Cette liste est purement autobiographique et je n’ai pas encore tout réglé de mon côté.
- Ne jamais couper.
 - Croire que tout ce qui vient est bon (jusqu’à user du blog comme déversoir).
 - Ne pas supporter d’être dérangé de peur de passer à côté du chef d’œuvre.
 - Noter la moindre pensée sous prétexte qu’elle pourrait être capitale, quitte à réveiller celui ou celle qui dort à côté (ne pas faire confiance au pouvoir filtrant de la mémoire).
 - Attacher tant d’importance aux objectifs quantitatifs, nombre de caractères produits, que le qualitatif passe au second plan.
 - Se croire immédiatement moderne et supérieur aux classiques.
 - Tout qualifier pour créer de l’ambiance, ce qui revient à atteindre plus vite les objectifs quantitatifs.
 - Raccrocher les propositions avec des chapelets de conjonctions de coordination.
 - Enchaîner les métaphores avec des « comme ».
 - Abuser des relatives, des adverbes, des participes présents, de tous ces mécanismes syntaxiques édulcorés.
 - Manquer de précision sur les sujets, introduire des confusions, les régler en répétant les sujets.
 - Laisser subsister les vestiges des répétitions éradiquées.
 - Conserver des phrases maniérées parce qu’elles semblent stylées.
 - Parler de soi alors que soi ne devient intéressant que sur le tard.
 - Imposer ses manies d’écrivain à son entourage jusqu’à se retrouver seul.
 - En oublier de vivre pour écrire.
 - Avoir l’impression à trente ans d’être déjà vieux.
 - Rêver de succès et de célébrité.
 - Se faire un monde des écrivains contemporains.
 - Ne pas identifier ses tics d’écriture, pire les croire synonymes de style.
 - Vouloir impressionner par son intelligence alors qu’on attend d’un auteur de l’empathie.
 - Être si soi qu’on n’écrit que pour soi.
 - Trop penser aux lecteurs et alors finir par écrire ce que tous les autres écrivent.
 - Se contenter d’avoir du succès en abusant de trucs déjà usés.
 - Envier, jalouser, médire…
 - Dialoguer avec les auteurs morts plutôt qu’avec ses amis (non, Flaubert n’est pas un grand frère).
 - Négliger les outils de travail (l’écrivain n’est pas qu’un esprit doué du don de télépathie).
 - Oublier de recommencer encore et encore.
 - Se donner un genre vestimentaire (ce qui est plus simple qu’un genre littéraire).
 - Imiter la vie de bohème pour parfaire son genre vestimentaire.
 - Picoler, se droguer et en oublier de s’entraîner physiquement (écrire exige de l’endurance et le sport favorise les connexions cérébrales qui doivent à leur tour favoriser l’écriture).
 - Crier à sa famille « J’arrive » et ne jamais arriver.
 - Être trop sûr de soi.
 - Être trop impatient et précipiter les fins.
 - Vouloir dire à tout prix.
 - Décider avant de l’avoir écrit ce que sera un texte.
 - Adopter le romanesque comme un costume prêt-à-porter.
 - Tourner le dos à la littérature de genre sous prétexte qu’elle n’est pas littéraire.
 - Vouloir gagner sa vie avec ça (toute autre activité est plus rentable).
 - Faire de la publication chez un éditeur son Graal.
 
