens d’expliquer, cela devrait être assez clair. Le community manager est un être hybride, tirant sa nature double des deux côtés du fossé paradigmatique (ah! les grands mots!). En français courant, le community manager "naturel" est un hippie du net, mais son job le place dans l’entreprise aux côtés des professionnels de la communication et du marketing -- et les attentes de l’entreprise (souvent pre-Cluetrain) sont généralement de cet ordre.

Etre community manager professionnel, je crois que c’est un exercice délicat, et qu’il y a (au moins) deux moyens de se planter.

Pour le passionné, le risque de ne pas survivre au décalage entre la vision qu’on se fait de son job (véritablement être le berger/catalyseur/facilitateur désintéressé de sa communauté) et les attentes de l’employeur qui se traduisent en termes d’objectifs, de retour sur investissement, de nombres de commentaires sur le blog ou de fans facebook.

Pour le mercenaire (et c’est un peu dans ce portrait que je retrouve la "pute" de Thierry), de finalement vendre son âme et sa communauté (oui, j’utilise des mots forts), la trahir aux intérêts du marketing utilitariste qui exploite autrui pour en profiter, et de ne pas ancrer son travail dans une réelle passion authentique pour la communauté en question.

(Après, il y a encore le CM qui n’a de CM que de nom, et dont le rôle se cantonne à faire des RP -- ou même de la pub -- dans les médias sociaux.)

Contrairement à toi Thierry, je ne me considère pas comme une community manager. En tant que blogueuse, je suis plutôt entourée d’un public (old-style) que d’une véritable communauté (cf. explication cachée quelque part dans ce Prezi http://prezi.com/3tdqmcnlm99u/introduction-to-social-media-communication-and-culture/). On m’a proposé plusieurs fois des mandats de CM, et j’avoue avoir à chaque fois refusé -- à part une fois, parce que j’étais au final déjà en train de jouer le rôle de CM pour ce client, par passion et sans paie. Si j’ai refusé les autres, c’est parce que je place la barre très haut pour ce qui est de l’authenticité de mon engagement pour quelque chose -- ça a à voir avec ma personnalité, aussi: si le feu n’y est pas, je sais que je ne peux pas l’allumer.

Bref: CM, c’est un terme chargé ces temps. Hypé ou décrié. Et sous ce même terme, on trouve une multitude de réalités -- certaines que je trouve admirables, et d’autres qui me font froid dans le dos. Dans ce sens, je trouve passionnant et important de voir que les professionnels de cette branche commencent à s’organiser, par exemple en Suisse romande: http://communitymanagers.ch/

Voilà, c’était mon grain de sel! Sur ce, je vais aller publier ce (trop) long commentaire également comme article sur mon blog ;-)

Disclaimer, si vous avez lu ce long commentaire jusqu’au bout: je co-dirige le cours au SAWI à l’occasion duquel Thierry interviendra la semaine prochaine. Nous avons d’ailleurs eu de nombreux débats internes à la direction du cours pour savoir si notre objet était ou non de former des community managers. Mais c’est un autre sujet... ;-)

Thierry Crouzet @ 2010-09-17 11:15:00

Lumineux Stéphanie (va vraiment falloir que je lise le Cluetrain). Et moi aussi ne je ne suis pas un CM. Explication dans mon dernier billet.

Iza @ 2010-09-17 14:53:47

"ils res­tent des passionnés-amateurs-idéalistes-utopistes sans grande réus­site com­mer­ciale. Et qui sait, ce sont peut-être quand même eux qui chan­ge­ront le monde."

j’espère bien ! nom de nom ! Sinon, j’ai bcp aimé le grain de sel de Stéphanie aussi.

Bof @ 2010-09-17 21:04:19

Je suis d’accord avec Sandrine (architecte d’intérieur,etc) ou d’autre, se prendre pour un CM simplement parce qu’on a un vague blog :je ne sais pas si les CM sont des putes mais il me semble evident que certains blogueurs prennent la grosse tete.

A ce moment ma nièce de 13 ans qui a un blog et gère son facebook est une CM ?

Dire que les CM sont des putes et racoller en même temps avec un titre racolleur est exactement l’inverse de ce que vous proposer dans le billet (droiture,etc).

Je vois que vous vous glorifier du nombre de visite sur votre billet, je ne le ferais pas si j’étais vous, un buzz peut etre positif comme négatif.Au moment du licenciement de guillaume par TF1 les forums de la chaine ont explosé. Ce n’est certainement pas parce que les internautes ont apprécié, bien au contraire.

il s’agit peut etre de 7000 personnes qui ont pu se faire une idée de vos propos et ne reviendront donc jamais plus ici.

arvic @ 2010-09-17 22:31:35

De la preuve que placer judicieusement le terme de "pute" dans un titre peut susciter un réel débat de fond, argumenté de bonne foi et de manière intelligente !

Rien n’est encore perdu dans la blogosphère, Thierry. ;-)

J’en profite pour enfoncer "mon" clou. :-))

A mon avis, il y a encore deux choses qui se mélangent dans ce fil de commentaires très intéressant: la question morale, ou éthique (voire religieuse, même chez ceux qui se pensent "laïques"), et une approche plus "scientifique", d’un observateur qui se place d’un point de vue social ou économique.

Je sens dans ton billet, Thierry (et dans plusieurs commentaires), une mise en avant - par toujours très explicite, ou assumée - de l’argument moral: seuls la gratuité et le don, au sens quasi religieux, sont sains ; le profit, ou l’intérêt, sont suspects et condamnables. C’est une tradition très forte dans le Christianisme (surtout catholique/orthodoxe) et dans l’Islam (mais un peu moins dans le Judaïsme et dans la Réforme).

On en revient toujours à la condamnation des marchands qui envahissent le Temple !

L’approche de "l’observateur socio-économique" conduit à échapper à ce dilemme moral et renvoyer dos à dos les protagonistes de CE débat.

Le point crucial ne se situe pas dans le caractère moral (le fan sincère) ou immoral (le CM corrompu), mais dans le fait qu’ils participent tous les deux exactement au même système ! Ils fabriquent tous les deux, à jets continus, de la "valeur symbolique", puissant moteur d’une "société de consommation", passant progressivement à "l’âge de l’accès".

Le débat sur "le système", dont la perversité se déploie jusque dans "la révolte récupérée par le système" (Schiapello/Boltanski, 1999, "Le nouvel esprit du capitalisme", ou même dans "Les bobos", Davis Brooks, 2004), est un faux débat.

Le véritable enjeu, c’est que toute la production de la valeur se déplace inexorablement du champs matériel, c’est à dire économique (celui de "l’âge de la propriété", dirait Rifkin), vers le champs social et culturel (voire religieux). C’est la défaite ultime et commune des marxistes comme des libéraux ! Adam Smith et Karl Marx, même combat, même défaite. Et l’on arrive à "La société du spectacle" (Debord, 1967), en la débarrassant - enfin ! - de ses oripeaux de romantisme révolutionnaire, pour en arriver à "la condition post-moderne" (Lyotard, 1979): plus "les grands récits" s’échappent, plus on court après eux pour tenter de les rattraper (ou de les remplacer)! Moins le socio-culturel devient "sacré" (et ça fait longtemps qu’il ne l’était déjà plus beaucoup), plus il prend de place dans la société.

Pour une fois, je rejoins 000 (une fois n’est pas coutume ;-) ): que l’on place le débat sur le plan éthique (comme 000), socio-culturel (comme moi), ou "spirituel" (comme on le prête à Malraux, mais selon les versions, on lui attribue que le 21 siècle sera "spirituel", "religieux" ou "mystique" ! - et Malraux, qui était athée, ne se souvient même pas vraiment avoir jamais dit ça ;-) ) peu importe, tout ça revient au même.

Les (futurs ?) maîtres du jeu sont ceux qui fabriquent de la valeur socio-culturelle et non plus ceux qui fabriquent de la valeur économique (Hollywood, ça ne vous dit rien? Ford et General Motors, c’est terminé depuis longtemps !).

Vu comme ça, le débat initié par Thierry entre les "bons" et les "mauvais" CM reste un débat d’insiders. Il est clair que l’avenir est aux CM. Le débat (voir le conflit) de demain est peut-être entre ces deux modèles de CM. Mais pour le moment, ils ont ont plus de points communs et d’intérêts partagés que de réels motifs de conflits. Ils ont surtout, pour le moment, un ennemi commun. Et moi, je me sens plutôt arbitre dans cette histoire... ;-)

Thierry Crouzet @ 2010-09-18 07:37:48

@Bof Comme si mon billet sur Twitter ne s’appuyer pas sur une démonstration que personne n’avait fait à l’époque (et surtout mise en œuvre pour en faire la preuve). Si ça se résumait à une histoire de titre.

@Narvic Le fait d’être payé me dérange pas. Je vais bien être payé pour SAWI. J’accepte de vendre mes livres. Si tu es payé pour faire un job que tu aimes, l’histoire des patates, je n’y vois aucune difficulté.

Je ne supporterais pas en revanche faire le séducteur pour le compte d’une entreprise avec laquelle je ne partage rien. C’est même pas moral, c’est que d’abord ce serait insupportable, je m’emmerderais... et bon il y aurait peut-être aussi de la morale, mais je vois pas pourquoi on devrait renoncer à sa morale. Mais tout cela n’est pas en connexion directe avec le fric pour moi.

Oui un débat d’insider. Le basculement vers le socio-économique, c’est mon alternative nomade. On y va, et on n’a sans doute pas le choix. Est-ce que c’est bien ou mal ? :-)

unouveaucompte @ 2010-09-20 11:04:04

je suis plutôt rassuré des commentaires argumentés donc développés

(et bien écrit sur le fond et la forme)

j’aimerais bien avoir des statistiques sur les âges, qualifications et professions de ceux qui prennent le temps de commenter et ceux qui RT...

LA MACHINE A ECRIRE @ 2010-09-21 12:52:57

Très juste votre analyse du Community Manager. Et si l’altermondialisme, la permaculture du web venait à exister.

Je le souhaite ardemment. Et je suis convaincu que d’ici très peu de temps, nous aurons un label ’INTERNET BIO" (ou tout au moins éthique !). Personnellement, je travaille pour que le blog devienne l’outil de prédilection pour les artistes, les thérapeutes et les artisans de France et de Navarre, pour qu’ils s’approprient des outils puissants pour développer (au sens noble du terme) leur activité. Il me semble important d’être absolument sincère avec ses lecteurs. c’est en cela qu’un blog est un outil précieux. En créant du lien avec ses clients/lecteurs, le créateur, artiste, association thérapeute ou que sais-je encore, apprend et s’enrichit, s’améliore, s’augmente.

Vraiment très chouette et énergisant ton article !

damien douani @ 2010-09-22 16:40:33

@crouzet demande "Les community manager font ils la pute ?" http://tinyurl.com/3928erv et @stephtara y répond très bien http://ow.ly/2Iea2

Laura Marchegiani @ 2010-09-22 17:13:43

RT @damiendouani: @crouzet demande "Les community manager font ils la pute ?" http://tinyurl.com/3928erv et @stephtara y répond très bie ...

Emploi LR @ 2010-09-24 12:00:28

Les community managers sont des putes - http://blog.tcrouzet.com/2010/09/16/les-community-managers-sont-des-putes/

Robin Carcan @ 2010-09-27 08:05:58

Les community managers sont des putes (via Blog T. Crouzet) http://bit.ly/d0XcYH

Jazz70 @ 2010-09-27 08:24:21

RT @rcarcan: Les community managers sont des putes (via Blog T. Crouzet) http://bit.ly/d0XcYH

joseph ou youssef @ 2010-09-27 08:33:52

RT @rcarcan: Les community managers sont des putes (via Blog T. Crouzet) http://bit.ly/d0XcYH

Thomas Bartherote @ 2010-09-27 22:18:19

Très bon article de Thierry Crouzet sur son blog. "Les community managers sont des putes" http://bit.ly/d0XcYH

bahia4ever @ 2010-09-30 10:43:37

very good article from a French blogger..in French: "les community managers sont des putes" http://tinyurl.com/3928erv

charlotte laurent @ 2010-10-03 22:32:49

@PhilippeMartin - As tu lu l’article de @Bao_ à propos du rôle du community manager ? http://ow.ly/2NL4p en réponse à ça http://ow.ly/2NL4G

Grégoire @ 2010-10-11 08:16:47

@Yann_ Community manager, le nouveau métier qui monte... Pourtant c’est le plus vieux métier du monde : http://tinyurl.com/3928erv

math!eu chevalier @ 2010-10-21 07:13:11

un billet très intéressant qui pose les bonnes questions sur le community management, le marketing, les putes. http://bit.ly/bkfneF

Priscilla Rossi @ 2010-10-21 08:17:27

Tous des putes ? http://2doc.net/z5iff

Steve Faisant @ 2010-10-21 08:22:02

Les Community Managers sont des putes ! http://ht.ly/2WXAH #CM

Vitale Havreng @ 2010-10-21 08:33:10

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

Plastickr @ 2010-10-21 08:45:14

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

Mélanie Berthe @ 2010-10-21 08:51:30

Billet intéressant sur le marketing, les community managers et les putes http://bit.ly/9xPXNc

Marie Garaud @ 2010-10-21 10:05:30

Les community managers sont des putes http://ow.ly/2WZIh

Adil Salhi @ 2010-10-21 10:07:07

RT @mariegaraud: Les community managers sont des putes http://ow.ly/2WZIh

Cécile @ 2010-10-21 10:13:00

Mais je tiens à préciser (si ce n’a déjà été fait, donc), que ce ne sont pas les marques qui ont initié les réseaux sociaux, mais les consommateurs en créant eux mêmes des communautés d’échanges dans lesquels ils donnent leurs avis sur les marques. Vu l’ampleur du phénomène, les marques ont suivi pour tenter de contrôler ce qui se disent sur elle-même. Au début un droit de réponse légitime, ensuite un outils intégré comme moyen marketing dans une réflexion stratégique globale. Comme toute innovation, "la mise sur le marché" donne lieu à des de réglages et une nécessité d’instituer des règles. Je suis parfaitement en accord sur le principe avec vous Thierry et sur celui des "dérapages" de la "société de consommation" dont les principes sont morts, mais auxquels tout le monde s’accroche (en tout cas les acteurs économiques et sociaux) faute de modèle alternatif concluant. Tant que les indicateurs de croissance se baseront principalement sur la consommation, on continuera à se retrouver confronté aux mêmes dilemmes entre la pute et l’éthique. Mais les mentalités bougent et changent, lentement, certes. L’idée que l’économie doit être au service de l’homme et non l’inverse avance à petit pas, grâce à des gens comme vous qui ont aujourd’hui les outils pour faire entendre leur voix. Vive les réseaux sociaux, et éduquons le consommateur à faire ses choix, à discerner le sincère de la manipulation et les marques à travers les CM suivront (bien obligées...). N’oublions pas que la liberté de consommer ou non est un réel pouvoir.

Hubert Vaudaux @ 2010-10-21 10:22:38

RT @Mariegaraud: Les community managers sont des putes http://ow.ly/2WZIh

Bedis BENAMOR @ 2010-10-21 10:26:19

RT @Faiste: Les Community Managers sont des putes ! http://ht.ly/2WXAH #CM

Priscilla Rossi @ 2010-10-21 10:34:01

Enfin quelqu’un qui n’encense pas les CM. Ca change, et c’est tellement justifié...

florencegirod @ 2010-10-21 11:19:10

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

Anne Athimon @ 2010-10-21 11:35:47

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

SoAnn @ 2010-10-21 12:42:12

Pas faux;-) Les community managers sont des putes http://bit.ly/aifl6a

Eloi @ 2010-10-21 12:52:56

Les agences = hotels de passe ? :D RT @SoAnn: Pas faux;-) Les community managers sont des putes http://bit.ly/aifl6a

Albert de Pétigny @ 2010-10-21 12:53:16

bonne analyse @crouzet... comme bien souvent ! de RT: @SoAnn: Pas faux;-) Les community managers sont des putes http://bit.ly/aifl6a

Jennyfer Chrétien @ 2010-10-21 13:00:02

Contre l’indifférence du community manager... http://bit.ly/d0XcYH

Guilllaume Gartioux @ 2010-10-21 13:51:04

Je l’avais pas vu, très intéressant : Les community managers sont des putes : http://bit.ly/bkfneF #CM

Habitat Automatisme @ 2010-10-21 13:51:27

Génial article à lire et si vrai RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

Mickael Nogal @ 2010-10-21 14:35:30

Selon Thierry Crouzet, "les community managers sont des putes" http://ow.ly/2X8ov ... des réactions?

community manager @ 2010-10-21 14:42:47

RT @psst_: Les community managers sont-ils des putes ?: http://bit.ly/cSZ21S #psstpro #paris2

Oriane, 21 ans @ 2010-10-21 14:43:59

RT @community_mngr: RT @psst_: Les community managers sont-ils des putes ?: http://bit.ly/cSZ21S #psstpro #paris2

Albert @ 2010-10-21 15:20:51

Merci pour ce billet qui va bien au-delà du simple rôle d’un CM mais touche à l’essence même de la communication d’une entreprise.

Il y aura toujours des "petits malins" qui mettront leur sincérité de côté pour gagner qq pépètes de plus, qui feront de la gonflette plutôt que d’avouer leur sensibilité.

Le mot que je préfère dans tout ça c’est : "cohérence"

Et je rejoins @lamachineaecrire : c’est le genre de billet qui booste bien et qui ne peut que nous pousser à utiliser plus que jamais un ton clair et sincère avec nos lecteurs.

PSST INNOVATION 2.0 @ 2010-10-22 08:21:17

RT @quota_atypique: RT @community_mngr: RT @psst_: Les community managers sont-ils des putes ?: http://bit.ly/cSZ21S #psstpro #paris2

Cédric Guillossou @ 2010-10-22 08:34:04

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

Lomig Unger @ 2010-10-25 09:00:23

RT @psst_: Les community managers sont-ils des putes ?: http://bit.ly/cSZ21S #psstpro

PSST INNOVATION 2.0 @ 2010-10-25 09:16:48

RT @blomig: RT @psst_: Les community managers sont-ils des putes ?: http://bit.ly/cSZ21S #psstpro

community manager @ 2010-10-25 09:16:48

RT @blomig: RT @psst_: Les community managers sont-ils des putes ?: http://bit.ly/cSZ21S #psstpro

Angéline Deflandre @ 2010-10-25 10:32:50

Un article et des commentaires passionnants : Les community managers sont-ils des putes ? http://t.co/hW6gr4A

Vincent Prost @ 2010-10-25 10:53:57

Les community managers sont des putes http://bit.ly/bkfneF #topicalissue

Lomig Unger @ 2010-10-25 11:10:37

Bonjour,

article passionnant et sincère. Je voulais juste souligne que certains CM sont destinés à servir des communautés INTERNES à l’entreprise, et ne visent donc pas à "simuler l’intensité".

DU moins, tant qu’ils ont la fierté de faire bien leur travail, c’est-à-dire à jouer le rôle de "liant" sur le moyen terme, en créant des vrais échanges, des rencontres, et en suscitant des projets.

D’ailleurs, cette approche est certainement valable sur le net.

On accepte les indicateurs que l’on mérite.

renaud\_elghozi @ 2010-10-26 09:33:13

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

breizh2008 @ 2010-10-26 12:43:03

RT @renaud_elghozi: RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

hemmapil @ 2010-10-29 17:33:04

La sincérité sauvera-t-elle la com ? RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

Lentremetteur @ 2010-10-31 20:09:49

Les premiers CM sont apparus avec les forums tech ou non dans la seconde moitié des années 90 avec les modérateurs et les animateurs de forums.

Ils ne cherchaient pas la liaison ou l"adhésion à une marque (recruter) mais un esprit d’échange selon la néthiquette.

En 2010 il semblerait que l’accent soit mis sur "la marque" pour faire de la pub ou des e-RP au sens large et non construire une communauté autour d’objectifs non mercantiles, position à 180° des communautés scientifiques,tech se créant pour du partage de savoir de co-création.

Si le CM se résume à des chambres d’échos ou de conversation très canalisée avec les prospects ou clients axés sur des objectifs court terme (les ventes ou la diminution de coûts/comm-pub par l’emploi de stagiaires parachutés Community manager) alors le CM peut en irriter plus d’un(e).

Daniel PIGNARD @ 2010-11-11 17:06:21

Il n’est pas compliqué de savoir si on perd son âme ou pas :

« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. » (Mat 7 :12)

Est-ce que vous voulez que les hommes vous trompent ? Est-ce que vous voulez que les hommes vous instruisent ? Est-ce que vous voulez que les hommes vous élèvent à un degré supérieur ? Est-ce que vous voulez que les hommes vous étonnent ? Est-ce que vous voulez que les hommes vous renseignent ? etc...

Dimitri Gourdin @ 2010-11-12 12:44:00

J’avais loupé ça! RT @florencegirod: RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

MadissonCustomer @ 2010-11-12 17:45:54

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

Gabriel Jorby @ 2010-11-17 16:48:19

Bien aimé le post de @crouzet sur les CM. Il en reste qui savent embellir le quotidien d’une marque, sans se prostituer http://bit.ly/atUatx

lalanne @ 2010-11-21 21:31:51

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

agence nova @ 2010-11-22 13:14:42

Les community managers sont des putes http://bit.ly/bkfneF

greg. @ 2010-11-22 16:26:20

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

Leila audard @ 2010-11-27 20:59:33

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

drallom @ 2010-12-05 10:46:43

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

Michael Attia @ 2010-12-21 16:49:01

@MaxHock Oui, c’est @crouzet http://bit.ly/dRDl4b

Mariane Hufschmitt @ 2011-01-07 11:51:03

RT @clemelly: Billet intéressant sur le marketing, les community managers et les putes http://bit.ly/9xPXNc

Stan @ 2011-01-14 17:26:40

Bonjour Thierry,

Je découvre votre site et votre article qui sont très intéressants. J’apprécie le contenu et les réflexions. Néanmoins, j’attire votre attention sur le fait que vous vous définissez comme un Community Manager alors que vous êtes un blogueur, ce qui n’est pas la même chose.

J’espère avoir le plaisir de faire votre connaissance physiquement un jour et en parler a vous.

Samuel Mourlon @ 2011-01-15 10:25:29

Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc via @crouzet

BrigitteDjajasasmita @ 2011-01-17 07:26:28

Les community managers sont des putes http://bit.ly/eFRoHs

David Abiker @ 2011-01-26 23:12:14

Tapin.com http://bit.ly/bpr4bt

ZOOMOUT.FR @ 2011-01-26 23:18:57

RT @DavidAbiker: Tapin.com http://bit.ly/bpr4bt

galdric f @ 2011-01-26 23:23:48

RT @DavidAbiker: Tapin.com http://bit.ly/bpr4bt

Alexandre GONZALES @ 2011-01-26 23:29:06

En gros mieux vaut une bonne pute qu’un faux ami lol RT @DavidAbiker Tapin.com http://bit.ly/bpr4bt

Jean-Baptiste Renard @ 2011-01-26 23:40:28

RT @DavidAbiker: Tapin.com http://bit.ly/bpr4bt

Pierre Jambet @ 2011-01-26 23:43:21

RT @DavidAbiker: Tapin.com http://bit.ly/bpr4bt

François Barbe @ 2011-01-27 14:58:28

c’est pas moi qui le dit. RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

tdegabriel @ 2011-02-07 17:09:40

@konandrum Pour Geoffrey ==> pas de coup d’un soir, mais une relation sur le long terme. http://bit.ly/fMK4td

goodpaterns #communitymanager

z ange @ 2011-02-21 08:41:42

RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://bit.ly/9xPXNc

ou pas...

Badr Bouanani @ 2011-07-28 10:34:23

Les community managers sont des putes http://bit.ly/nnxJXK

Badr Bouanani @ 2011-07-28 10:34:23

Les community managers sont des putes http://bit.ly/nnxJXK

Badr Bouanani @ 2011-07-28 10:34:28

Les community managers sont des putes http://bit.ly/paRq0I

Eowenn @ 2011-07-28 10:36:57

Oh oui insulte-moi. RT @Badr: Les community managers sont des putes http://bit.ly/paRq0I

Alexis @ 2011-07-28 10:42:59

Oh oui insulte-moi. RT @Badr: Les community managers sont des putes http://bit.ly/paRq0I

Mehdi TAZI @ 2011-07-28 10:52:07

Un excellent billet de grande qualité humaine #communitymanager RT @crouzet: Les community managers sont des putes http://t.co/cnhLK6G

Yann Guillon @ 2011-08-09 22:34:34

@mygreg vive la sécurité de l’emploi si les réseaux sociaux se cassent la gueule http://t.co/fZVVp5t

chloe @ 2014-03-17 13:54:30

je devrais apprendre à tenir ce genre de discours face à mes supérieurs, ils m’écouteront peut-être ...

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