Quel intérêt de sortir une liseuse à près de 300 € qui n’offre rien de plus que les modèles antérieurs, pas même la possibilité de faire trempette dans une baignoire ? Aucun, et Amazon le démontre avec sa propre publicité comparative.
Si on écarte le Kindle basique un temps soldé à 39 € (j’en ai acheté quatre à cette occasion), l’Oasis n’apporte rien par rapport au Paperwhite. Même définition de 300 ppp, éclairage intégré, écran tactile. Il pêche même par un poids supérieur, ce qui pour moi est rédhibitoire. Je ne change de liseuse que pour gagner du confort : davantage de points par pouces et moins de poids. Sur ces deux paramètres, l’Oasis rate le coche.
Je n’ai pas pris l’Oasis en main, mais je trouve ridicule son design asymétrique. Je ne tiens pas ma liseuse de la main droite plutôt que de la main gauche, c’est tantôt une, tantôt l’autre (eje me vois mal retourner la liseuse à tout moment). Et puis cette asymétrie crée un déséquilibre inesthétique côté marge, qui nous éloigne inutilement de l’idée de page papier.
Amazon plutôt que d’innover nous ajoute de l’autonomie, dont le manque ne nous a jamais fait souffrir sur un Kindle. Il nous ajoute aussi des boutons de navigation, après les avoir supprimés et nous avoir bien énervés (on ne va pas applaudir un retour en arrière demandé depuis longtemps).
Amazon, voici ce dont nous avons besoin, et le marché du livre avec :
- Des liseuses de différents formats, donc des modèles de 10 pouces, voire de 12 pouces qui seraient super pour lire des BD (la couleur serait alors géniale).
- Une ergonomie repensée pour donner aux ebooks de l’épaisseur, c’est à dire ne pas les limiter à la 2D mais à un livre ordinaire qui se navigue en 3D (sinon le marché des ebooks ne se développera plus).
- Une véritable possibilité d’annotation, avec un stylet de la qualité de celui d’une Microsoft Surface ou d’un iPad Pro.
- De la puissance de calcul pour installer des applications.
- Des prix toujours plus bas avec un poids toujours plus bas.
Dans le domaine des nouvelles technologies, la fin de l’innovation équivaut à la mort. Amazon avec l’Oasis nous envoie un mauvais signal. Une sorte d’aveu d’impuissance, du genre le livre électronique c’est terminé, on garde ça pour de riches geeks.
Nous sommes prêts à accepter des imperfections quand l’année suivante nous savons que la nouvelle génération de machines nous surprendra. Alors nous nous inscrivons dans une dynamique de changement positif. Du côté du livre électronique, nous patinons au point mort depuis déjà trop de temps.
La sortie de l’Oasis est de toute évidence un effet d’annonce. Amazon nous dit vouloir encore occuper le terrain, mais sans trop y croire, à moins que cette augmentation de prix ne soit qu’une façon de nous accoutumer à la tarification de la véritable prochaine révolution que nous espérons tous.
En attendant, l’innovation dans la lecture est ailleurs. Jetez donc un œil à l’application Via Fabula. L’histoire se modifie en fonction de votre géolocalisation et de biens d’autres paramètres.