J’ai beau crier que j’écris uniquement ce qui m’importe, j’aime bien savoir parmi ce que j’écris ce qui compte pour les autres, tout en ayant la prétention de ne pas être influencé par leurs goûts.
Le nombre de recommandations sociales n’est qu’un indicateur approximatif. Certains billets très lus sont peu recommandés, certains très recommandés ne reçoivent guère plus de lecteurs que de recommandations, c’est dire la grande incapacité des réseaux sociaux à envoyer des visiteurs hors de chez eux.
Aujourd’hui, j’ai trois sources de lecteurs :
- La centaine d’abonnées à ma newsletter gérée par FeedPress.
- Les flux RSS via les agrégateurs comme Feedly, Pulse ou Flipboard (je lis 95 % des blogs à travers eux sur mon téléphone). Là, les choses se compliquent, car il est bien difficile de savoir combien de lecteurs utilisent ces services. Un billet lu mille fois, c’est un seul accès à mon site, logiquement via mon flux RSS mis en cache par l’agrégateur ou FeedPress, mais je n’en suis même pas sûr. FeedPress propose des statistiques erratiques (tout comme le moribond Feedburner), ce qui est logique avec les mise en cache par les égrégateurs. J’ai 8 à 10 000 abonnés RSS, mais sans doute guère plus de quelques centaines de visiteurs arrivent par là (difficile d’y voir clair).
- Les visiteurs directs du blog, a priori les plus nombreux. Bien sûr, je peux m’en référer à Google Analytics, le service de référence. Sur les 30 derniers jours, 17 000 visiteurs uniques. Dans le même temps, CloudFlare qui utilise des stats serveurs voit 44 000 visiteurs uniques, 2,5 fois plus ! Résultat qui s’explique parce que Google utilise des scripts pas toujours chargés par les navigateurs, mais aussi parce qu’il ne prend pas en compte les agrégateurs, j’imagine, surtout s’ils font de la mise en cache (et dans ce cas CloudFlare est tout aussi impuissant).
Tout cela est très flou. Disons que mon blog voit passer du monde, sans que je sache trop qu’en dire. Au final, le trafic global n’a aucun intérêt. Je m’intéresse uniquement au trafic relatif entre les billets, pour constater chaque fois que les textes qui comptent le plus pour moi, mes vagabondages par exemple, sont les moins lus.
Je peux oser une dernière comparaison. En moyenne selon Google, mes lecteurs ouvrent 20 000 sessions/mois avec un temps moyen par session de 1:18, soit au total 433 heures de lectures. Sans trop me tromper, en majorant avec la newletter et les agrégateurs et au regard des chiffres de CloudFlare, je peux considérer que mes lecteurs consacrent au moins deux fois plus de temps par mois à mon blog, disons 1 000 heures.
Si on suppose une vitesse de lecture moyenne de 25 caractères/seconde, un roman de 300 pages se lit en 4h30 environ. En temps de lecture, mon blog vaut 220 romans lus/mois ou 2 500 romans lus/an. Soit un auteur au seuil de la rentabilité pour un éditeur. Cette analyse remet les choses à leur place. Pas de quoi avoir la grosse tête ni se sentir ridicule.