Vous le savez, je suis fan du traitement de texte Ulysses. Je suis même passé en partie sur Mac pour pouvoir l’utiliser. C’est tout simplement le meilleur outil pour écrivain jamais conçu. Quand je dois toucher Word, j’ai envie de vomir et je plains tous ceux encore coincés dans cette antiquité d’un autre siècle.

En prime, dans sa nouvelle version, Ulysses tourne désormais sur iPad, avec quasiment les mêmes fonctionnalités que sur Mac. Les textes se synchronisent. Je laisse mon Mac sur mon bureau, je me relis dans le jardin sur iPad, quand je remonte au bureau mes corrections se sont propagées. C’est un must.

Sans Ulysses, je crois que je n’aurais jamais osé me lancer dans Une Minute. Je n’imagine pas écrire un tel texte sur Word ou un logiciel du même type. Promis, je publierai bientôt un billet pratique où je vous montrerai comment j’écris Une Minute avec Ulysses.

Mais il y a un hic. La nouvelle version d’Ulysses est moins agréable que l’ancienne sur deux points, dont un quasi rédhibitoire pour moi.


Addendum Et si Ulysses est si génial, c’est aussi parce que ses développeurs sont à l’écoute des auteurs. Le principal défaut la version 2.0 soulevé plus loin sera corrigé dès la prochaine mise à jour. Comment ne pas aimer Ulysses dans ces conditions ? Quand je touche Word, je le sens désormais hostile, c’est un étrange sentiment.

soulmen
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Avec Ulysses, on dispose d’un mode d’écriture sans distraction ou distraction free mode, de plus en plus populaires sur de plus en plus de traitements de texte. Scrivener est peut-être celui qui a popularisé cette fonction. On se retrouve avec le texte et seulement le texte. Affichage optimal pour l’écriture. Pas de mise en forme, sinon les commandes du langage Markdown. Alors on écrit, on n’a que cela à faire.

Le mode écriture sans distraction de Scrivener. Hors texte noir.
Le mode écriture sans distraction de Scrivener. Hors texte noir.
Mode d'écriture plein écran d'Ulysses 1.2. Hors texte noir, avec haut de page et bas de base visibles.
Mode d'écriture plein écran d'Ulysses 1.2. Hors texte noir, avec haut de page et bas de base visibles.

Sur Ulysses 1.2, le mode sans distraction était parfait. Le texte sur fond clair, les marges hors texte noires pour ne pas éblouir. Ce qui est très important dès qu’on travaille avec un écran autre que celui de l’iPad.

Mode plein sur Ulysses 2.0. Plus de marge, plus qu'un fond uniforme que Je suis obligé de griser pour ne pas être ébloui.
Mode plein sur Ulysses 2.0. Plus de marge, plus qu'un fond uniforme que Je suis obligé de griser pour ne pas être ébloui.

Patatrac ! Sur Ulysses 2.0, les marges noires ont disparu. On se prend toute la luminosité de l’écran dans la figure. Je suis obligé de griser l’ensemble du fond de l’écran pour diminuer le contraste ce qui malheureusement diminue la lisibilité de la typo. C’est un réglage bâtard. Toutes les études physiologiques montrent qu’on lit et écrit mieux sur fond blanc, ce n’est pas une raison pour envoyer inutilement du blanc dans les yeux de l’auteur. Faire disparaître la page est une très mauvaise idée. Je ne comprends pas ce qui est passé par la tête des développeurs, sinon leur désir de minimalisme et de pureté.

J’espère qu’ils se reprendront vite sur ce point. En plus la disparition de la page fait qu’on ne sait pas si on arrive en pas du document et si on y laisse traîner des sauts de lignes inutiles. J’ai comme l’impression qu’aucun écrivain au travail n’a été consulté sur ces points. J’ai remonté ces problèmes dès la bêta, j’espère qu’une solution sera trouvée. Il suffirait dans les thèmes d’Ulysses d’offrir une option pour colorer les marges et ça serait réglé.

J’ai un autre problème moins handicapant. Sur Ulysses, les fichiers ont disparu. On travaille dans des feuilles qu’on peut taguer ou ranger dans des groupes et des sous-groupes. Par exemple pour Une minute, j’ai trois groupes : celui où j’écris, celui où je prends des notes, celui des minutes déjà publiées.

Donc tous les soirs, je fais glisser une minute du groupe écriture ou groupe publié. Avec Ulysses 1.2, elle atterrissait à la fin du groupe, assez logiquement, parce qu’un écrivain en général écrit la suite de son livre. Maintenant, elle atterrit au début, comme si chaque fois je travaillais à l’envers. C’est tout simplement absurde. Je dois reclasser à la main (et surtout pas trier par date, car les dates ne correspondent pas nécessairement à l’ordre du livre final).

Il suffirait que quand on déplace une feuille dans un groupe, elle se positionne après la feuille sélectionnée dans le groupe. Sinon par défaut à la fin, parce que c’est dans ce sens que travaillent les auteurs.

Ne vous méprenez pas. Ulysses est génial. J’ai juste un peu de mal à basculer sur sa dernière mouture. Je suis sûr que tout cela s’arrangera très vite.

Maintenant, pour qu’Ulysses devienne l’outil de la profession, il lui manque une seule grande fonctionnalité. Le mode suivie de corrections. Parce que nous restons obligé d’exporter sous Word en fin de travail, je trouve ça très con.