Thierry CROUZET
Pourquoi défendre le revenu de base
Pourquoi défendre le revenu de base

Pourquoi défendre le revenu de base

Je me suis souvent expliqué, mais recommencer sans cesse m’aide à découvrir de nouveaux arguments et de nouveaux récits. Mon engagement est avant tout logique. 1. Le jour où nous serons totalement détachés du matériel et même de la géographie, tel endroit plus agréable à vivre que tel autre, nous n’aurons plus besoin de monnaie. Dans cette attente, elle nous est nécessaire. 2. La masse monétaire doit s’accroître pour aider à valoriser les nouveautés (mes livres, par exemple, qui n’enlèvent rien aux livres antérieurs). Pas question de réduire notre créativité, donc de décroître économiquement (la croissance de la masse monétaire est une caractéristique du vivre en société — je ne parle pas ici de PIB). 3. Plutôt que la création monétaire soit le privilège des banquiers (avant elle l’était de l’État ou des princes), je voudrais, en vertu des droits de l’homme, qu’elle soit l’apanage de chacun de nous, une création décentralisée qui se matérialiserait mensuellement dans nos poches. On arrive donc tout naturellement à un début de revenu de base (de l’ordre de 500 €/mois).

Le choix de la distribution décentralisée peut paraître idéologique, mais il ne l’est pas excessivement.

  1. Comme le travail devient rare, et il le sera de plus en plus avec l’automatisation mécanique et cognitive, il faut que ceux qui ne reçoivent pas de revenu du travail puissent continuer à vivre décemment. Il y a une centaine d’années, le travail rémunéré occupait 40 % du temps de vie. Il n’occupe plus que 12 % (j’ai mangé la source). Cette valeur continuera de décroître. Il faut regarder cette réalité en face. Tout le monde aura besoin d’un revenu de base, autant que ce tout le monde en soit le producteur à son échelle.

  2. Et ceux qui reçoivent un revenu traditionnel doivent avoir la liberté d’y renoncer à tout moment pour changer de vie, par exemple entrer dans la société de la contribution volontaire (et cela sans démarches administratives, sans avoir à être jugés, sans référence à un quelconque centre). À cette seule condition nous bannirons le mot chômage de notre vocabulaire.

  3. Avec la décentralisation, on supprime les centres de pouvoirs. Personne ne distribuera le revenu de base. Il sera un pur produit algorithmique, pas un fait du prince. Les évolutions des algorithmes s’effectueront en open source, librement, visiblement… et en cas de problème, on effectuera des forks.

  4. Le revenu de base, en apportant un surplus de sécurité, apportera un surplus de liberté. Ce n’est pas pour qu’une institution, un prince, un élu… agite la menace de le supprimer, ce qui serait inévitablement le cas avec un processus de distribution centralisé (tentation du contrôle).

  5. Des tâches comme s’occuper des enfants, aider les autres, participer à la vie associative, développer des logiciels libres… ne sont aujourd’hui pas valorisées parce qu’elles ne sont pas rémunérées. Le revenu de base en épousant leur structure, la distribution horizontale et universelle, leur redonne du sens. Il les reconnaît comme vitales pour la croissance immatérielle de la société.

La prise en compte de ces points milite en faveur de la décentralisation de la création monétaire. Tous les défenseurs du revenu de base ne suivent pas le même raisonnement. Beaucoup de propositions (impôts négatif, contribution universelle…) en ne touchant pas aux mécanismes pernicieux de la monnaie ne régleront aucun problème. D’un côté, on donnera un susucre au peuple pour acheter la paix sociale, de l’autre on fabriquera toujours plus de monnaie pour creuser l’écart entre riches et pauvres, et déséquilibrer la répartition des apports de la croissance monétaire. Il faut dynamiter cette tentation. Enlever des mains de quelques-uns le levier monétaire (c’est compliqué, mais on ne fera pas l’économie de ce coup de force).

Il me semble que le revenu de base ne sera crédible politiquement que quand un accord théorique de fond sera atteint sur ce point, ce qui est loin d’être le cas, ses partisans les plus véhéments se voulant aujourd’hui trop œcuméniques.

Bien sûr, le revenu de la création monétaire est insuffisant pour vivre. On peut le compléter par un système de répartition, qui puiserait sur les aides déjà offertes (RSA, allocations familiales, minimum vieillesse…) et la simplification administrative engendrée.

Mais toutes les aides ne peuvent être supprimées. Par exemple, le chômage doit être maintenu quand il dépasse le revenu de base (idem pour les retraites). Si je gagne 5 000 €/mois, j’ai un train de vie associé, avec souvent des crédits. Lors d’un licenciement, je ne peux pas brutalement réduire la voilure et me contenter d’un revenu de base. L’assurance chômage est une aide à la décélération et au changement de vie, un droit au changement (et j’en ai profité en mon temps). On pourra juste peut-être ne pas la rendre obligatoire, de même pour toute les cotisations qui ressemblent à des assurances (et prendre le risque de se contenter du revenu de base).

Je résume…

  1. Le revenu de base s’impose si on prend en compte la nécessité de créer de la monnaie et les droits de l’homme, c’est-à-dire la volonté d’une égalité en droit (les banquiers ayant aujourd’hui des droits que vous n’avez pas).

  2. Pour ne pas créer une nouvelle caste de privilégiés à la place de celle des banquiers, il faut décentraliser la création monétaire.

Pour faire l’économie du revenu de base, ceux qui s’appellent eux-mêmes les pragmatiques campent sur les positions souvent réactionnaires.

  1. On maintient le privilège discriminatoire des banquiers (et puis, on ose se dire de gauche ou libéral).

  2. On continue à vouloir offrir un travail à tout le monde, donc à pousser la production rémunérée, c’est-à-dire la croissance matérielle… construire toujours plus, produire toujours plus, échanger toujours plus, faire toujours plus d’enfants… C’est la politique débile menée par nos gouvernements successifs.

  3. On partage le travail disponible en réduisant le temps de travail. C’est la moins bête des solutions, mais les écrivains ne vont pas soudain réduire leur temps de travail, pas plus les programmeurs et beaucoup d’autres acteurs économiques. Le temps total de travail rémunéré disponible ne diminue pas également dans toutes les branches.

  4. On ne valorise pas les tâches qui ne sont pas sources directes de revenu et participent la croissance immatérielle tout en étant indispensables à la vie en société.

Il me faut maintenant imaginer des histoires de vies. Passer à la simulation littéraire pour essayer d’explorer ce que les trop belles théories ne voient pas. Et c’est l’été, je bricole, je vois des amis, j’arrive tout juste à aligner quelques lignes peu exigeantes sur le blog… inévitablement plongé dans le post-partum de l’après Ératosthène.

Tant qu’on voudra vivre là, il faudra de la monnaie.
Tant qu’on voudra vivre là, il faudra de la monnaie.
JeanHuguesRobert @ 2014-07-16 11:07:00

La réalité est complexe, tout est dans tout, etc... Certes. Mais quand il s’agit d’avancer concrètement, un peu de discipline est utile.

Or je vois se développer des arguments "anti revenu de base" chez des gens de gauche, des progressistes, et ça m’inquiète, car ça brouille les pistes. Ils dénoncent cette proposition comme étant finalement un leurre. Vous même évoquez "la paix sociale", qu’elle acheterait.

Le revenu de "base" n’est rien de plus que cela, une "base". S’il tentait d’être plus que cela, s’il visait une modification radicale des rapports de force, on verrait s’accroitre les antagonismes et le résultat serait probablement la perpétuation de l’immobilisme, du statu quo.

Le caractère "oeucuménique" du revenu de base qui vous chagrine est peut-être pourtant la voie la moins difficile pour parvenir à instaurer cette "petite" révolution que serait son avénement, un avénement très improbable j’en ai peur. Une petite révolution qui, si elle se produisait, ne serait qu’une étape, avant d’autres révolutions, plus ambitieuses, mais aussi moins consensuelle à ce stade.

Libéré d’un fardeau ancestral, avec moins de sueur sur son front, l’individu gagnerait une marge de liberté propice à la pensée. Et c’est à partir de ces pensées que pourront se construire d’autres améliorations.

Alors, certes, le revenu de base ne va pas résoudre tous les problèmes, la corruption des élites par exemple, mais, concrétement, il participe à une forme d’émancipation, économique.

Le revenu de base a un caractére assez unique, celui d’être préconisé par des personnes dont les gouts politiques sont généralement éloignés. Des libéraux y voit le moyen d’optimiser le fonctionnement d’un état devenu obèse. Des gens "de gauche" l’envisage comme une répartition un peu plus équitable que d’habitude.

Qu’importe si chacun y voit ce qui l’arrange, du moment qu’on avance dans la bonne direction ! Les partisans du revenu de base ont je pense un certain devoir moral d’en présenter ses avantages. Les inconvénients, les limites, il y aura suffisamment de détracteurs pour en empiler des tonnes.

Sinon, par excès de nuances, la confusion risque de s’installer et une idée simple risque de finir noyée dans un océan de problèmes complexes, réel, sérieux, méritant qu’on s’y intéresse, mais... séparément, sans tout mélanger.

Éric D. @ 2014-07-16 13:20:00

Dommage de n’imaginer qu’un revenu de base qui ne suffit pas pour vivre. Une énorme partie des avantages du système n’arrive justement qu’avec un revenu de base qui serait suffisant pour vivre. Sinon c’est juste une aide sociale de plus, éventuellement inconditionnelle.

Thierry Crouzet @ 2014-07-16 14:56:00

Qui a dit qu’on pourrait pas vivre avec ? En France on redistribue près de 900€ aide/citoyen+500€ création monétaire... ça fait un SMIC.

Thierry Crouzet @ 2014-07-16 14:57:00

Reste que si la mesure ne s’accompagne d’aucun changement profond elle n’aura aucun impact... si tu donnes de l’argent d’un côté et en change à volonté la valeur de l’autre, c’est simplement ridicule.

flyingdust @ 2014-07-16 23:33:00

actuellement 500 euros permettent de vivre, si l’on a pas de loyer, presque pas de charge (ou une très faible consommation électrique,) pas de voiture... De plus en plus de jeunes restent chez leurs parents, exactement comme l’avant "trentes glorieuses". C’est ce que je trouve moi justement intéressant: ce revenu permet de vivre à condition de renoncer à un certain nombre de choses (ceux qui ne veulent pas renoncer pourront élever le niveau d’adéquation entre ce qu’ils souhaitent et ce qu’ils ont en trouvant des sources rémunératives supplémentaires).

flyingdust @ 2014-07-16 23:34:00

"ce qu’ils ont" = ce qu’ils auraient

flyingdust @ 2014-07-16 23:50:00

"recommencer sans cesse m’aide à découvrir de nouveaux arguments et de nouveaux récits." Tu fais bien! Je trouve que ton message est de plus en plus universaliste, simple, et non segmentant.

Je remarque que tu te centres sur une piste bien souvent, celle de l’orientation à donner aux avancées technologiques. C’est utile évidemment, et c’est une question importante.

Elle n’est pas à opposer à la question de la décroissance, elles sont complémentaires. Il faut donner de la place aux technologies, les encadrer tout en les développant et en même temps il faut garder une part de civilisation ancestrale, un rétroviseur dans lequel on peux regarder pour pouvoir voir si on se trompe de voie (et le meilleur rétroviseur qu’on a ce sont les populations traditionnelles)

Je répète cette citation qui me semble capitale: "Car l’histoire de la vie comme celle des hommes convergent vers une vérité empirique : les espèces et les sociétés meurent de leurs poins forts ! Pourquoi ? Parce qu’elles ont perdu leur adaptabilité, liée à toutes les formes de diversité qu’elles ont anéanties."

L’évolution, le développement fait partie intégrante de la vie (libéralisme), et de même la conservation de ce qui a fonctionné, l"esprit critique vis à vis de la nouveauté et de sa nécessité (esprit réactionnaire). Ces deux faces sont indiscociables d’un développement serein.

Jean M @ 2014-07-17 14:26:00

Bonjour !

Quid de la nature humaine?

D’une part, il me semble déjà difficilement concevable qu’on arrive un jour à un monde détaché détaché des choses matérielles:

1) Est-ce bien dans la nature humaine ? J’en doute mais c’est une question d’opinion personnelle et philosophique qui ne me semble pas avoir sa place ici ou que je préfère, du moins, traiter après avoir vérifié les points suivants.

2) Est-ce souhaitable ? Question valable de l’extérieur (peut on souhaiter ça à l’humanité?) comme de l’intérieur (les gens le souhaiteraient-ils vraiment?). Question passionnante je trouve...

3) Les classes dirigeantes, possédantes, laisseraient-elles une telle chose se faire à moyen terme?

Surtout, d’autres points:

1) Avec un revenu de base, comment se prévenir des glandeurs? Comment déterminer une somme pour ce revenu qui fasse que ceux qui ne feront rien ne ruinent malgré tout pas l’économie?

2) Comment s’assurer que les activités d’association etc dont vous parlez seront valorisées par la majorité? J’aimerais que cette deuxième question soit la réponse à la première...

3) Et l’inflation ? Règle de base en économie, création de masse monétaire = inflation. Or comme vous le dites, le revenu de base doit s’établir alors que nous sommes encore dépendants de la géographie (et donc de linternational, et donc des marchés).

Thierry Crouzet @ 2014-07-17 15:48:00

Étrange commentaire... je repousse à un avenir lointain et hypothétique une société non monétaire... ce n’est pas mon propos.

Les classes possédantes ont accepté l’abolition de la noblesse, de l’esclavage... et elles continueront de renoncer peu à peu à leur privilège, c’est un combat, mais un combat avec des victoires.

Pourquoi se prévenir des glandeurs ? Le travail imbécile vous paraît préférable à l’oisiveté, qui a au moins le mérite de ne pas impacter la biosphère. Et puis toutes les études montrent que 90% ses gens ont besoin d’une activité. Dans les zones où le revenu de base a été expérimenté, plus de gens ont été actifs parce qu’ils ont pu choisir leur activité, prendre des risques (le contraire donc de ce qu’on pourrait croire).

Pourquoi craindre l’inflation? On ne crée pas plus de monnaie qu’avant, on se contente de répartir différemment la création.

La valorisation des activités non rémunérées est automatique. Rester à la maison pour s’occuper de la famille implique un revenu. C’est ça aussi le RdB.

Evelyne Pierillas @ 2014-07-17 17:30:00

Bonjour ,

je voudrais juste répondre à deux questions de Jean M , pour compléter les réponses de Thierry Crouzet "Avec un revenu de base, comment se prévenir des glandeurs? Comment déterminer une somme pour ce revenu qui fasse que ceux qui ne feront rien ne ruinent malgré tout pas l’économie?"

Tu n’as pas besoin de te "prévenir" des glandeurs car ils ne sont pas dangereux ,je ne connais personne qui ne fasse rien de sa vie et combien même ce serait leurs problèmes Non ? ...mais sais tu que nous sommes tous des contribuables assujettis à l’impôt sans exceptions ,même "les glandeurs" ,chacun d’entre nous sommes les acteurs économiques du pays en tant que consommateurs nous payons la TVA une taxe versé à l’état donc ne t’inquiète pas tous le monde participe à l’économie de l’état en se logeant ,consommant etc ...

flyingdust @ 2014-07-17 21:13:00

Pourquoi te méfies tu des glandeurs qui pourraient plomber l’économie?

Il y a actuellement plus de dix pourcent de chômeurs, signe que le système ne parvient plus à augmenter suffisamment sa productivité, et ce depuis plus de dix ans. Il faut une croissance forte pour arriver à une productivité créant le plein emploi, d’autant plus forte que beaucoup d’emplois ont été mécanisés.

La croissance de la productivité ne reviendra pas, et les très nombreux arguments qui soutiennent cette thèse ne prêtent pas à illusion. Elle n’est de plus pas du tout souhaitable pour la pérennité de nos civilisations.

Voilà pourquoi il faut penser, consolider des systèmes basés sur le partage de ressources dont nous apréhendons maintenant véritablement les limites.

A titre d’exemple personnel, je suis élagueur indépendant et j’adore mon boulot. Mes parents m’ont aidé au début de mon lancement en me versant l’équivalent de trois cents euros par mois pendant deux ans. Je remarque que cette aide m’a permis d’être plus serein avec mes collègues, les clients, de réfléchir plus calmement, moins dans l’angoisse des fin de mois et des pannes de chantier. Pas de négatif à signaler, les observations personnelles qu’un 25 heures semaines à travailler pour les autres est mon idéal, pas plus. J’ose penser que beaucoup d’autres ont le sentiment que lorsqu’ils dépassent cette limite, ils deviennent moins efficace. Et le reste du temps libéré, à m’occuper de mon jardin, à prendre des études en cours du soir,...

Avoir un complément permet de travailler moins (à mon avis les salaires s’ajusteront un peu à la baisse avec un RU), donc qu’il y en ait plus qui travaillent et de laisser du temps (et surtout un allègement psychologique) à des activités épanouissantes.

Pour terminer, je pense qu’en effet le politique n’apprécie pas trop ce genre de projets, qui tend à réduire les inégalités, la principale difficulté risque de venir d’eux.

bigben @ 2014-07-18 10:51:00

Bonjour,

Je trouve très intéressante l’idée du revenu de base.

J’ai du mal à voir comment elle va pouvoir se mettre en place.

Je ne pense pas qu’un gouvernement ou une classe possédante aient envie de le faire.

Ca coûte cher (en tout cas à première vue).

La solution de supprimer toutes les aides et de les remplacer par une telle allocation, pour simple qu’ele ait, se heurte à deux blocages :

  • idéologique "donner une aide aux riches"

  • syndicaliste : cela veut dire supprimer des postes des gens qui "gèrent" les aides actuelles

Mais l’expérience de la Suisse va être intéressante à observer, évidemment.

(Sauf que tout cela est centralisé, pour le moment).

Une autre approche consisterait à combiner ce revenu à une monnaie complémentaire mais il faudrait trouver un mécanisme qui fasse que ça se répande.

Les monnaies complémentaires actuelles me paraissent basées sur de la motivation autre , ce qui ne suffit pas encore à créer la confiance nécessaire à une monnaie.

Les bitcoins, c’est intéressant mais je ne connais personne qui s’en serve.

Ca fait trois ans que je me dis qu’il faudrait au moins qu je m’en achète un peu mais je n’ai pas trouvé d’explications claire ni de site d’achat de bitcoin en qui j’ai confiance).

En parallèle, que pensez-vous de l’approche du site MonnaieM, par exemple ?

a+

Bigben

Thierry Crouzet @ 2014-07-18 11:36:00

MonnaieM va dans la bonne direction, même si c’est encore centralisé (me semble). La seule solution sera en effet de créer le RdB à partir d’une telle nouvelle monnaie.

Dans tous les cas ça ne coûte pas cher, c’est un problème de volonté et de conscience.

JeanHuguesRobert @ 2014-07-18 13:42:00

Le revenu de base, c’est un peu comme l’éclairage public ou les routes. Les routes, chacun comprend qu’on y accède de façon inconditionnelle. Certains participent plus que d’autres à leur financement, pour autant il ne leur vient pas à l’idée d’en restreindre l’usage selon la contribution effective de chacun.

Et bien le revenu de base, c’est comme des routes, mais des routes pour la pensée. Et dans un pays riche, qui se dit "civilisé", offrir des routes pour voitures mais pas cerveaux, c’est juste absurde.

Nota : on parlait à une époque des "autoroutes de l’information" - certains militent pour que l’accès à Internet devienne un "droit de l’homme". Ca peut sembler loufoque, mais si on y réfléchi un peu, on voit facilement qu’Internet est un outil fantastique d’éducation, un moyen merveilleux de satisfaire notre infinie curiosité.

A mesure que l’on plonge dans l’immatériel, les voitures deviennent moins importantes et les "bicyclettes de l’esprit" que sont les ordinateurs (comme disait Steve Jobs) deviennent elles de plus en plus importantes.

Des routes, pour la pensées, vers la liberté. C’est quand même plus réjouissant que de l’asphalte pour des voitures.

Thierry Crouzet @ 2014-07-19 08:37:00

très beau...

alain @ 2014-07-20 11:21:00

Bonjour,

Je suis agriculteur retraité.

Au cours de mon activité professionnelle j’ai eu l’opportunité de dé couvrir une méthode de calcul servant à la répartition de charges au sein d’un point de vente collectif.

Nous utilisons cette méthode depuis 2007,à la satisfaction de tous les adhérents.

J’ai fait avec celle ci une simulation sur les foyers fiscaux de la drôme afin de confirmer son efficacité sur un calcul éventuel de l’impôt sur le revenu.

Cette méthode produit un effet de progressivité et de dégressivité.

La particularité étant qu’à partir d’un critère ex:" 48% des contribuables ne paient pas d’impôt sur le revenu",c’est à dire que 48% percevront un impôt négatif en fonction de leur revenu.

Aujourd’hui,ces contribuables ne perçoivent rien ,ils sont à 0.

Pensant que ces quelques mots attireront votre attention, je suis à votre entière disposition pour discuter ou vous rencontrer pour vous donner des explications plus précises.

Cordialement.

bigben @ 2014-07-21 11:09:00

Bonjour,

Oui, MonnaieM est centralisé. J’aime bien l’approche pragmatique : le gars a créé une monnaie mais aussi un site de petites annonces où on peut l’utiliser ....

Il y a déjà d’autres monnaies complémentaires (utilisées dans les SEL - systèmes d’échanges locaux) mais je ne vois pas encore comment les généraliser.

Ou alors, il faudrait utiliser d’autres monnaies plus novatrices (ex : les like de facebook). InternetActu avait fait un dossier pour parler de ces monnaies complémentaires.

Tout le problème, c’est de répandre l’usage d’une d’entre elles. (Mais si on savait comment rendre populaire un truc ...)

Bitcoin pourrait aussi être cette monnaie mais, malgré mon intérêt pour les bitcoin, je ne connais pas de site où en acheter (ie de site en qui j’ai assez confiance pour en acheter).

Je m’étais dit que j’aimerais en acheter pour une petite somme, "pour voir" mais je n’ai pas trouvé comment ..

Je n’ai pas compris concrètement comment on payait (il faut un logiciel, qu’est-ce qui m’empêche de copier/coller mon portefeuille, etc ??).

En fait, il (me) manque de savoir comment commencer bitcoin (et où l’utiliser, etc ...)

(C’est l’intérêt de monnaieM)

Des suggestions sur bitcoin ?

Des idées pour le rendre utilisable au grand public (et donc utilisé) ?

a+

Bigben

Thierry Crouzet @ 2014-07-21 11:13:00

BitCoin est un système biaisé avec prime au premier entrant... donc c’est aussi foireux que l’euro. J’aurais dû m’y mettre au début :-) Il est trop tard.

Faut lancer quelque chose de neuf.

ecirb1733 @ 2014-07-22 00:18:00

J’ai quelques MonnaieM, j’ai aussi trouvé ça très ingénieux de lier le lancement d’une nouvelle monnaie avec les petites annonces !

Pour autant je ne suis pas un spécialiste, je lis (j’écoute, je visionne) des petites choses sur le sujet depuis 2 ou 3 ans et je me suis souvent demandé pourquoi les monnaies alternatives ne décollaient pas tant que ça.

Y’en a une qui a débarqué y’a quelques temps en Bretagne: le Galléco. Je me suis dis que c’était le moment d’encourager l’initiative... et c’est ma réaction quand j’ai voulu m’y mettre qui m’a fait comprendre le hic: j’ai cherché à savoir s’il y avait des magasins vendant des biens de première nécessité qui l’acceptaient. Résultat les 3/4 sont dans des secteurs ou je ne vais que très occasionnellement (textile etc...).

Pour moi les gens ne mettent pas autant de confiance dans les monnaies alternatives que dans la moannie officielle et quand j’en parle autour de moi souvent les gens ne voient pas l’intérêt. S’il y avait un système d’annonce (ou similaire) majoritairement pour des biens de tous les jours ça marcherait mieux: c’est de l’argent qu’on dépensera de toute façon (manger, services courants, etc) donc le "risque" est moindre.

C’est en tout cas comme ça que je l’ai ressenti à mon niveau.

Je reconnais tout de même qu’il y a des agriculteurs qui acceptent le Galléco mais là c’est aussi de ma faute: trop habitué à me rendre au supermarché pour acheter tout d’un coup je ne suis pas prêt à faire la tournée pour récolter tous mes légumes (qui souvent aussi sont d’un prix supérieur que je n’ai pas les moyens d’encourager malheureusement)

bigben @ 2014-07-22 09:41:00

Bonjour,

Le problème de bitcoin, selon moi, n’est pas qu’il y ait une prime aux premiers entrants mais que ça coûte du vrai argent ....

En fait, si bitcoin est bien une (nouvelle) monnaie, ce n’est qu’un outil d’échange.

Bitoin ne permet pas de création de monnaie.

Concrètement, ça veut dire que pour démarrer un revenu de base, ça coûte du vrai argent ....

a+

bigben

bigben @ 2014-07-22 09:46:00

Salut !

A mon petit niveau, je me suis dit qu’il faudrait que j’y mette déjà des trucs qui n’ont pas trop de valeur pour moi, dans un premier temps (genre des bouquins ou des habits que je comptais donner).

Peut-être est-il réaliste de faire démarrer ce genre d’innovation par des choses de loisirs (ça veut dire que ces monnaies deviendront d’abord des outils de quantification de dons : à mi-chemin des trucs style recyclons.org et des SEL).

Je vais voir ce qu’est le gallico : mais un jour, il faudra soit que ces monnaies se regroupent (je n’y crois pas, c’est de l’associatif !! ;-D), soit qu’une monnaie émerge !

Bigben

ecirb1733 @ 2014-07-22 11:47:00

Il y a les deux avec le bitcoin: on peut en acheter et en créer avec des logiciels qui participent au réseau. Après c’est de plus en plus difficile et ça l’est tellement que pour être rentable certains s’organisent en "pool" pour "produire" des bitcoins

Jean M @ 2014-07-22 12:20:00

Eh bien merci pour vos réponses !

Je tiens à préciser que je ne suis pas contre le revenu de base, simplement quelques contradictions m’étaient venues à l’esprit et je voulais voir si les contre arguments tenaient la toute pour moi (et ils la tiennent, la route).

Sur cette histoire de glander, j’ai mal choisi mon mot, mais quand j’écrivais mon commentaire je n’étais pas trop en mesure de le faire ! Je voulais simplement savoir si les personnes qui ne créeraient rien étaient prises en compte, et la réponse de M. Crouzet m’a entièrement satisfait !

bigben @ 2014-07-30 14:52:00

Oui, il y a un peu de création monétaire mais c’est très peu (pas plus que la découverte de nouvelles mines d’or, par exemple).

Ce

n’est pas la même chose que la création monétaire dont parle Thierry :

si plusieurs écrivains écrivent des (bons) livres, la "richesse" est

augmentée (aucun lien avec de la vitesse de processeur pour créer des

bitcoins).

A l’inverse, MonnaieM crée de la monnaie (puisque tout le monde en reçoit chaque mois). Après, il faut qu’elle ait de la valeur.

Je

me rends compte que "vendre" des choses à moi contre des "M" m’est un

peu difficile : j’ai l’impression de les donner, les vendre contre rien.

(D’où

l’intérêt si tout le monde mettait des choses auxquelles il tient peu,

ça alimenterait un marché et donnerait de la valeur aux M).

a+

Bigben

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