Tout au long du g727 2024, j’ai maudit les montagnes occitanes qui ont peu à peu durci mes jambes, j’ai maudit mon monster gravel si peu confortable par rapport à un tout suspendu (j’y reviendrai dans un autre article), j’ai maudit le single rocailleux sur le Larzac avant Saint-Michel, j’ai maudit les aléas, une piste au-dessus de Leucate qui était roulante en juin et devient un terrain miné fin septembre, j’ai maudit la plage inondée de Port la Nouvelle, ce qui n’est pas de saison, j’ai maudit Mazamet ville morte, mais j’ai souri de voir les sourires sur les visages des autres participants avec qui j’ai partagé des bouts des routes. Mon cœur est encore tout chaud de vos remerciements. Nous étions 82 inscrits. Un record pour un 727.
Le g727 2025 s’inspirera de celui-ci, pour essayer d’offrir une expérience encore plus roulante, quitte à s’autoriser un poil d’asphalte en plus (cette édition avait moins d’asphalte que la plupart des ultras VTT organisés en France). J’essaierai aussi de renouveler la trace pour surprendre les habitués. J’essaierai de corriger les bugs, comme le café fermé inopinément à l’arrivée l’après-midi du jour 5, moment où le plus grand nombre de participants débarquent. En gros, j’aimerais faire mieux, sans ne rien changer à l’esprit coopératif qui favorise l’entraide et la convivialité, comme ce grand moment passé le dimanche soir à la ferme du Devès. J’aimerais provoquer de tels regroupements. Trouver des lieux nouveaux, mais aussi faire en sorte que les rapides et les moins rapides puissent y arriver en même temps, quitte à choisir des itinéraires différents.
En parallèle de la version 10 000 de D+, j’aimerais proposer une version aussi longue, mais avec 6 000 de D+, ce qui finalement conviendrait mieux à mes guibolles vieillissantes.
J’aimerais donner un prix à celui qui effectue le tour le plus lentement, qui prend le plus de photos, qui éprouve le territoire. J’ai toujours l’impression d’aller trop vite, que nous allons trop vite, et je vois d’un mauvais œil la tendance compétitive qui gangrène tout ce qu’elle touche, car elle amène avec elle un état d’esprit qui ne me plaît pas, qui n’est ni bon pour la planète, ni pour la société.
Je voudrais que les 727 restent propices à la rencontre. Je sais que certains aiment rouler seuls, j’ai des moments comme ça, mais souvent je préfère partager mes souffrances et mes émerveillements. Je suis toujours mal à l’aise quand je sais que quelqu’un qui préférerait être accompagné se retrouve isolé. J’aimerais que, sur nos vélos, nous soyons plus à l’écoute de ceux derrière nous.
J’aimerais créer un évènement qui prend à rebrousse-poil - qui pousse à l’entraide quand ailleurs toute assistance est interdite, qui incite à ralentir quand ailleurs ont cherche à aller vite, qui reste quasi gratuit quand ailleurs ont ne cesse de faire payer plus cher. J’aimerais être dans le lien plutôt que dans le commerce. J’aimerais que jamais on ne parle du vainqueur d’un 727, mais seulement du plaisir d’avoir participé. J’aimerais interdire de rouler la nuit, parce que c’est une aberration : je passe mon temps à chercher des paysages et mon travail est dévalorisé par ceux qui passent devant les yeux fermés.
Avec tous ces rêves dans la tête, je vais préparer le o727 du 10 mai 2025 et pourquoi ne pas offrir des variantes gravel pour couper les passages purement VTT. Encore un j’aimerais. En attendant, quelques photos de l’édition 2024. Rendez-vous le 27 septembre 2025 pour la prochaine édition purement gravel.
Jour 1
Poussan-Montdardier 155 km, 2 400 D+ (où je casse mon collier de selle à 3 km de chez un réparateur, puis accumulation de problèmes pneumatiques pour les copains, on arrive à Montdardier de nuit - grand vend du nord).
Vidéo du départ et photos de Guiloum…
Jour 2
Montdardier-Ferme du Devès 135 km, 2 700 D+ (du Larzac à l’Espinouse sous un beau soleil — le vent tombe).
Jour 3
Ferme du devès - Carcassonne 147 km, 2 200 D+ (journée lumineuse dans des zones très peu explorées par les gravels qui se termine par un bon cassoulet).
Dernière vidéo de Stéphane (il casse une roue)…
Jour 4
Carcassonne - Leucate 141 km, 2 600 D+ (la plus dure dans une inédite traversée des Corbières occidentales).
Jour 5
Leucate - Poussan 170 km, 1 000 D+ (après une nuit sur la plage, bord de mer sous un ciel gris, un poil de pluie, j’ai trop mal au cul et je prends le train à Narbonne… et ne pédale que 50 km).