En ce moment, je n’ai pas envie de bloguer, insatisfait par la forme, par la tournure du Web en général, je n’ai pas moins envie d’écrire, mais ailleurs que chez moi.
François Bon m’a proposé de faire un vase communicant avec lui. Comme j’admire son Autobiographie des objets, qui une fois assemblée sera un de ses textes majeurs, j’ai pensé tout de suite faire mon autobiographie du baby-foot.
Déjà dans J’ai eu l’idée, j’avais émis cette l’envie :
419 – J’ai eu l’idée, sur le modèle du Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc d’Eugen Herrigel ou du Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes de Robert M. Pirsig, d’écrire L’art du zen et du baby-foot. Quand je joue, je ne vois pas la balle, mais je sais où elle se trouve et déjà elle claque dans la cage adverse, suivant une trajectoire toujours nouvelle. Bon, c’était quand j’étais jeune. Aujourd’hui, mes poignets manquent de souplesse.
Cette idée remonte à ma lecture des deux textes cités, les deux m’ayant influencé et fait comprendre que pour moi, et beaucoup de gens nés autour des années 1960, le baby-foot était une forme d’art. Alors, la semaine dernière, je me suis mis à écrire pour François, en pensant à ses textes, et puis d’un billet j’ai abouti à un texte plus long, une sorte de nouvelle philosophique, où je découvre peut-être ce qui me manque sur le Web d’aujourd’hui, ce que je ne trouve pas dans les réseaux sociaux et que je trouvais autour du baby-foot, l’art et la beauté sur lesquelles se nouaient de profondes amitiés.
Quand François a lu le texte, il m’a dit « Je le diffuse tout de suite sur publie.net. » C’est fait. L’édition électronique nous donne cette liberté de propulser des textes courts et pourtant autonomes, et qui du fait de cette autonomie se sentiraient sur un blog trop attachés à une chronologie et un contexte éditorial marqué.
Les livres électroniques sont des navires dans le flux.
Ou plutôt des fusées.
Ils sont le flux lui-même.