Options d'abonnement d'Ulysses
Options d'abonnement d'Ulysses

Vous venez soudainement de changer de modèle économique, passant à l’abonnement. Je suis attaché à votre éditeur de texte, pieds et poings liés, parce qu’il n’en existe pas de meilleur pour le moment (et qu’on ne me parle pas de cette usine à gaz de Scrivener). Je l’avais donc acheté, en version macOS et iOS, et je viens de m’abonner pour pouvoir continuer à l’utiliser à l’avenir.

Je vous avoue que je n’apprécie pas votre décision. C’est comme si je devais payer un livre chaque fois que je le relis. Si l’auteur le réécrivait, ça ne me choquerait pas, mais quand il se contente de corriger quelques fautes d’orthographe, je ne suis pas très heureux de devoir débourser 30 €/an. Je ne le fais qu’au regard d’une promesse incertaine.

Options d'abonnement d'Ulysses
Options d'abonnement d'Ulysses

Quand un livre ne rapporte plus à un auteur, il en écrit un autre. Vous auriez pu inventer autre chose. D’ailleurs depuis qu’Ulysses est disponible sur macOS et iOS, vous tournez un peu en rond, lui ajoutant des fioritures sans vous attaquer réellement à ses réels manques. Je me fiche bien d’avoir des emojis en plus. Prenez garde. En changeant de modèle, vous avez changé mes attentes.

Pour commencer, je n’ai guère apprécié que vous soyez capable d’afficher un message sur mon Mac et mon iPad pour m’annoncer votre décision. J’avais acheté un éditeur de texte, pas un logiciel de messagerie. Vous aviez donc introduit depuis quelque temps une backdoor dans votre code. Je vous ai longtemps donné en exemple pour dire que le logiciel libre n’était pas la panacée, que le logiciel propriétaire pouvait être plus novateur, plus fiable, plus puissant… faites attention à ne pas abuser de ma confiance. Qui aime bien châtie bien.

Puisque je vais payer désormais tous les ans, j’attends que vous lanciez de véritables chantiers, qu’Ulysses se muscle.

  1. Un logiciel destiné aux professionnels de l’écriture ne peut pas se passer d’un mode de suivi des corrections. Vous devez au plus vite lui ajouter CriticMarkup.
  2. Vous devez intégrer à votre syntaxe Markdown la possibilité de saisir des indices et des exposants, que nous puissions écrire CO2 ou 1st avenue. C’est un minimum. Et puis peut-être, penser à d’autres raffinements typographiques.
  3. Vous devez grandement améliorer vos filtres d’exportation, ajouter des commandes pour perfectionner les mises en pages. Vos PDF/epub actuels sont parfaits pour la relecture, mais inutilisables pour la diffusion, en autopublication notamment (vous n’avez rien amélioré depuis des lustres de ce côté).
  4. Vous devez autoriser les corrections en mode aperçu. Sinon ça me force à faire des allers-retours fatigants. Aujourd’hui, j’exporte un PDF, je lis le PDF, tout en corrigeant dans Ulyssses, cela quand je veux prendre de la distance avec un texte, simuler une impression papier. J’ai besoin d’un mode rendu du Markdown qui aurorise la correction.
  5. Par défaut, notre bibliothèque est synchronisée sur iCloud. J’ai besoin de plus de liberté. Je n’aime pas qu’on m’impose un endroit dans le cloud.
  6. Enfin, votre boulot le plus important : vous devez très vite nous offrir une version Windows, parce qu’Apple ne propose plus depuis longtemps les meilleures machines du marché. Pour commencer, qui veut écrire a besoin d’un bon clavier, ce qui n’est plus le cas pour les MacBookPro de dernière génération. Je ne reste sur Mac qu’à cause d’Ulysses et ça provoque en moi un sentiment assez désagréable.

Voici selon moi des chantiers urgents. J’espère que nous serons nombreux à nous abonner et que cela vous donnera les moyens de maintenir Ulysses en vie. Au passage, je signale des petits bugs.

  1. Options perdues lors des mises à jour (modes d’affichage, zoom, corrections automatiques, numérotation des paragraphes…).
  2. Le sélecteur de style de l’exportation rapide bugue quand je change de format d’impression, et d’ailleurs il ne conserve pas les derniers réglages quand on relance Ulysses.