En décembre 2013, j’ai été invité en Basilicate par l’agence de promotion de la région pour écrire un journal de voyage. J’avais carte blanche. Je me suis simplement laissé dériver et enivrer par la lumière. J’ai découvert un immense jardin entre montagne et mer, une autre Italie, pure, limpide, sauvage… avec des villages et des villes sublimes, perchées au-dessus de vallées bleutées.
J’aurais dû me taire. Que tout cela reste un secret. Mais j’ai commis Les confins du monde, un petit texte qui m’a procuré un plaisir immense et qui illustre ce que j’aime dans la littérature.
Le texte est diffusé gratuitement en français et italien par basilicataturistica.com, vous pouvez le trouver sur Amazon ou le télécharger directement. Je l’ai écrit au jour le jour, j’aurais pu le bloguer, mais il aurait été différent, parce que retenir un texte libère paradoxalement l’écriture. Nul besoin au quotidien d’éviter les redites. On peut s’abandonner, puis se reprendre ultérieurement, réorganiser, épurer, tendre l’ensemble ce que l’écriture en temps réel sur un blog interdit. Et surtout, j’ai a posteriori quelque peu transformé ce que j’ai vécu, lui ajoutant une pincée de fiction, comme un cuisinier ajoute du sel ou une épice avant de servir.
Je me trompe peut-être, mais ce texte a gagné en qualité grâce au léger repenti. Ça m’interroge sur la forme blog. Elle me convient pour lancer ma pensée en construction, mais je n’arrive à l’utiliser pour produire des textes « narratifs », ce que d’autres appellent parfois « littérature », étant entendu que si je publiais aujourd’hui ce récit sur mon blog ce ne serait pas user de la forme blog mais du simple potentiel diffusion du web.
Pour moi bloguer, c’est lâcher, pratiquer le send, ce n’est ni écrire un article de presse ni un livre. Je suis dans l’entre-deux et Les confins du monde penche clairement vers le livre.