J’ai réfléchi durant des mois à mon vélo de bikepacking idéal pour finir par me décider pour un VTT tout rigide en carbone, potentiellement ultraléger donc. À l’usage, mes poignets, mes bras et mes épaules ne sont pas convaincus.
En 2019, j’ai roulé avec un Salsa Timberjack semi-rigide ultraconfortable, juste un peu lourd à mon goût, pas loin de 13 kg, même avec des roues carbone (donc plus lourd que mon tout suspendu). En prime, je roulais en 2,6 pouces, pour accroître le confort. Rien à dire, cette bécane fait le job, elle a juste un peu de mal sur les portions roulantes. J’ai été étonné de ne pas réussir à la revendre et j’ai préféré la garder plutôt de la donner comme les acheteurs potentiels me le proposaient. C’est assez fou parce qu’aux US, où j’ai acheté ce vélo et roulé avec lui pour l’essentiel, je l’aurais vendu en un instant, ce qui en soi montre qu’une marque comme Salsa est encore méconnue chez nous.
À mon retour en France, possédant déjà un gravel plutôt sport, un Specialized Diverge, et un VTT XC tout suspendu, un Specialised Epic, j’ai décidé de me construire une bécane dédiée au bikepacking : légère, simple, offrant un bel espace de stockage dans le cadre, tout en étant positionnée entre les deux autres.
Après avoir écarté le titane en sur mesure, parce que hors de prix tout en restant assez lourd, j’ai hésité entre un VTT tout rigide et un Salsa Cutthroat. Comme j’étais il y a un an moins fan qu’aujourd’hui des cintres gravel, j’ai fini par partir vers le VTT tout rigide. M’inspirant des choix de Lael Wilcox, j’ai choisi le tout nouveau Specialized Epic HT. Pour l’alléger, j’ai remplacé la fourche hydraulique d’origine d’entrée de gamme, par une fourche Bomtrack en carbone spécialement conçue pour le bickepaking et ne pesant que 650 g. J’avais ainsi un fort beau monstercross.
Au début, j’ai roulé en 2,6 pouces, c’était confortable, mais le vélo était moins réactif et moins joueur et moins confortable que mon tout suspendu équipé en 2,3 pouces, même avec 2 kg de moins. J’ai donc monté des 2,1 pouces lors de ma première véritable expérience bikepacking avec ce vélo. J’ai bien vu que j’étais plus confortable que les gravels qui roulaient avec moi, mais je n’ai cessé de me dire que j’aurais été plus à mon aise avec un poil de suspension sans être moins performant, même au contraire.
Là les choses ont commencé à dérailler dans ma tête. Quel intérêt de passer au tout rigide par rapport à un tout suspendu moderne ?
- J’ai gagné deux kilos, ce qui n’est pas négligeable.
- J’ai de la place pour un grand sac de cadre, selon moi indispensable en bikepacking.
- J’ai une bécane plus simple, donc en théorie moins à risque de casse. Un point contestable dans la pratique. Je malmène depuis longtemps mes tout suspendus ou semi-rigide et je n’ai jamais eu le moindre problème à cause des suspensions. Donc l’argument plus grande fragilité ne tient pas beaucoup, sauf si on part pour de très longs voyages. De nombreux tout suspendus ont terminé la Tour Divide, tel étant mon objectif ultime.
Lors des recos pour la GTH fin août et début septembre, j’ai tantôt roulé avec le tout rigide, tantôt avec le tout suspendu, et chaque fois je m’éclatais davantage avec le second. Au moment du départ, j’ai fini par opter pour lui, malgré ses 2 kg de plus et son sac de cadre deux fois plus petit. Et j’ai eu raison, surtout quand nous avons changé de route et coupé par des singles techniques. J’ai pu foncer, sans être arcbouté sur les freins comme je l’aurais été sur mon tout rigide.
Un tout rigide est la monture idéale pour des bikepackers avec un esprit plus compète et plus endurance que moi, mais pour moi le confort est la priorité, la condition même de pouvoir enchaîner de longues journées de pédalage. Fort de mes voyages avec le Timberjack, j’en déduis que mon vélo de bikepacking doit avoir au minimum une suspension hydraulique à l’avant et une selle avec une petite suspension. Voilà pourquoi je décide de vendre mon Epic HT mode monstercross.
Si encore une fois je ne réussis pas à vendre ce vélo au prix qui me paraît justifié pour une bécane neuve, je le modifierai, remontant une fourche hydraulique, type Rockshox Sid Ultimate, qui ajoutera 700 gr, pas d’avantage. Mais j’ai peur que dans cette configuration la tentation du tout suspendu garé à côté soit très forte. Pour le démarquer, sans doute dois-je imiter plus encore Lael Wilcox qui utilise souvent un cintre gravel, sur ce vélo. Sa géométrie le permet à condition d’utiliser une potence de 35 mm et un cintre avec un reach très court comme le Salsa Woodchipper. Un copain me dit qu’un vélo pensé pour un grand cintre plat VTT peut perdre en maniabilité avec un cintre gravel bien plus étroit. C’est un point à prendre en compte.
J’en conclus que même avec un Salsa Cutthroat, il me faudrait monter à l’avant une fourche hydraulique. Je ne vais pas me refaire, les années passant n’arrangeant rien, je vais faire route vers le confort tout en gardant l’objectif d’une monture légère.
L’annonce
Si quelqu’un de passage est intéressé voici l’annonce que j’ai mise en ligne.
Specialized Epic HT 2020 acheté en janvier 2020. Taille L. Poids 10,7kg. Prix 1 449€ dans sa configuration d’origine, sinon que la fourche hydraulique a été remplacée par une fourche carbone rigide Bomtrack BPC dédiée au bikepacking (pour le même prix je peux la remplacer par une RockShox Sektor RL 120 mm).
Les roues, la cassette, le dérailleur et le plateau n’ont jamais servi. Je n’ai pas fait plus de 1 000 km avec ce vélo. Je le vends parce que le tout rigide n’est plus de mon âge et que spontanément je vais vers le VTT tout suspendu. Je n’ai quasiment pas roulé avec les pneus montés, des Vittoria Mezcal Race Graphène en 2.25 pouces.
Pour 300€ de plus, je le vends dans la config en photo avec potence Hope, guidon carbone SQ-LAB, bar end SQ-LAB, poignée ergonomique SQ-LAB.