Mardi 1er, Weston

J’oscille entre enthousiasme à l’idée de partir en exploration à vélo et le désir de fuir la Floride. Après cinq mois, je me demande toujours ce que je fiche là, d’autant plus quand les enfants se replient sur eux-mêmes, refusent ce que l’Amérique leur offre. Mais quelle Amérique ? La Floride n’est pas l’Amérique, la plupart des gens n’y parlent même pas anglais au quotidien.

Promenade du soir
Promenade du soir

Mercredi 2, Weston

La force du sourire sort aujourd’hui. Isa est si tendue qu’elle m’a communiqué son trac avant son premier interview radio, sur RTL.

Le bisou
Le bisou

Folie du vélo. Je ne fais rien d’autre que mettre des chiffres dans des tableaux, avec cette deadline du 2 février, jour de départ de l’HuRaCaN 2019. Il me faut un vélo opérationnel au moins une dizaine de jours avant, question de le prendre en main.

Ce matin, je vais dans une boutique à Fort Lauderdale où j’espère pouvoir commander un cadre. Je tombe sur un vendeur spécialiste des roues qu’il assemble lui-même. Nous découvrons que le cadre qui m’intéresse est indisponible jusqu’à l’arrivée du nouveau modèle en septembre prochain.

Je rentre la tête en vrac. Pour me changer les idées, je m’en vais rouler. Il fait un temps limpide, 28, une légère brise sud-sud-est. Je baigne dans l’ambre tiède jusqu’au coucher du soleil avant de replonger dans mes chiffres.

Couchant
Couchant
Couchant
Couchant

Vendredi 4, Weston

Toujours dans mes chiffres, dans mes géométries de vélo, à en perdre le sommeil. Puis je roule jusqu’à la tombée de la nuit. Les levees me lassent, besoin d’autre chose, d’autant que mes épaules souffrent à force d’encaisser les secousses du gravel. Me faut rouler avec une fourche télescopique pour les reposer. Je discute avec les futurs participants de l’HuRaCan. Quelques-uns ont décidé comme moi d’effectuer le raid en quatre ou cinq jours.

Même pas peur
Même pas peur
Même pas peur
Même pas peur
Soir
Soir
Soir
Soir
Soir
Soir

Samedi 5, Weston

J’attaque le nouveau Houellebecq. Impression que je l’ai déjà lu, avec ce bug inhérent à ses livres : son héros hyper dépressif a tout de même la force de nous raconter sa vie, preuve qu’il la trouve somme toute intéressante, et que donc sa déprime n’est pas profonde. Quand mon père déprimait durant les dernières années de sa vie, il n’avait la force de rien.


Vélo choisi. Reste à passer commande. Je me suis inscrit au raid. Me faut décider du matériel à emporter. Le but : vélo+matos dans les 20 kg.

Soir
Soir

Dimanche 6, Weston

Matin
Matin

Mercredi 9, Weston

Le livre d’Isa est sorti, rien ne se passe. Après un pic dans le top mille Amazon, il dégringole doucement vers les bas-fonds. Mon copain Olivier Martinelli a sorti Mes nuits apaches chez Laffont, je suis aussi son classement : lui, il n’a même pas quitté les bas-fonds, que j’ai envie d’écrire « baffons ». Publier des livres ne sert à rien. La première fois, on croit qu’on entre dans la caste des auteurs, les suivantes on prend des gifles.


J’ai toujours le nez dans mes tableaux bikepacking, poids/prix, je m’adonne à ce vertige, je ne fais rien d’autre ou presque. J’ai commandé un vélo, car impossible de trouver un cadre seul. Je n’ai toujours pas vendu le VTT acheté pour accompagner les enfants dans le parc VTT où ils ne vont pas de toute façon.

La Floride me renvoie face à moi-même. En m’arrachant à ma routine, j’ai fait exploser le cadre de ma vie. Je cherche à m’attraper à toutes les branches pour ne pas me noyer. Si je réussis à traverser le marigot, j’en reviendrai peut-être plus fort.


Nous sommes faits pour explorer (l’univers, la sexualité, l’imaginaire…). Peut-être que plus rien ne va dans une société quand la plupart des gens renoncent à explorer. Cette idée me vient alors que je lis successivement un article sur les Gilets Jaunes, un autre sur une équipe qui réfléchit à construire une sonde interstellaire. Si nous étions tous tournés vers l’exploration, un mouvement comme celui des Gilets Jaunes ne serait pas nécessaire parce que les difficultés qui l’appellent seraient derrière nous. Nous vivons dans une société privée de rêve. Je me bats pour maintenir les miens à flot.


Je me heurte à l’altérité culturelle d’une manière inattendue. Uniquement des Latinos me proposent d’acheter mon VTT tout suspendu. L’un me donne rendez-vous avec un grand flou sur l’horaire. Je me retrouve à l’attendre pendant une heure sur un parking. Tout ça pour qu’il marchande à l’aide de bobards invraisemblables. Presque j’aurais dû lui donner mon vélo. Je m’en vais furieux, déprimé, avec le vélo dans le coffre.

Jeudi 10, Weston

Je cherche des vidéos sur l’HuRaCan. Je tombe sur une vidéo terrifiante tournée à bord d’une Lamborghini Huracan. Du conducteur en short et t-shirt dont on ne voit que les jambes grasses et les mains boudinées agrippées au volant. Son passager ne le filme pas lui, mais le compteur qui indique 300 km/h. Alors deux cris, la voiture dévie, l’image disparaît. Après un instant de nouvelles images apparaissent. La Lamborghini a quitté la route, défoncé la barrière de sécurité, s’est abîmée un peu plus loin. Je retiens le cri du passager : dernier acte de conscience avant la mort. Un de mes copains très proches, après s’être fait écraser par un Huber sur un trottoir parisien, s’est contenté de crier « Putain ! » Il a eu moins de chance que le pilote de la Lamborghini, éjecté de la voiture quand elle s’est coupée en deux.

Vendredi 11, Weston

J’ai le don d’entrer dans des tunnels, de ne plus avoir d’autre objectif que la lumière tout au bout. Quand j’écris un texte long, quand je code, quand je bricole à la maison, quand je me lance dans quelque chose de nouveau pour moi comme le bikepacking. Cette quête du rapport prix/poids pour une foule de gadgets me crache à la figure le paradoxe de ma démarche. Je veux fuir la ville, fuir la foule, fuir les voitures, tout en ayant besoin de technologies extrêmes comme si je partais sur mars. Je suis irrémédiablement geek, même à vélo. Je suis matérialiste, le contraire d’un décroissant. Je vis comme s’il n’y avait d’espoir que dans la course en avant. Je ne nie pas la crise écologique, mais je je vois pas d’autre solution que technologique.


Depuis une semaine, je n’avais pas roulé, à cause de quelques points de contracture. La reprise ne me voit pas mieux, avec une douleur au genou gauche. Étrange, je n’ai jamais de douleur quand je fais du vélo, à part celles imputables à la fatigue. J’effectue quelques requêtes sur le Net. « Vérifiez que vous n’avez pas de caries. » Pour sûr j’en ai une, que je tente d’ignorer depuis trois mois, me disant que je tiendrais bien jusqu’à mon retour en France. Mais non, je vais devoir consulter un dentiste américain, pour lequel comme par hasard notre assurance santé internationale hors de prix ne me prendra pas en charge.


Le Latino de mercredi me recontacte. Il a rassemblé l’argent pour acheter mon VTT au prix que je demande. Cette fois, je suis prudent. Je lui demande de me contacter 15 minutes avant qu’il n’arrive au parking. Il me dit qu’il devrait pouvoir y être autour de 19 heures. J’ai débranché mon téléphone à 20 h 30 sans plus de nouvelle. C’est tout de même étrange ce comportement. Quelle en est l’utilité sinon me faire perdre du temps ? Il s’agit plutôt d’une autre façon de vivre, avec une relation aux horaires très floue, ce qui me rend dingue.

Samedi 12, Weston

On dirait qu’il a suffi que j’accepte l’idée de consulter un dentiste pour que la douleur se libère. Je ne sais même plus si j’ai une ou deux caries, en haut ou en bas de la mâchoire du côté des molaires gauches.


La plupart des garçons autour de nous déraillent. Pas le moindre rêve, pas la moindre envie à part de grands délires destructeurs, aussitôt filmés, aussitôt diffusés, pour renforcer chez d’autres les envies de n’importe quoi. Je ne sais comment Émile et Tim traverseront cette phase. Le manque d’envie est déjà puissant chez eux. Notre société ne se donne aucun futur. Il nous est bien difficile d’en donner un en tant que parents, quand nous-mêmes voyons trouble. Nous avons décidé de cette année américaine dans l’espoir d’ouvrir une porte. Émile et Tim lui tournent le dos.

Dimanche 13, Weston

Je n’avais vendu qu’un vélo à ce jour. Annonce passée, vente effectuée. Je croyais que c’était la norme. Je vis tout autre chose. Si je n’étais pas écrivain, si j’avais un travail normalement rémunéré, la vente de ce vélo m’aurait demandé plus de temps que pour le gagner.

Hier, j’ai rencontré un retraité français qui voulait l’acheter. Installé en Floride depuis 38 ans, il est originaire de Servian, un village non loin de chez moi dans le Midi. Alors nous avons parlé. Lui : « C’est affreux la Floride, sauf si tu aimes l’océan. » Ce kite surfeur de la première heure m’explique qu’à Key Biscayne il y a un spot squatté par les Français dès que le vent se lève. Il me promet de m’appeler à la prochaine bourrasque. Il me raconte comment il est tombé amoureux de la Floride aquatique. « J’avais vingt ans, j’étais venu assister à un festival de planche à voile à Fort Lauderdale. Pas plutôt descendu de l’avion, je suis allé sur la plage. Je suis tombé sur trois nanas qui apprenaient à faire de la planche. Je leur ai donné quelques conseils, puis je leur ai dit que je devais partir chercher un hôtel. Elles m’ont invité dans leur minuscule studio. J’y suis resté six mois. »

Il m’explique qu’il n’est plus Français, qu’il s’est marié avec une Colombienne, que ses enfants ne parlent même pas français. Il rentre chez nous en mai et en repart fin septembre quand le temps redevient respirable en Floride. « Ici l’immigration est positive, chez vous c’est autre chose… » Soudain, la France n’est plus chez lui. Comme tous les Français émigrés, il a un regard critique sur la France, une façon de justifier son expatriation. Au final, il ne sait pas s’il va prendre mon vélo.


Nous dînons dans un restaurant japonais. Les plats qui nous arrivent sont minuscules et hors de prix. C’est la première fois que nous quittons un restaurant américain avec la faim au ventre. Nous sommes obligés d’aller dans une pizzeria pour nous rassasier. Voilà qui nous donne le sourire, nous en avions bien besoin. Nous traversons une zone de turbulence depuis quelques jours, comme si l’année partait sur de mauvaises bases.

Lundi 14, Weston

Visite chez le dentiste. J’ai une carie sous plombage. Faut tout défoncer, dévitaliser, poser une couronne pour la modique somme de 2400 $. Je passe la journée à me demander si je rentre en France me faire soigner. Mes copains dentistes me confirment que c’est urgent (alors que mon dentiste traitant ne daigne pas répondre à mes messages).

Mercredi 16, Weston

Je relis Mon père était un tueur. Dix mois que je ne l’avais pas touché. Je coupe quelques passages, lisse quelques phrases. Je n’ai jamais écrit un livre aussi limpide. Ce sera ma contribution au « roman français ».

Jeudi 17, Weston

Retour chez le dentiste. Nous avons décidé de payer, difficile de faire autrement (j’aurais dû rester en France un mois et avec le prix du billet je n’aurais pas vraiment fait d’économie, sachant que nous avons interrompu notre mutuelle française).

Nouvelle série de radios. Inspection méthodique de chacune de mes dents. Je n’ai jamais eu droit à un examen aussi minutieux ce qui me fait comprendre que mon dentiste n’est qu’un bon à rien. J’ai toujours une autre zone douloureuse, à l’opposée de la première. Nouvelle infection détectée sous un autre plombage, sous une dent dévitalisée. Verdict : le rebouchage des canaux a été mal fait, il y a une poche qui de temps en temps s’infecte.

Ce diagnostic corrobore mon ressenti : une douleur fluctuante. Le dentiste m’explique également que je dois effectuer un vrai détartrage, car celui qu’on me fait en France est factice. Si je ne fais rien, ma gencive sera peu à peu repoussée et mes dents se déchausseront. Tout y passe. À la fin nous avons un devis qui avoisine les 10 000 $. Bon, on va se calmer. Soignons la première carie.

Vendredi 18, Weston

Quand j’arrive à la porte de la gated community, la barrière ne s’ouvre pas devant la voiture devant moi. Je recule pour qu’elle puisse reculer et revenir devant le capteur d’ouverture. L’automobiliste derrière moi me klaxonne avec autorité. Ça ne lui vient pas à l’idée qu’elle aussi pourrait reculer alors que personne ne la bloque. Elle reste immobile, m’empêche de poursuivre ma manœuvre. Elle attend que le préposé à la barrière règle le problème. Il se passe en Floride tout le contraire de ce que célébrait Tocqueville : l’entraide. Les Floridiens payent des services et ont oublié de vivre ensemble. Même les petites occasions de partager des moments se perdent.


Finalement, je vends mon VTT tout suspendu au Français rencontré dimanche. Ça tombe bien, demain je récupère mon hardtail de randonnée, un Salsa Timberjack. Je serai à J-14 du départ de l’HuRaCan. Je risque à ne pas penser à autre chose d’ici là. Ou à mes dents qui me coûtent plus cher que mes vélos.

Samedi 19, Weston

Je me rends à Jupiter pour récupérer le Timberjack. Dès la sortie de l’autoroute, j’éprouve un sentiment de déjà vu. La Floride est certes répétitive, mais il y a quelque chose de familier. Je finis par comprendre. En nous rendant à Cape Canaveral fin décembre, nous sommes sortis au même endroit parce Tim avait faim. Le magasin de vélo se trouve à cent mètres du Starbucks où nous avions atterri. Je suis toujours étonné par la force de gravité des lieux.

Mardi 22, Weston

L’écriture est sortie de ma vie avec la Floride. Même mon journal exige de moi une énergie que je n’ai plus. Le projet HuRaCan accapare mes pensées, avec une légère angoisse à dix jours du départ : serais-je capable d’enchaîner quatre journées à 150 km ? Hier, j’ai effectué ma seconde sortie avec le Timberjack. Il m’a perforé les fesses alors que j’utilisais ma selle habituelle. Est-ce à cause d’un écart de quelques millimètres dans les réglages ou parce que le vélo est équipé d’un tube de selle en aluminium ? Le mal aux fesses est ma pire hantise (et celle de tous les cyclistes). Mon paquetage est loin d’être terminé. Me manquent encore pas mal de choses. Je ne sais même pas si je pourrais rouler en condition de course avant le départ.

Mercredi 23, Weston

Réglages du Timberjack ajustés. Je monte le tube de selle en carbone de mon gravel et le mal aux fesses disparaît.

Jeudi 24, Weston

J’ai eu droit à mon opération dentaire intitulée root canal, autrement dit dévitalisation. On m’a déjà dévitalisé des dents en France, mais là j’ai eu droit à du grand art, avec radiographie toutes les trois minutes. Le tout sans réel contact avec la toubib et son assistant. J’aurais été sous anesthésie générale ils ne me m’aurait pas moins parlé. Un professionnalisme glacial. À la fin, je suis sorti avec mon ordonnance de painkillers, mais je n’ai jamais pris le moindre painkiller après une intervention dentaire. Au moins, ils ne m’ont pas administré d’antibiotique.


La nuit, je lis la Legacy Fleet Trilogy, va savoir pourquoi, de la SF militaire sans grand intérêt, mais comme certains mauvais films certains mauvais livres me détendent. Je suis si loin de littérature que je suis bien capable de lire n’importe quoi. Dans ce roman, situé en 2650, il est encore question de paperasse et pas la moindre intelligence artificielle pour piloter les X-Wings suicides. Ce texte aurait pu être écrit en 1950. Je ne l’ai pas peut-être pas jeté à cause de son côté rétro.


Je prends conscience que je n’ai pas quitté Weston depuis un mois, sinon pour récupérer le Timberjack. Comme si nous avions renoncé à la Floride, y menions une vie de prisonniers. Je n’ai même pas pris de photo, ou presque pas.

Samedi 26, Weston

Dans son journal, Guillaume Vissac dit ne plus savoir où il en est. Il se demande « Est-ce que je vais vivre plutôt qu’écrire ? » en faisant référence à ma déclaration « Je vis pour écrire » ou plutôt « Je me sens vivre en écrivant ». En ce moment, je n’écris pas. Je me sens vivre en pédalant. Encore que la Floride du Sud me procure peu de sensations et il a fallu que je m’engage dans un raid pour tenter de raviver la flamme (dans une semaine j’y serai jusqu’au cou).

Je vis pour éprouver. Peut-être que je n’éprouve pas assez en ce moment. Je me sens comme anesthésié. Il y a donc en moi quelque chose d’antérieur à l’écriture, quelque chose qui doit la déclencher. Il me faut vivre pour après écrire et alors me sentir vivre davantage. Un bootstraping. Le boot commence avec une envie, un désir, un rêve… L’écriture n’est que le catalyseur de la réaction. Comme tout catalyseur, elle pourrait se retire de la réaction à la fin du processus, les mots pourraient être jetés (publier, c’est un peu jeter).


Petit tchat avec Guillaume. La conscience d’être contemporains, de réagir aux mêmes vagues qui traversent notre époque. Nous lire, surtout nos carnets, nous fait coexister, cohabiter, partager le même espace, presque la même chambre. « Je ne suis pas sûr qu’on se supporterait », me dit Guillaume.

Dimanche 27, Weston

Il pleut, il pleut, il pleut. Tu parles d’une saison sèche. Je sens que je vais patauger durant mon raid le week-end prochain.


Je lis la déclaration RESET pour un numérique plus humain. Un texte bien français, avec e belles intentions affichées, sans rien de concret derrière. Si Tim Berners-Lee avait donné dans les intentions de principe, nous n’aurions pas le Web, mais des plans quinquennaux style Union soviétique. J’ai tout de même signé la déclaration, parce que je n’y vois rien de ridicule, excepté la référence à la machine de Turing, machine invoquée pour célébrer le génie européen. Déjà, c’est oblier qu’Alonzo Church a abouti aux mêmes conclusions que Turing en même temps que lui, et que cette machine de Turing a eu bien moins d’influence sur l’histoire du numérique que des mathématiques. Cette déclaration RESET démontre que ses rédacteurs n’y connaissent pas grand-chose au numérique.

Lundi 28, Weston

Notre journée la plus froide. Je pars avec le Timberjack chargé en mode raid, et peu à peu la température tombe en dessous de 12 avec un vent glacial sous un ciel gris. Je rentre frigorifié.

Mardi 29, Weston

Dans notre placard, mes yeux s’arrêtent sur une boîte de conserve avec la mention « Kidney Beans ». J’éprouve un sentiment de dégoût et de surprise à l’idée que des haricots pourraient être produits par des reins. Puis je me dis qu’en effet les haricots rouges ou blancs ressemblent à des reins. Je pense alors à l’universalité des formes, à l’impossibilité de l’abstraction.


J’ai été interviewé par La Croix. Ils ont illustré leur article avec une photo prise en 2004 lors de mon mariage. C’est assez morbide, je trouve.

Jeudi 31, Weston

Aussi prêt que possible pour l’HuRaCan. Demain, je remonte vers la Floride centrale pour le grand départ donné samedi. J’ai des douleurs dans les cervicales. Un genou rétif. Je dois oublier tout ça.

Timberjack
Timberjack