Cette liste est purement autobiographique et je n’ai pas encore tout réglé de mon côté.

  1. Ne jamais couper.
  2. Croire que tout ce qui vient est bon (jusqu’à user du blog comme déversoir).
  3. Ne pas supporter d’être dérangé de peur de passer à côté du chef d’œuvre.
  4. Noter la moindre pensée sous prétexte qu’elle pourrait être capitale, quitte à réveiller celui ou celle qui dort à côté (ne pas faire confiance au pouvoir filtrant de la mémoire).
  5. Attacher tant d’importance aux objectifs quantitatifs, nombre de caractères produits, que le qualitatif passe au second plan.
  6. Se croire immédiatement moderne et supérieur aux classiques.
  7. Tout qualifier pour créer de l’ambiance, ce qui revient à atteindre plus vite les objectifs quantitatifs.
  8. Raccrocher les propositions avec des chapelets de conjonctions de coordination.
  9. Enchaîner les métaphores avec des « comme ».
  10. Abuser des relatives, des adverbes, des participes présents, de tous ces mécanismes syntaxiques édulcorés.
  11. Manquer de précision sur les sujets, introduire des confusions, les régler en répétant les sujets.
  12. Laisser subsister les vestiges des répétitions éradiquées.
  13. Conserver des phrases maniérées parce qu’elles semblent stylées.
  14. Parler de soi alors que soi ne devient intéressant que sur le tard.
  15. Imposer ses manies d’écrivain à son entourage jusqu’à se retrouver seul.
  16. En oublier de vivre pour écrire.
  17. Avoir l’impression à trente ans d’être déjà vieux.
  18. Rêver de succès et de célébrité.
  19. Se faire un monde des écrivains contemporains.
  20. Ne pas identifier ses tics d’écriture, pire les croire synonymes de style.
  21. Vouloir impressionner par son intelligence alors qu’on attend d’un auteur de l’empathie.
  22. Être si soi qu’on n’écrit que pour soi.
  23. Trop penser aux lecteurs et alors finir par écrire ce que tous les autres écrivent.
  24. Se contenter d’avoir du succès en abusant de trucs déjà usés.
  25. Envier, jalouser, médire…
  26. Dialoguer avec les auteurs morts plutôt qu’avec ses amis (non, Flaubert n’est pas un grand frère).
  27. Négliger les outils de travail (l’écrivain n’est pas qu’un esprit doué du don de télépathie).
  28. Oublier de recommencer encore et encore.
  29. Se donner un genre vestimentaire (ce qui est plus simple qu’un genre littéraire).
  30. Imiter la vie de bohème pour parfaire son genre vestimentaire.
  31. Picoler, se droguer et en oublier de s’entraîner physiquement (écrire exige de l’endurance et le sport favorise les connexions cérébrales qui doivent à leur tour favoriser l’écriture).
  32. Crier à sa famille « J’arrive » et ne jamais arriver.
  33. Être trop sûr de soi.
  34. Être trop impatient et précipiter les fins.
  35. Vouloir dire à tout prix.
  36. Décider avant de l’avoir écrit ce que sera un texte.
  37. Adopter le romanesque comme un costume prêt-à-porter.
  38. Tourner le dos à la littérature de genre sous prétexte qu’elle n’est pas littéraire.
  39. Vouloir gagner sa vie avec ça (toute autre activité est plus rentable).
  40. Faire de la publication chez un éditeur son Graal.